PourSchopenhauer, les hommes sont les esclaves de la volontĂ©. La volontĂ© individuelle nâest quâune illusion. A partir de cette dĂ©finition unique et subversive, le libre arbitre se voit Ă©branlĂ© dans ses fondements. Comment le libre arbitre, en tant que « pouvoir dâagir », peut-il tenir debout devant un tel prĂ©supposĂ© ?Schopenhauer est le reprĂ©sentant dâune pensĂ©e pessimiste Ă la luciditĂ© maladive. Il se fait, tout au long de sa vie, chasseur dâillusions. Toute lâĆuvre de Schopenhauer sâarticule autour de cette prĂ©tention Ă comprendre le monde vĂ©ritablement ». Personnage Ă lâorgueil illimitĂ©, il dit Jâai simplement continuĂ© son Ćuvre. » en parlant de Kant. Il va mĂȘme jusquâĂ affirmer que sa pensĂ©e est lâaboutissement de lâhistoire de la philosophie. Philosophie qui, chez Schopenhauer, sâarme contre les valeurs dans une lutte sans merci. Schopenhauer a pour volontĂ© dâanĂ©antir les idĂ©aux des hommes. Grand adversaire de Hegel, il oppose Ă la raison souveraine de celui-ci une philosophie de lâabsurde. Schopenhauer puise dans le bouddhisme et les textes sanskrits les VĂ©das pour forger une pensĂ©e qui humilie lâhomme et la reprĂ©sentation. Un certain Friedrich Nietzsche, qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le plus direct hĂ©ritier de Schopenhauer, ira jusquâĂ lâaccuser de nihilisme, parti pris discutable mais non sans fondement. Dans le cadre de notre devoir, nous nous limiterons au cas du libre arbitre, qui se voit montrĂ© du doigt et niĂ© par le virulent philosophe. Il sera important pour la bonne progression de notre rĂ©flexion de dĂ©gager les diffĂ©rents problĂšmes corrĂ©latifs Ă cette prise de position. Mais commençons tout dâabord par donner un certain nombre de dĂ©finitions essentielles Quâest ce que le libre arbitre ? Ătymologiquement, le mot vient du latin liber et arbitrium, respectivement, libre et jugement de lâarbitre. LittĂ©ralement donc, cela signifie pouvoir de dĂ©cider. La tradition philosophique pense le libre arbitre comme une libertĂ© proprement humaine. Il sâagit de lâaction singuliĂšre de notre volontĂ© sans influence extĂ©rieure, le libre arbitre, câest Je peux faire ce que je veux. ». Mais alors, quâest ce que la volontĂ© ? Le mot vient du latin voluntas et signifie facultĂ© de vouloir. La tradition philosophique dĂ©finit la volontĂ© comme une facultĂ©, comme la cause originelle des actes humains libres. Câest lâinstrument qui permet Ă lâhomme de tendre vers une fin. Câest Ă partir de ces deux dĂ©finitions que les problĂšmes commencent Ă se poser. Ils se posent justement car les dĂ©finitions que nous venons de proposer ne sont pas celles de Schopenhauer. Il est tout dâabord fondamental de bien saisir la conception que celui-ci se fait de la volontĂ©. Dans une premiĂšre partie, nous nous pencherons sur la contradiction inĂ©vitable entre volontĂ© comme chose en soi et libre arbitre, nous parlerons aussi du rejet de lâindividuation. Puis, dans un deuxiĂšme temps, nous prĂ©senterons plusieurs points importants que Schopenhauer Ă©nonce dans lâEssai sur le libre arbitre afin de relĂ©guer la prĂ©tendue libertĂ© humaine au rang de chimĂšre. Finalement, nous expliquerons en quoi consiste la vĂ©ritable libertĂ© pour Schopenhauer. I Dans son ouvrage principal, Le monde comme volontĂ© et comme reprĂ©sentation 1818, Schopenhauer prĂ©sente lâessentiel de sa philosophie, une mĂ©taphysique de la volontĂ©. Pour Arthur Schopenhauer, la volontĂ© est la chose en soi. Elle est lâĂȘtre vĂ©ritable et donc possĂšde la valeur ontologique la plus Ă©levĂ©e. La volontĂ© nâest plus une facultĂ© humaine, au sens oĂč je peux mâen servir en vue dâune fin. Elle est pensĂ©e par Schopenhauer comme indĂ©pendante, comme une force vive, irrationnelle et aveugle. Pour Schopenhauer, les hommes sont les esclaves de la volontĂ©. La volontĂ© individuelle nâest quâune illusion. A partir de cette dĂ©finition unique et subversive, le libre arbitre se voit Ă©branlĂ© dans ses fondements. Comment le libre arbitre, en tant que pouvoir dâagir », peut-il tenir debout devant un tel prĂ©supposĂ© ? Lâagir des hommes nâest donc plus que lâagir dâune volontĂ© qui leur est Ă©trangĂšre mais qui est en eux. Pour Schopenhauer, les comportements humains ne sont que les manifestations de cette volontĂ© hypostasiĂ©e. Le libre arbitre est donc relĂ©guĂ© au rang dâillusion, de fantasme purement humain. De cette incompatibilitĂ© de la volontĂ© comme la conçoit Schopenhauer et du libre arbitre comme le pense la philosophie traditionnelle, Schopenhauer tient ici son argument principal. Cette conception extrĂȘmement problĂ©matique ne lâest plus une fois comprise dans le contexte dâabsurditĂ© qui caractĂ©rise la pensĂ©e de Schopenhauer. Le monde, aux yeux de ce dernier, nâa pas de sens, pas plus que lâhomme nâa de finalitĂ©. LâĂȘtre humain pour Schopenhauer est au monde sans raison. La place quâil occupe, dans le royaume de la volontĂ©, lâunivers, nâest guerre plus importante que celle des autres ĂȘtres vivants. Nous nâavons absolument aucun but Ă accomplir ici bas, nous ne sommes que des moyens pour la volontĂ© de sâaccomplir. Si Schopenhauer est incontestablement un prĂ©curseur du romantisme, il nâest en aucun cas un humaniste. Il y a chez Schopenhauer un refus radical de lâanthropocentrisme. MĂȘme si la maniĂšre dont Schopenhauer pense le libre arbitre est en accord avec sa doctrine, elle demeure la cible de nombreuses objections. Comment expliquer alors le progrĂšs des civilisations ? La volontĂ© des hommes Ă tendre vers un but commun nâest-elle pas Ă©vidente ? Le dĂ©veloppement de la culture humaine nâapparaĂźt il pas dâemblĂ©e comme rationnel ? Comment expliquer la contradiction entre lâirrationalitĂ© de la volontĂ© et la rationalitĂ© que lâhomme peut manifester dans certaines actions ? Comment lâincohĂ©rence absolue pourrait elle produire de la cohĂ©rence mathĂ©matiques, physique, philosophie ? Pour Schopenhauer, ce ne sont que des illusions, des fabulations humaines autour dâun rien » fondamental. La cohĂ©rence nâest en rien dans les choses rĂ©elles, elle ne se trouve que dans la connaissance qui nâest quâune interprĂ©tation illusoire rĂ©gie par un principe de raison qui lâest tout autant. Les actions des hommes ne sont plus propres Ă eux-mĂȘmes, elles sont les diffĂ©rentes manifestations de la volontĂ© reine, reine sans but, sans raison, sans tempĂ©rance. La volontĂ© est donc cette entitĂ© substantielle qui donne Ă la vie du monde et des hommes sont non-sens ». Rappelons au passage un point dĂ©terminant de la pensĂ©e de Schopenhauer Cf. Le monde comme volontĂ© et comme reprĂ©sentation pour celui ci, lâindividuation principe qui confĂšre Ă un individu une existence singuliĂšre elle-mĂȘme est une illusion. En effet, nous ne sommes que les marionnettes de la volontĂ©. Notre existence nâa rien de singuliĂšre, nous sommes car la volontĂ© le veut. Prenons lâamour, exemple paradigmatique de la libertĂ© et de la singularitĂ©. Pour Schopenhauer, nous croyons aimer de maniĂšre libre, nous croyons choisir lâĂȘtre aimĂ© selon des critĂšres personnels. Cependant, il nâen nâest rien, lâamour doit ĂȘtre banni, il nâest que le masque dâune volontĂ© qui cherche Ă persĂ©vĂ©rer dans son ĂȘtre » comme dirait Spinoza. Dans lâamour, explique Schopenhauer, nous prenons pour un but individuel un but gĂ©nĂ©rique la perpĂ©tuation de lâespĂšce. Cf MĂ©taphysique de lâamour, du Monde comme volontĂ© et comme reprĂ©sentation. II Dans lâEssai sur le libre arbitre, Ćuvre rĂ©digĂ©e en 1877 dans le cadre dâun concours organisĂ© par la SociĂ©tĂ© royale de NorvĂšge, Schopenhauer rĂ©pond Ă la question suivante Le libre arbitre peut-il ĂȘtre dĂ©montrĂ© par le tĂ©moignage de la conscience de soi ? Schopenhauer, dans le chapitre premier explique que la libertĂ© doit ĂȘtre comprise comme un concept nĂ©gatif, chose originale. En effet, il pense la libertĂ© comme une absence dâobstacles, de forces dâoppositions. Il distingue trois sortes de libertĂ©, la premiĂšre physique, la seconde morale et la derniĂšre intellectuelle. Celle qui est au centre de la question est la seconde. On peut commencer par affirmer que Schopenhauer sâoppose, du point de vue de la conscience, Ă Descartes. Il est bien connu que ce dernier sâest efforcĂ© toute sa vie Ă maintenir la souverainetĂ© de la conscience humaine. Dans ses Principes de philosophie, il dit Nous avons une conscience si parfaite de la libertĂ© dâindiffĂ©rence qui est en nous, quâil nâest rien qui nous soit connu avec plus de luciditĂ© ni dâĂ©vidence. ». Quâest ce que cette libertĂ© dâindiffĂ©rence » ? Pour Descartes, câest le plus bas degrĂ© de la libertĂ©. Câest un cas dâaction humaine oĂč la raison nâest pas le facteur dĂ©terminant du choix. Câest en fait une action humaine contingente, non Ă©clairĂ©e. Schopenhauer part de cette phrase de Descartes pour remettre en question la fiabilitĂ© de notre conscience immĂ©diate ». En effet, pour Schopenhauer, notre conscience est irrĂ©mĂ©diablement tournĂ©e vers lâintĂ©rieur. Elle ne peut donc pas expliquer les concepts de causalitĂ© et de nĂ©cessitĂ© qui sont relatifs Ă lâentendement et donc tournĂ©s vers lâextĂ©rieur. Pour Schopenhauer, la conscience intime nâa aucune valeur explicative, elle ne fait que dĂ©clarer la libertĂ© des actes en prĂ©supposant la libertĂ© de la volontĂ©. Or, pour Schopenhauer, la vĂ©ritable question qui est La volontĂ© est elle libre ? » nâest absolument pas envisagĂ©e par cette facultĂ©. Schopenhauer distingue le dĂ©sir et le vouloir, qui lui semble souvent, sujet Ă un amalgame. Il explique, dans son second chapitre de lâEssai sur le libre arbitre, que le dĂ©sir peut ĂȘtre double, voir multiple. Il y a indiscutablement, au sein de notre conscience, la possibilitĂ© de dĂ©sirer deux choses opposĂ©es. Cependant, il nâen va pas de mĂȘme pour la volontĂ©. En effet, la conscience ne peut nous expliquer les motifs de notre volontĂ©. On sait que lâon veut, mais on ne sait pas pourquoi est ce que lâon veut. Quâest ce qui dĂ©termine notre volontĂ© Ă sâincliner dâune maniĂšre ou dâune autre ? Pour Schopenhauer, notre conscience ne peut rĂ©pondre Ă cette question, celle-ci reste inĂ©vitablement tournĂ©e vers lâintĂ©rieur. Or, les motifs, pense Schopenhauer ne peuvent ĂȘtre compris que par les causes extĂ©rieures. Pour son investigation, Schopenhauer renonce donc Ă ce premier instrument quâest la conscience, car elle se rĂ©vĂšle inefficace. Il en appelle alors Ă lâentendement, facultĂ© humaine rĂ©solument tournĂ©e vers lâextĂ©rieur. Schopenhauer cherche donc, suite Ă lâĂ©chec de lâexamen par la conscience, Ă dĂ©montrer lâexistence de la libertĂ© humaine Ă travers les ĂȘtres douĂ©s de volontĂ©s objectifs. Son Ă©tude introspective devient donc empirique. Schopenhauer base son Ă©tude sur une causalitĂ© a priori reprise du vocabulaire kantien et avec comme instrument lâintelligence. En effet, pour Schopenhauer la condition de notre intuition phĂ©nomĂ©nale du monde est la causalitĂ© avec bien sur le temps et lâespace. Si lâon considĂšre donc la causalitĂ© comme la rĂšgle nĂ©cessaire et indĂ©passable de la nature, lâhypothĂšse du libre arbitre apparaĂźt comme littĂ©ralement surnaturelle, comme une corruption de principe, comme un effet sans cause. Schopenhauer insiste beaucoup sur le fait que cette forme fondamentale de lâentendement, la causalitĂ©, est absolument universelle et nĂ©cessaire, quâelle ne peut ĂȘtre sujet Ă des exceptions. Lâentendement apparaĂźt alors, lui aussi, comme incapable de rendre compte du libre arbitre. Câest une Ă©ventualitĂ© quâil ne peut concevoir. Pour Schopenhauer, lâerreur que commet le sens commun, câest dâenvisager le libre arbitre comme une puissance dâagir. Il affirme quâil faut rĂ©orienter la rĂ©flexion Ă partir de la puissance de vouloir. En effet, si le libre arbitre est pensĂ© par rapport Ă la puissance dâagir, il faut que cet agir soit dĂ©jĂ envisagĂ© comme libre, prĂ©supposĂ© erronĂ© pour Schopenhauer. Il dĂ©place donc le problĂšme sur le mode de la puissance de vouloir. Cependant, la question demeure la mĂȘme Le vouloir lui-mĂȘme est-il libre ? Câest-Ă -dire le vouloir est-il conforme Ă la volontĂ© ? Pour Schopenhauer cette question, qui pour le sens commun paraĂźt Ă©vidente, nâa rien de tautologique, câest un vĂ©ritable problĂšme, un problĂšme clef. Dire que la volontĂ© est libre nâa donc ici rien dâanalytique, pour emprunter une expression chĂšre Ă Kant. Pour Schopenhauer, câest bien plus un prĂ©jugĂ© quâune Ă©vidence. Le premier chapitre de notre devoir met dĂ©jĂ en place la remise en question Ă©vidente de la volontĂ© humaine. Avec Schopenhauer, la volontĂ© est pensĂ©e comme extĂ©rieur Ă lâhomme, au sens oĂč elle nâest plus un attribut En effet, la volontĂ© mĂ©taphysique est dans toutes les choses.. Avec la destruction du libre arbitre, Schopenhauer ne pouvait nous laisser ainsi, comme des effets sans cause. En effet, nâĂ©tant plus la cause de nos actions, il nous en faut trouver une nouvelle, extĂ©rieure Ă nous. La cause de notre agir nâest autre que la volontĂ© toute puissante. Les actions humaines ne sont que les effets de la volontĂ© comme chose en soi. LâĂ©tablissement de ce nouveau rapport de causalitĂ© Ă©branle la rationalitĂ© dans son ensemble. Nous ne sommes plus les acteurs de notre vouloir, nos projets ne sont plus nos projets, nos pensĂ©es ne sont plus nos pensĂ©es. Toute prĂ©tendue finalitĂ© consciente, positive de lâexistence humaine nâest quâun mirage terrifiant. La seule vĂ©ritable cause est la volontĂ©. III Comment Schopenhauer envisage-t-il alors la libertĂ© ? Il lâenvisage, comme la plupart du temps, en rupture avec la conception classique qui place cette libertĂ© dans lâOperari Action. En effet, pour la tradition, la libertĂ© consiste dans lâagir, lâhomme peut de part ses actes sâamĂ©liorer, et donc prouver son indĂ©termination. Pour Schopenhauer, câest une erreur capitale de la philosophie. La libertĂ© se trouve dans lâEsse lâEtre. Schopenhauer effectue un vĂ©ritable retournement en rendant les actions nĂ©cessaires et lâĂȘtre libre. Câest par ce que nous faisons que nous reconnaissons nous mĂȘmes ce que nous sommes. » Lâhomme ne se rĂ©alise donc plus dans son agir, mais câest cet agir qui nous permet de comprendre notre nature immuable, dĂ©terminĂ©e. Nous sommes donc absolument vissĂ© Ă notre caractĂšre. Pour Schopenhauer, nous ne pouvons ĂȘtre autrement que nous sommes. Nos actions, quelles quâelles soient, ne sont que les rĂ©sultantes de notre caractĂšre et adviennent par nĂ©cessitĂ©. La seule libertĂ© rĂ©side donc dans lâessence que, paradoxalement, nous ne choisissons pas. Pour Schopenhauer, lâhomme est dĂ©jĂ ce quâil veut ». En effet, lâhomme ne peut sâaffranchir de sa nature, tous ses actes dĂ©coulent naturellement de ce quâil est. Pour Schopenhauer, nous lâavons vu, la libertĂ© humaine nâexiste pas. Cela veut il dire quâil nây a pas de libertĂ© ? Quâil nây aurait de libertĂ© quâhumaine ? Pour Schopenhauer, la seule forme vĂ©ritable de libertĂ© est la volontĂ© elle-mĂȘme. Pourquoi est elle libre ? Parce quâelle est indiffĂ©rente. Elle nâest jamais mue par des motifs, elle nâagit jamais en vue dâune fin. En effet, nous avons dit dans notre premier chapitre que celle-ci Ă©tait irrationnelle, elle Ă©chappe donc Ă toute raison suffisante. La libertĂ©, pour Schopenhauer, doit ĂȘtre entendue comme une indĂ©termination fondamentale ĂȘtre libre, câest ĂȘtre absolument inconditionnĂ©. La volontĂ© rĂ©pond Ă cette exigence, elle est donc libre. La libertĂ© de Schopenhauer est, comme le reste de sa philosophie, absurde. En effet, la libertĂ© est une absence totale de nĂ©cessitĂ©, elle est pure contingence. La volontĂ©, comme la pense Schopenhauer, est complĂštement incohĂ©rente. Et cette incohĂ©rence est sa libertĂ©. Suite aux considĂ©rations que nous venons dâexposer, et si lâon considĂšre Ă nouveau, avec ces nouveaux Ă©lĂ©ments, le problĂšme du libre arbitre, nous ne pouvons faire autrement que de penser lâhomme comme fatalement condamnĂ© Ă ĂȘtre, sans raison ; câest-Ă -dire sans vĂ©ritable pouvoir sur sa propre existence. LâĂȘtre humain nâest donc rien dâautre que le jouet dâune volontĂ© terrifiante qui dĂ©cide pour lui, qui rend toutes ses actions, sans exception, nĂ©cessaires. Cependant, lâombre du pessimisme schopenhauerien peut ĂȘtre Ă©clairĂ© par une chose les arts, et plus particuliĂšrement la musique. En effet, il existe, dans la philosophie de Schopenhauer, une porte que lâhomme peut emprunter afin de pouvoir exprimer autre chose que de la pure nĂ©cessitĂ©. Comment ? En Ă©tant lâexpression de la volontĂ© elle-mĂȘme. En effet, la musique se distingue des autres arts par le fait quâelle nâest pas quâune simple expression des IdĂ©es. Bien sur, Schopenhauer nâenvisage pas vraiment de sotĂ©riologie, il propose nĂ©anmoins une forme de consolation. Par la musique, je me libĂšre ponctuellement de la volontĂ©. Je peux mâaffranchir de ma dĂ©termination inhĂ©rente, je peux dĂ©passer le conditionnement que mâimpose la volontĂ©. En effet, la musique me permet de crĂ©er de lâindĂ©termination, elle est cette possibilitĂ© qui sâoffre Ă lâhomme de rĂ©aliser quelque chose que la volontĂ© ne peut contrĂŽler. En Ă©tant lâexpression de la volontĂ© elle-mĂȘme, la musique nâest plus sous le rĂ©gime autoritaire dâune entitĂ© indĂ©passable. Elle est la volontĂ©. Câest pourquoi le musicien est libre du moins quand il fait de la musique. Suite Ă notre Ă©tude, il devient Ă©vident que Schopenhauer nie le libre arbitre de maniĂšre radicale. PremiĂšrement, le libre arbitre apparaĂźt comme impensable dans une philosophie qui pense la volontĂ© comme indĂ©pendante, comme une entitĂ© auto suffisante. Avec Schopenhauer, il ne sâagit plus de se demander pourquoi nous voulons, mais quâest ce qui nous fait vouloir. En effet, nous ne pouvons rendre compte de notre libertĂ© car nous sommes illusionnĂ©s. Schopenhauer rĂ©pond donc Ă notre place 4 ce qui nous fait vouloir est la volontĂ© mĂ©taphysique. DeuxiĂšmement, lâhypothĂšse du libre arbitre ne peut que rentrer en complĂšte contradiction avec les principes des actes de la nature ; nature dont nous faisons incontestablement partie malgrĂ© cette ambition singuliĂšrement humaine Ă imaginer pouvoir sâen dĂ©tacher. Nous ne pouvons nous affranchir de notre essence immuable. Nos actions sont les effets de la volontĂ© qui est la seule cause vĂ©ritable et une. Nous ne sommes pour la volontĂ© que des moyens dâexpression. Finalement, malgrĂ© la possibilitĂ© que nous offre lâart, et plus particuliĂšrement la musique, de nous affranchir de cette fatale dĂ©termination, nous demeurons les esclaves dâune volontĂ© irrationnelle qui est la seule vĂ©ritable libertĂ©. Doit on pour autant penser lâĆuvre de Schopenhauer comme une entreprise systĂ©matique de nĂ©gation ? Il est assez compliquĂ© dâaffirmer de maniĂšre univoque une telle accusation. Nây a-t-il pas, dans lâĆuvre de Schopenhauer une dimension crĂ©atrice ? Il faut rappeler que la philosophie de celui-ci se veut ĂȘtre une mĂ©taphysique, point qui rend trĂšs paradoxales certaines de ses prises de positions. Pour sa dĂ©fense, rappelons simplement que Schopenhauer nâest pas un penseur du rien » mais un mĂ©taphysicien de la volontĂ©. Il existe donc quelque chose qui nâest pas nĂ©ant ou illusion au sein de sa philosophie. Schopenhauer apparaĂźt incontestablement comme une source dâinspiration trĂšs forte pour la pensĂ©e romantique plus ou moins qui lui succĂšde Proust, Maupassant, Mann et DostoĂŻevski, pour ne citer quâeux.. Schopenhauer est en quelque sorte le fondateur du mal du siĂšcle », ce sentiment profond de mĂ©lancolie mĂȘlĂ©e de dĂ©sespoir qui caractĂ©rise la pensĂ©e du XIXe siĂšcle. Il est tout de mĂȘme important de prĂ©ciser, par souci dâobjectivitĂ©, que Schopenhauer demeure un auteur plein de contradictions, de mauvaises interprĂ©tations Kant, Hegel et dâinspirations notamment le bouddhisme et sa thĂ©orie du non agir Cf. Lao Tseu dans son fameux Tao te king qui rendent sa philosophie trĂšs problĂ©matique et fondamentalement centrĂ©e sur lâaveu lucide de lâinanitĂ© de toute entreprise humaine. Schopenhauer est donc profondĂ©ment pessimiste mais il serait radical de rĂ©duire sa philosophie Ă un grossier nihilisme. Cependant, plusieurs questions intĂ©ressantes restent sans rĂ©ponse Comment Schopenhauer a-t-il fait pour dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ© de la volontĂ© ? Peut il expliquer les conditions de cette rĂ©vĂ©lation ? Schopenhauer se pense t il lui-mĂȘme comme extĂ©rieur aux schĂ©mas quâil propose ? Comment fait il pour dĂ©passer la grille de la connaissance quâil considĂšre comme nâĂ©tant en rien la vĂ©ritĂ©, comme Ă©tant une illusion Ă©laborĂ©e ? Si lâon pense lâauteur au sein de sa philosophie on ne comprend pas vraiment les raisons de cet affranchissement, de cette accĂšs miraculeux au vrai. Schopenhauer semble se confĂ©rer un statut Ă©tonnamment supĂ©rieur Ă celui des autres hommes. Schopenhauer aurait il une ambition prophĂ©tique » ? Explicationde texte INTRODUCTION : (ThĂšme) Dans cet extrait S. veut mettre en Ă©vidence le fait que le dĂ©sir de lâHomme est Ă lâorigine de son malheur et que câest ce dĂ©sir qui nous condamne Ă une Ă©ternel insatisfaction. Sujet. Expliquer le texte suivant Lâhomme est capable de dĂ©libĂ©ration, et, en vertu de cette facultĂ©, il a, entre divers actes possibles, un choix beaucoup plus Ă©tendu que lâanimal. Il y a dĂ©jĂ lĂ pour lui une libertĂ© relative, car il devient indĂ©pendant de la contrainte immĂ©diate des objets prĂ©sents, Ă lâaction desquels la volontĂ© de lâanimal est absolument soumise. Lâhomme, au contraire, se dĂ©termine indĂ©pendamment des objets prĂ©sents, dâaprĂšs des idĂ©es, qui sont ses motifs Ă lui. Cette libertĂ© relative nâest en rĂ©alitĂ© pas autre chose que le libre arbitre tel que lâentendent des personnes instruites, mais peu habituĂ©es Ă aller au fond des choses elles reconnaissent avec raison dans cette facultĂ© un privilĂšge exclusif de lâhomme sur les animaux. Mais cette libertĂ© nâest pourtant que relative, parce quâelle nous soustrait Ă la contrainte des objets prĂ©sents, et comparative, en ce quâelle nous rend supĂ©rieurs aux animaux. Elle ne fait que modifier la maniĂšre dont sâexerce la motivation, mais la nĂ©cessitĂ© de lâaction des motifs nâest nullement suspendue, ni mĂȘme diminuĂ©e. Schopenhauer, Essai sur le libre arbitre, 1839 La connaissance de la doctrine de lâauteur nâest pas requise. Il faut et il suffit que lâexplication rende compte, par la comprĂ©hension prĂ©cise du texte, du problĂšme dont il est question. CorrigĂ©. Quâest-ce que la libertĂ© ? RĂ©side-t-elle dans le choix, autrement dit, est-elle libre arbitre ? La capacitĂ© humaine de dĂ©libĂ©ration prouve-t-elle le libre arbitre ou bien nâen donne-t-elle que lâillusion ? Tel est le problĂšme que Schopenhauer rĂ©sout dans cet extrait de son Essai sur le libre arbitrede 1839. Le philosophe veut montrer que le libre arbitre nâest quâune notion relative et que notre choix, mĂȘme sâil rĂ©sulte dâune dĂ©libĂ©ration, reste soumis Ă une motivation nĂ©cessaire. Il compare le choix humain avec le choix animal, puis montre en quoi il permet de dĂ©finir le libre arbitre au sens de gens quelque peu cultivĂ©s, avant de montrer que la nĂ©cessitĂ© du choix reste entiĂšre. Lâextrait du texte de Schopenhauer pose dâabord que lâhomme a la facultĂ© de dĂ©libĂ©rer. Il faut entendre par lĂ la facultĂ© de peser le pour et le contre pour penser ou pour agir, dâexaminer diffĂ©rentes raisons, dâen tirer des conclusions et dâen Ă©lire une. Lâhomme pouvant donc formuler diffĂ©rentes alternatives et en tirer des conclusions, il agirait en fonction de sa dĂ©libĂ©ration. Schopenhauer en dĂ©duit que le choix que possĂšde lâhomme a une plus grande Ă©tendue que lâanimal, ce qui signifie que ce dernier a Ă©galement un certain choix. Quâest-ce donc que cette diffĂ©rence seulement quantitative ? Comment comprendre quâon puisse choisir sans dĂ©libĂ©rer ? De la facultĂ© de dĂ©libĂ©rer, Schopenhauer dĂ©duit que lâhomme a une libertĂ© relative, câest-Ă -dire quâelle nâest pas absolue. On comprend donc que ce ne peut pas ĂȘtre le libre arbitre, dans la mesure oĂč il signifie une libertĂ© absolue de choix. La raison pour laquelle la libertĂ© humaine est relative est que le sujet est indĂ©pendant de la contrainte immĂ©diate des objets prĂ©sents » câest moi qui souligne. Il faut comprendre dâune part que les objets ne contraignent pas le sujet humain immĂ©diatement, ce qui nâexclut nullement une contrainte mĂ©diate ou indirecte. Et dâautre part, les objets prĂ©sents ne contraignent pas le sujet, ce qui nâexclut pas quâils puissent le contraindre absents, câest-Ă -dire passĂ©s ou futurs. DĂ©libĂ©rer, câest donc prendre en compte le futur qui paraĂźt possible et le passĂ© qui se donne comme nĂ©cessaire. Aussi, Schopenhauer considĂšre que la volontĂ© des animaux est soumise Ă cette double contrainte. Comment peuvent-ils alors choisir ? Pour cela, il faut et il suffit quâil y ait des objets prĂ©sents qui offrent une alternative. Et le terme de volontĂ© que Schopenhauer utilise pour lâanimal, dĂ©signe alors ce qui meut lâanimal comme lâhomme sans associer, comme les partisans du libre arbitre, le choix Ă la notion de volontĂ©. Or, cette libertĂ© relative paraĂźt bien proche du libre arbitre. Ne peut-on pas lâinterprĂ©ter comme venant du libre arbitre ? La dĂ©libĂ©ration ne prouve-t-elle pas que nous sommes douĂ©s de libre arbitre, câest-Ă -dire de la capacitĂ© absolue de choisir ? Effectivement, il semble que la libertĂ© relative que Schopenhauer a mise en lumiĂšre puisse ĂȘtre identifiĂ©e au libre arbitre. En effet, par libre arbitre on entend la capacitĂ© Ă choisir sans ĂȘtre dĂ©terminĂ© par des causes internes ou externes. Or, lâhomme se rĂ©vĂšle indĂ©pendant de la contrainte immĂ©diate des objets prĂ©sents dâune part et choisit dâautre part. Qui dit choix, dit alors que lâacte qui en rĂ©sulte est contingent, câest-Ă -dire quâil aurait pu ĂȘtre autre quâil nâest. Or, le libre arbitre est prĂ©cisĂ©ment le pouvoir de choisir qui fait donc de lâhomme un ĂȘtre responsable de ses actes. Lâanimal, quant Ă lui, ne peut sâextraire de la contrainte des objets prĂ©sents. Si donc on ne lui refuse ni volontĂ© ni choix avec Schopenhauer, force est de constater que son choix est contraint. Lâhomme au contraire peut choisir soit les objets prĂ©sents, soit sâen dĂ©tourner pour rester fidĂšle au passĂ© ou agir en fonction dâun futur dĂ©sirĂ©. Or, Schopenhauer ne suit pas du tout cette identification. En effet, il lâattribue cette identification entre libertĂ© relative et libre arbitre Ă des personnes instruites, câest-Ă -dire qui ont acquis des connaissances. Elles peuvent donc sur la base de la connaissance quâa tout homme de sa capacitĂ© Ă dĂ©libĂ©rer, en conclure que lâhomme est douĂ© de libre arbitre. Mais dâun autre cĂŽtĂ©, Schopenhauer note que ces personnes instruites sont peu habituĂ©es Ă aller au fond des choses. Il faut donc comprendre quâelles nâont pas approfondi suffisamment la question du libre arbitre pour que cette identification fĂ»t lĂ©gitime. Or, la question nâest pas de savoir si lâhomme peut choisir, la question est de savoir sâil a un pouvoir absolu sur ces choix et non une capacitĂ© relative. Il accorde Ă ces hommes instruits mais qui nâapprofondissent pas la rĂ©flexion, que les hommes ont bien un privilĂšge comparĂ© aux animaux. Par privilĂšge, il faut entendre non un droit particulier attachĂ© Ă une personne ou un groupe de personne comme sous lâancien rĂ©gime, mais une capacitĂ© que lâhomme possĂšde et que ne possĂšdent pas les autres ĂȘtres vivants. Câest que la libertĂ© relative ou capacitĂ© Ă dĂ©libĂ©rer permet Ă lâhomme dâavoir des motifs dâactions qui ne sont pas soumis Ă la contrainte du prĂ©sent. Il a donc plus de choix. Mais ce plus grand nombre de choix qui lui permet de faire ce que les animaux ne peuvent pas faire ne prouve en aucune façon quâil a une capacitĂ© absolue de choisir ou libre arbitre. Car, le choix quâont les animaux ne prouve pas Ă quâils sont douĂ©s de libre arbitre. Autrement dit, la diffĂ©rence est de degrĂ© et non de nature. Si donc lâhomme a une libertĂ© relative que certains identifient au libre arbitre, en quoi est-il fautif de faire cette identification ? En quoi surtout cette identification ne montre pas un approfondissement suffisant de la rĂ©flexion ? Schopenhauer insiste sur la limitation de cette libertĂ©, Ă savoir sur sa relativitĂ©. En effet, elle consiste simplement en ce que la contrainte des objets prĂ©sents ne pĂšse pas sur la volontĂ© humaine. Il est donc clair que cela ne dit rien de la contrainte des objets absents, passĂ© ou futurs, voire imaginaires. En effet, lâimagination permet Ă lâhomme de se reprĂ©senter des objets en leur absence. Ainsi, le souvenir qui nous fait agir, comme la prĂ©vision, sont de nature Ă nous contraindre de la mĂȘme façon que les objets prĂ©sents contraignent les animaux. LâindĂ©pendance de la volontĂ© humaine nâest que relative Ă un certain type dâobjets. Câest pour cela que la libertĂ© relative quâon doit admettre en ce qui concerne lâhomme nâimplique en aucune façon le libre arbitre et que Schopenhauer les distingue. On peut considĂ©rer que les motifs qui contraignent les hommes sont des idĂ©es, idĂ©es qui reprĂ©sentent soit les objets prĂ©sents, soit les objets absents, passĂ©s ou futurs. Et les uns ou les autres sont choisis, mais sur la base dâune contrainte plus gĂ©nĂ©rale. La deuxiĂšme limitation selon Schopenhauer, est que la libertĂ© humaine est seulement comparative. Lâhomme se montre ainsi supĂ©rieur aux animaux. Donc lâhomme nâest libre que dans la mesure oĂč il se compare aux animaux. Cela nâimplique pas quâil est libre hors de toute comparaison. On comprend donc que la comparaison est susceptible de produire une illusion, celle de la libertĂ© absolue au sens du libre arbitre. En effet, puisque la volontĂ© de lâanimal a aussi un choix mais plus restreint et que la volontĂ© de lâhomme a un plus grand choix, si la volontĂ© de la premiĂšre est contrainte, la volontĂ© de la seconde est seulement moins contrainte. On ne peut donc en dĂ©duire lâabsence de contrainte. Encore une fois, une diffĂ©rence de degrĂ© passe pour une diffĂ©rence de nature. En effet, la relativitĂ© de la libertĂ© humaine rĂ©side dans le fait que les motifs de la volontĂ© doivent ĂȘtre eux-mĂȘmes indĂ©pendants pour quâil y ait libre arbitre. Autrement dit, il ne doit pas y avoir de nĂ©cessitĂ© entre les motifs et la volontĂ© tel que le motif le plus puissant dĂ©termine le choix de la volontĂ© de façon nĂ©cessaire, câest-Ă -dire sans quâil puisse ĂȘtre autre quâil nâest. Or, justement, Schopenhauer remarque que la libertĂ© relative ne conduit pas Ă nier la nĂ©cessitĂ© de lâaction des motifs qui font donc le choix. Aussi, si cette nĂ©cessitĂ© ne peut ĂȘtre mise en doute par la prĂ©sence de la capacitĂ© de dĂ©libĂ©rer, le libre arbitre ne peut ĂȘtre prouvĂ©. Et dans la mesure oĂč il ne peut ĂȘtre prouvĂ©, il nây a aucune raison de lâadmettre. Disons donc pour finir que le problĂšme dont il Ă©tait question dans cet extrait de lâEssai sur le libre arbitre de Schopenhauer publiĂ© en 1839 est celui de savoir sâil est possible dâaffirmer le libre arbitre sur la base de la capacitĂ© humaine Ă dĂ©libĂ©rer. Or, si lâhomme a bien un privilĂšge par rapport aux animaux, Ă savoir dâavoir des idĂ©es comme motifs et de ne pas ĂȘtre rĂ©duit dans ses choix aux objets immĂ©diatement prĂ©sents, cette libertĂ© relative ne peut en aucun cas prouver quâil est douĂ© de libre arbitre. Il nây a entre lui et les animaux de ce point de vue quâune diffĂ©rence de degrĂ© et non une diffĂ©rence de nature. La libertĂ© relative dont il jouit grĂące Ă sa capacitĂ© de dĂ©libĂ©ration ne donne donc que lâillusion du libre arbitre Ă ceux qui sont instruits mais dont la rĂ©flexion nâest pas assez approfondie.
TitleArthur Schopenhauer = Essai sur le libre arbitre Author: Saint Guinefort Created Date: 1/6/2006 12:00:00 AM
Il sâagit du premier des deux volets dâun recueil publiĂ© en 1841 sous le titre les Deux ProblĂšmes fondamentaux de lâĂ©thique le second Ă©tant le Fondement de la morale. Lâessai avait Ă©tĂ© rĂ©digĂ© en 1838 pour rĂ©pondre Ă une question mise au concours par lâAcadĂ©mie royale de NorvĂšge Le libre arbitre peut-il ĂȘtre dĂ©montrĂ© par le tĂ©moignage de la conscience?» Schopenhauer obtiendra dâailleurs le prix. Ă partir dâune sĂ©rie de dĂ©finitions trĂšs rigoureusement Ă©tablies les diffĂ©rentes acceptions du mot liberté», les diffĂ©rents genres de nĂ©cessitĂ©, chap. 1, Schopenhauer rĂ©pond nĂ©gativement Ă la question posĂ©e chap. 2.
Surles femmes est un texte publiĂ© par Arthur Schopenhauer en 1851 (en allemand, Ăber die Weiber), inclus dans son ouvrage Parerga et Paralipomena dont il constitue le 27 e chapitre de la partie II (Paralipomena).L'essai tient en onze pages et se compose de neuf paragraphes numĂ©rotĂ©s §362 à §371. « Chez les jeunes filles, la Nature semble avoir voulu faire ce qu'en
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