Commentairede texte Arthur Schopenhauer, philosophe allemand du XVIII – XIX Ăšme siĂšcle, s’intĂ©ressa surtout aux besoins mĂ©taphysiques, Ă  la morale ainsi qu’à la religion. Dans son Ɠuvre Parerga et Paralipomena, il aborde tous les sujets de façon provocante mais nĂ©anmoins sincĂšre.
DescripciĂłn editorial Ce livre numĂ©rique prĂ©sente "Arthur Schopenhauer Oeuvres Majeures L'Ă©dition intĂ©grale" avec une table des matiĂšres dynamique et dĂ©taillĂ©e. Notre Ă©dition a Ă©tĂ© spĂ©cialement conçue pour votre tablette/liseuse et le texte a Ă©tĂ© relu et corrigĂ© soigneusement. Table des matiĂšres Le Monde comme volontĂ© et comme reprĂ©sentation L’Art d’avoir toujours raison Les Deux ProblĂšmes fondamentaux de l’éthique Essai sur le libre arbitre Le Fondement de la morale Parerga et Paralipomena La Philosophie universitaire Aphorismes sur la sagesse dans la vie Écrivains et Style Éthique, droit et politique Essai sur les femmes Voir aussi Un Bouddhiste contemporain en Allemagne, Arthur Schopenhauer Paul Challemel-Lacour Schopenhauer Ă©ducateur Friedrich Nietzsche Schopenhauer et son disciple Frauenstaedt par Eduard von Hartmann Arthur Schopenhauer 1788-1860 est un philosophe allemand, il se rĂ©fĂšre Ă  Platon, se place en unique hĂ©ritier lĂ©gitime de Kant, et se dĂ©marque surtout ouvertement des post-kantiens de son Ă©poque; en effet, dĂšs que l'occasion se prĂ©sente, il critique fĂ©rocement non seulement les personnalitĂ©s – de façon souvent comique » par l'outrance de ses imprĂ©cations et de ses insultes » – mais aussi et surtout les idĂ©es de Fichte, Hegel et Schelling, philosophes qu’il exclut non seulement de la filiation de la philosophie kantienne en arguant de leur incomprĂ©hension de celle-ci mais aussi, parfois, purement et simplement, de la philosophie.
Essaisur le libre-arbitre. Arthur Schopenhauer « J’ai fini par m’ouvrir une voie en dĂ©pit de la rĂ©sistance de tous les professeurs de philosophie pendant de longues annĂ©es conjurĂ©s contre moi, et les yeux du public Ă©clairĂ© s’ouvrent de plus en plus sur le compte des summi philosophi de l’AcadĂ©mie de Danemark. Si, Parution : 2021-12-09 Editeur : Collection
par Arthur Schopenhauer » TĂ©lĂ©charger au format PDF ou ePub RĂ©sumĂ© Dans ce brillant essai couronnĂ© par l'AcadĂ©mie Royale de NorvĂšge en 1839, Schopenhauer pose d’entrĂ©e de jeu comme solution Ă  l’énigme du libre arbitre que l’homme est un ĂȘtre dĂ©terminĂ© une fois pour toutes par son essence, possĂ©dant comme tous les autres ĂȘtres de la nature des qualitĂ©s individuelles fixes... Cet ouvrage a Ă©tĂ© numĂ©risĂ©, adaptĂ© et mise en page en mai 2013 par Guy Heff et Dvid pour le site
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Reminder of your requestDownloading format TextView 1 to 225 on 225Number of pages 225Full noticeTitle Essai sur le libre-arbitre 6e Ă©dition / par Arthur Schopenhauer ; traduit en français pour la premiĂšre fois et annotĂ© par Salomon ReinachAuthor Schopenhauer, Arthur 1788-1860. Auteur du textePublisher ParisPublication date 1894Contributor Reinach, Salomon 1858-1932. Traducteur. Notes Ă©ditorialesSubject Libre arbitreRelationship textType printed monographLanguage frenchFormat 1 vol. 212 p.Format Nombre total de vues 225Description Titre original Über die Freiheit der menschlischen WillensDescription Collection numĂ©rique Originaux conservĂ©s Ă  la BibliothĂšque H. Ey C. H. Sainte-Anne, ParisDescription Contient une table des matiĂšresRights Consultable en ligneRights Public domainIdentifier ark/12148/bpt6k768002Source BibliothĂšque H. Ey. de Sainte-Anne, 700-7Provenance BibliothĂšque nationale de FranceOnline date 15/10/2007The text displayed may contain some errors. The text of this document has been generated automatically by an optical character recognition OCR program. The estimated recognition rate for this document is 95%.Schopenhauer A. Essai sur le libre ~yM~. 7~S. Reinach. F. Alcan Paris 1894 Symbole applicable pour tout, ou partie des documents microfitmĂ©s Original illisible N F Z 43-120-10 Symbole applicable pour tout, ou partie des documents microfimĂ©s Texte dĂ©tĂ©riorĂ© reliure dĂ©fectueuse NPZ 43-120-11 ~,ĂŻ~r 1 .- Spinoza le libre-arbitre est une illusion. Le corps ne peut dĂ©terminer l’esprit Ă  penser, ni l’esprit dĂ©terminer le corps au mouvement, ni au repos () L’esprit et le corps c’est une seule et mĂȘme chose, qui se conçoit sous l’attribut [1] tantĂŽt de la pensĂ©e, tantĂŽt de l’étendue. Avant Schopenhauer, d'autres philosophes, comme Descartes, ont proposĂ© une thĂšse opposĂ©e le libre arbitre Ă©tant directement liĂ© Ă  la conscience, celui-ci est le propre de l'homme, et par exemple ce qui le diffĂ©rencie de l'animal. Je prends l'exemple de l'Ăąne de Buridan un Ăąne imaginaire qui ayant Ă  la fois trĂšs faim et trĂšs soif, et ne pouvant se dĂ©cider Ă  choisir entre l'eau et la botte de foin, se laisse mourir. C'est sur ce point que le libre arbitre de l'homme le rend unique, l'animal n'ayant pu par instinct faire un choix, deux options vitales s'offrant Ă  lui. Descartes dit la principale perfection de l'homme est d'avoir un libre arbitre, et [
] c'est ce qui le rend digne de louange ou de blĂąme . Ainsi, contrairement Ă  l'Ăąne, l'homme dans le mĂȘme cas aurait fait un choix, que ce soit l'eau ou le foin, et que ce soit le bon ou non, mais il aurait fait ce choix et c'est ce qui fait de lui une chose unique. Cela s'oppose Ă  Schopenhauer qui lui aurait dit que certes, il aurait fait un choix, mais ce choix aurait Ă©tĂ© dĂ©fini par son caractĂšre, et il n'aurait pas Ă©tĂ© libre de choisir. Le document "Explication de texte Extrait de l'Essai sur le Libre Arbitre, de SCHOPENHAUER" compte 1475 mots. Pour le tĂ©lĂ©charger en entier, envoyez-nous l’un de vos travaux scolaires grĂące Ă  notre systĂšme gratuit d’échange de ressources numĂ©riques ou achetez-le pour la somme symbolique d’un euro. Loading... Le paiement a Ă©tĂ© reçu avec succĂšs, nous vous avons envoyĂ© le document par email Ă  . Le paiement a Ă©tĂ© refusĂ©, veuillez rĂ©essayer. Si l'erreur persiste, il se peut que le service de paiement soit indisponible pour le moment. Essaisur le libre-arbitre (6e Ă©dition) / par Arthur Schopenhauer ; traduit en français pour la premiĂšre fois et annotĂ© par Salomon Reinach -- 1894 -- livre Titre original : Über die Freiheit der menschlischen Willens
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PourSchopenhauer, les hommes sont les esclaves de la volontĂ©. La volontĂ© individuelle n’est qu’une illusion. A partir de cette dĂ©finition unique et subversive, le libre arbitre se voit Ă©branlĂ© dans ses fondements. Comment le libre arbitre, en tant que « pouvoir d’agir », peut-il tenir debout devant un tel prĂ©supposĂ© ?
Schopenhauer est le reprĂ©sentant d’une pensĂ©e pessimiste Ă  la luciditĂ© maladive. Il se fait, tout au long de sa vie, chasseur d’illusions. Toute l’Ɠuvre de Schopenhauer s’articule autour de cette prĂ©tention Ă  comprendre le monde vĂ©ritablement ». Personnage Ă  l’orgueil illimitĂ©, il dit J’ai simplement continuĂ© son Ɠuvre. » en parlant de Kant. Il va mĂȘme jusqu’à affirmer que sa pensĂ©e est l’aboutissement de l’histoire de la philosophie. Philosophie qui, chez Schopenhauer, s’arme contre les valeurs dans une lutte sans merci. Schopenhauer a pour volontĂ© d’anĂ©antir les idĂ©aux des hommes. Grand adversaire de Hegel, il oppose Ă  la raison souveraine de celui-ci une philosophie de l’absurde. Schopenhauer puise dans le bouddhisme et les textes sanskrits les VĂ©das pour forger une pensĂ©e qui humilie l’homme et la reprĂ©sentation. Un certain Friedrich Nietzsche, qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le plus direct hĂ©ritier de Schopenhauer, ira jusqu’à l’accuser de nihilisme, parti pris discutable mais non sans fondement. Dans le cadre de notre devoir, nous nous limiterons au cas du libre arbitre, qui se voit montrĂ© du doigt et niĂ© par le virulent philosophe. Il sera important pour la bonne progression de notre rĂ©flexion de dĂ©gager les diffĂ©rents problĂšmes corrĂ©latifs Ă  cette prise de position. Mais commençons tout d’abord par donner un certain nombre de dĂ©finitions essentielles Qu’est ce que le libre arbitre ? Étymologiquement, le mot vient du latin liber et arbitrium, respectivement, libre et jugement de l’arbitre. LittĂ©ralement donc, cela signifie pouvoir de dĂ©cider. La tradition philosophique pense le libre arbitre comme une libertĂ© proprement humaine. Il s’agit de l’action singuliĂšre de notre volontĂ© sans influence extĂ©rieure, le libre arbitre, c’est Je peux faire ce que je veux. ». Mais alors, qu’est ce que la volontĂ© ? Le mot vient du latin voluntas et signifie facultĂ© de vouloir. La tradition philosophique dĂ©finit la volontĂ© comme une facultĂ©, comme la cause originelle des actes humains libres. C’est l’instrument qui permet Ă  l’homme de tendre vers une fin. C’est Ă  partir de ces deux dĂ©finitions que les problĂšmes commencent Ă  se poser. Ils se posent justement car les dĂ©finitions que nous venons de proposer ne sont pas celles de Schopenhauer. Il est tout d’abord fondamental de bien saisir la conception que celui-ci se fait de la volontĂ©. Dans une premiĂšre partie, nous nous pencherons sur la contradiction inĂ©vitable entre volontĂ© comme chose en soi et libre arbitre, nous parlerons aussi du rejet de l’individuation. Puis, dans un deuxiĂšme temps, nous prĂ©senterons plusieurs points importants que Schopenhauer Ă©nonce dans l’Essai sur le libre arbitre afin de relĂ©guer la prĂ©tendue libertĂ© humaine au rang de chimĂšre. Finalement, nous expliquerons en quoi consiste la vĂ©ritable libertĂ© pour Schopenhauer. I Dans son ouvrage principal, Le monde comme volontĂ© et comme reprĂ©sentation 1818, Schopenhauer prĂ©sente l’essentiel de sa philosophie, une mĂ©taphysique de la volontĂ©. Pour Arthur Schopenhauer, la volontĂ© est la chose en soi. Elle est l’ĂȘtre vĂ©ritable et donc possĂšde la valeur ontologique la plus Ă©levĂ©e. La volontĂ© n’est plus une facultĂ© humaine, au sens oĂč je peux m’en servir en vue d’une fin. Elle est pensĂ©e par Schopenhauer comme indĂ©pendante, comme une force vive, irrationnelle et aveugle. Pour Schopenhauer, les hommes sont les esclaves de la volontĂ©. La volontĂ© individuelle n’est qu’une illusion. A partir de cette dĂ©finition unique et subversive, le libre arbitre se voit Ă©branlĂ© dans ses fondements. Comment le libre arbitre, en tant que pouvoir d’agir », peut-il tenir debout devant un tel prĂ©supposĂ© ? L’agir des hommes n’est donc plus que l’agir d’une volontĂ© qui leur est Ă©trangĂšre mais qui est en eux. Pour Schopenhauer, les comportements humains ne sont que les manifestations de cette volontĂ© hypostasiĂ©e. Le libre arbitre est donc relĂ©guĂ© au rang d’illusion, de fantasme purement humain. De cette incompatibilitĂ© de la volontĂ© comme la conçoit Schopenhauer et du libre arbitre comme le pense la philosophie traditionnelle, Schopenhauer tient ici son argument principal. Cette conception extrĂȘmement problĂ©matique ne l’est plus une fois comprise dans le contexte d’absurditĂ© qui caractĂ©rise la pensĂ©e de Schopenhauer. Le monde, aux yeux de ce dernier, n’a pas de sens, pas plus que l’homme n’a de finalitĂ©. L’ĂȘtre humain pour Schopenhauer est au monde sans raison. La place qu’il occupe, dans le royaume de la volontĂ©, l’univers, n’est guerre plus importante que celle des autres ĂȘtres vivants. Nous n’avons absolument aucun but Ă  accomplir ici bas, nous ne sommes que des moyens pour la volontĂ© de s’accomplir. Si Schopenhauer est incontestablement un prĂ©curseur du romantisme, il n’est en aucun cas un humaniste. Il y a chez Schopenhauer un refus radical de l’anthropocentrisme. MĂȘme si la maniĂšre dont Schopenhauer pense le libre arbitre est en accord avec sa doctrine, elle demeure la cible de nombreuses objections. Comment expliquer alors le progrĂšs des civilisations ? La volontĂ© des hommes Ă  tendre vers un but commun n’est-elle pas Ă©vidente ? Le dĂ©veloppement de la culture humaine n’apparaĂźt il pas d’emblĂ©e comme rationnel ? Comment expliquer la contradiction entre l’irrationalitĂ© de la volontĂ© et la rationalitĂ© que l’homme peut manifester dans certaines actions ? Comment l’incohĂ©rence absolue pourrait elle produire de la cohĂ©rence mathĂ©matiques, physique, philosophie ? Pour Schopenhauer, ce ne sont que des illusions, des fabulations humaines autour d’un rien » fondamental. La cohĂ©rence n’est en rien dans les choses rĂ©elles, elle ne se trouve que dans la connaissance qui n’est qu’une interprĂ©tation illusoire rĂ©gie par un principe de raison qui l’est tout autant. Les actions des hommes ne sont plus propres Ă  eux-mĂȘmes, elles sont les diffĂ©rentes manifestations de la volontĂ© reine, reine sans but, sans raison, sans tempĂ©rance. La volontĂ© est donc cette entitĂ© substantielle qui donne Ă  la vie du monde et des hommes sont non-sens ». Rappelons au passage un point dĂ©terminant de la pensĂ©e de Schopenhauer Cf. Le monde comme volontĂ© et comme reprĂ©sentation pour celui ci, l’individuation principe qui confĂšre Ă  un individu une existence singuliĂšre elle-mĂȘme est une illusion. En effet, nous ne sommes que les marionnettes de la volontĂ©. Notre existence n’a rien de singuliĂšre, nous sommes car la volontĂ© le veut. Prenons l’amour, exemple paradigmatique de la libertĂ© et de la singularitĂ©. Pour Schopenhauer, nous croyons aimer de maniĂšre libre, nous croyons choisir l’ĂȘtre aimĂ© selon des critĂšres personnels. Cependant, il n’en n’est rien, l’amour doit ĂȘtre banni, il n’est que le masque d’une volontĂ© qui cherche Ă  persĂ©vĂ©rer dans son ĂȘtre » comme dirait Spinoza. Dans l’amour, explique Schopenhauer, nous prenons pour un but individuel un but gĂ©nĂ©rique la perpĂ©tuation de l’espĂšce. Cf MĂ©taphysique de l’amour, du Monde comme volontĂ© et comme reprĂ©sentation. II Dans l’Essai sur le libre arbitre, Ɠuvre rĂ©digĂ©e en 1877 dans le cadre d’un concours organisĂ© par la SociĂ©tĂ© royale de NorvĂšge, Schopenhauer rĂ©pond Ă  la question suivante Le libre arbitre peut-il ĂȘtre dĂ©montrĂ© par le tĂ©moignage de la conscience de soi ? Schopenhauer, dans le chapitre premier explique que la libertĂ© doit ĂȘtre comprise comme un concept nĂ©gatif, chose originale. En effet, il pense la libertĂ© comme une absence d’obstacles, de forces d’oppositions. Il distingue trois sortes de libertĂ©, la premiĂšre physique, la seconde morale et la derniĂšre intellectuelle. Celle qui est au centre de la question est la seconde. On peut commencer par affirmer que Schopenhauer s’oppose, du point de vue de la conscience, Ă  Descartes. Il est bien connu que ce dernier s’est efforcĂ© toute sa vie Ă  maintenir la souverainetĂ© de la conscience humaine. Dans ses Principes de philosophie, il dit Nous avons une conscience si parfaite de la libertĂ© d’indiffĂ©rence qui est en nous, qu’il n’est rien qui nous soit connu avec plus de luciditĂ© ni d’évidence. ». Qu’est ce que cette libertĂ© d’indiffĂ©rence » ? Pour Descartes, c’est le plus bas degrĂ© de la libertĂ©. C’est un cas d’action humaine oĂč la raison n’est pas le facteur dĂ©terminant du choix. C’est en fait une action humaine contingente, non Ă©clairĂ©e. Schopenhauer part de cette phrase de Descartes pour remettre en question la fiabilitĂ© de notre conscience immĂ©diate ». En effet, pour Schopenhauer, notre conscience est irrĂ©mĂ©diablement tournĂ©e vers l’intĂ©rieur. Elle ne peut donc pas expliquer les concepts de causalitĂ© et de nĂ©cessitĂ© qui sont relatifs Ă  l’entendement et donc tournĂ©s vers l’extĂ©rieur. Pour Schopenhauer, la conscience intime n’a aucune valeur explicative, elle ne fait que dĂ©clarer la libertĂ© des actes en prĂ©supposant la libertĂ© de la volontĂ©. Or, pour Schopenhauer, la vĂ©ritable question qui est La volontĂ© est elle libre ? » n’est absolument pas envisagĂ©e par cette facultĂ©. Schopenhauer distingue le dĂ©sir et le vouloir, qui lui semble souvent, sujet Ă  un amalgame. Il explique, dans son second chapitre de l’Essai sur le libre arbitre, que le dĂ©sir peut ĂȘtre double, voir multiple. Il y a indiscutablement, au sein de notre conscience, la possibilitĂ© de dĂ©sirer deux choses opposĂ©es. Cependant, il n’en va pas de mĂȘme pour la volontĂ©. En effet, la conscience ne peut nous expliquer les motifs de notre volontĂ©. On sait que l’on veut, mais on ne sait pas pourquoi est ce que l’on veut. Qu’est ce qui dĂ©termine notre volontĂ© Ă  s’incliner d’une maniĂšre ou d’une autre ? Pour Schopenhauer, notre conscience ne peut rĂ©pondre Ă  cette question, celle-ci reste inĂ©vitablement tournĂ©e vers l’intĂ©rieur. Or, les motifs, pense Schopenhauer ne peuvent ĂȘtre compris que par les causes extĂ©rieures. Pour son investigation, Schopenhauer renonce donc Ă  ce premier instrument qu’est la conscience, car elle se rĂ©vĂšle inefficace. Il en appelle alors Ă  l’entendement, facultĂ© humaine rĂ©solument tournĂ©e vers l’extĂ©rieur. Schopenhauer cherche donc, suite Ă  l’échec de l’examen par la conscience, Ă  dĂ©montrer l’existence de la libertĂ© humaine Ă  travers les ĂȘtres douĂ©s de volontĂ©s objectifs. Son Ă©tude introspective devient donc empirique. Schopenhauer base son Ă©tude sur une causalitĂ© a priori reprise du vocabulaire kantien et avec comme instrument l’intelligence. En effet, pour Schopenhauer la condition de notre intuition phĂ©nomĂ©nale du monde est la causalitĂ© avec bien sur le temps et l’espace. Si l’on considĂšre donc la causalitĂ© comme la rĂšgle nĂ©cessaire et indĂ©passable de la nature, l’hypothĂšse du libre arbitre apparaĂźt comme littĂ©ralement surnaturelle, comme une corruption de principe, comme un effet sans cause. Schopenhauer insiste beaucoup sur le fait que cette forme fondamentale de l’entendement, la causalitĂ©, est absolument universelle et nĂ©cessaire, qu’elle ne peut ĂȘtre sujet Ă  des exceptions. L’entendement apparaĂźt alors, lui aussi, comme incapable de rendre compte du libre arbitre. C’est une Ă©ventualitĂ© qu’il ne peut concevoir. Pour Schopenhauer, l’erreur que commet le sens commun, c’est d’envisager le libre arbitre comme une puissance d’agir. Il affirme qu’il faut rĂ©orienter la rĂ©flexion Ă  partir de la puissance de vouloir. En effet, si le libre arbitre est pensĂ© par rapport Ă  la puissance d’agir, il faut que cet agir soit dĂ©jĂ  envisagĂ© comme libre, prĂ©supposĂ© erronĂ© pour Schopenhauer. Il dĂ©place donc le problĂšme sur le mode de la puissance de vouloir. Cependant, la question demeure la mĂȘme Le vouloir lui-mĂȘme est-il libre ? C’est-Ă -dire le vouloir est-il conforme Ă  la volontĂ© ? Pour Schopenhauer cette question, qui pour le sens commun paraĂźt Ă©vidente, n’a rien de tautologique, c’est un vĂ©ritable problĂšme, un problĂšme clef. Dire que la volontĂ© est libre n’a donc ici rien d’analytique, pour emprunter une expression chĂšre Ă  Kant. Pour Schopenhauer, c’est bien plus un prĂ©jugĂ© qu’une Ă©vidence. Le premier chapitre de notre devoir met dĂ©jĂ  en place la remise en question Ă©vidente de la volontĂ© humaine. Avec Schopenhauer, la volontĂ© est pensĂ©e comme extĂ©rieur Ă  l’homme, au sens oĂč elle n’est plus un attribut En effet, la volontĂ© mĂ©taphysique est dans toutes les choses.. Avec la destruction du libre arbitre, Schopenhauer ne pouvait nous laisser ainsi, comme des effets sans cause. En effet, n’étant plus la cause de nos actions, il nous en faut trouver une nouvelle, extĂ©rieure Ă  nous. La cause de notre agir n’est autre que la volontĂ© toute puissante. Les actions humaines ne sont que les effets de la volontĂ© comme chose en soi. L’établissement de ce nouveau rapport de causalitĂ© Ă©branle la rationalitĂ© dans son ensemble. Nous ne sommes plus les acteurs de notre vouloir, nos projets ne sont plus nos projets, nos pensĂ©es ne sont plus nos pensĂ©es. Toute prĂ©tendue finalitĂ© consciente, positive de l’existence humaine n’est qu’un mirage terrifiant. La seule vĂ©ritable cause est la volontĂ©. III Comment Schopenhauer envisage-t-il alors la libertĂ© ? Il l’envisage, comme la plupart du temps, en rupture avec la conception classique qui place cette libertĂ© dans l’Operari Action. En effet, pour la tradition, la libertĂ© consiste dans l’agir, l’homme peut de part ses actes s’amĂ©liorer, et donc prouver son indĂ©termination. Pour Schopenhauer, c’est une erreur capitale de la philosophie. La libertĂ© se trouve dans l’Esse l’Etre. Schopenhauer effectue un vĂ©ritable retournement en rendant les actions nĂ©cessaires et l’ĂȘtre libre. C’est par ce que nous faisons que nous reconnaissons nous mĂȘmes ce que nous sommes. » L’homme ne se rĂ©alise donc plus dans son agir, mais c’est cet agir qui nous permet de comprendre notre nature immuable, dĂ©terminĂ©e. Nous sommes donc absolument vissĂ© Ă  notre caractĂšre. Pour Schopenhauer, nous ne pouvons ĂȘtre autrement que nous sommes. Nos actions, quelles qu’elles soient, ne sont que les rĂ©sultantes de notre caractĂšre et adviennent par nĂ©cessitĂ©. La seule libertĂ© rĂ©side donc dans l’essence que, paradoxalement, nous ne choisissons pas. Pour Schopenhauer, l’homme est dĂ©jĂ  ce qu’il veut ». En effet, l’homme ne peut s’affranchir de sa nature, tous ses actes dĂ©coulent naturellement de ce qu’il est. Pour Schopenhauer, nous l’avons vu, la libertĂ© humaine n’existe pas. Cela veut il dire qu’il n’y a pas de libertĂ© ? Qu’il n’y aurait de libertĂ© qu’humaine ? Pour Schopenhauer, la seule forme vĂ©ritable de libertĂ© est la volontĂ© elle-mĂȘme. Pourquoi est elle libre ? Parce qu’elle est indiffĂ©rente. Elle n’est jamais mue par des motifs, elle n’agit jamais en vue d’une fin. En effet, nous avons dit dans notre premier chapitre que celle-ci Ă©tait irrationnelle, elle Ă©chappe donc Ă  toute raison suffisante. La libertĂ©, pour Schopenhauer, doit ĂȘtre entendue comme une indĂ©termination fondamentale ĂȘtre libre, c’est ĂȘtre absolument inconditionnĂ©. La volontĂ© rĂ©pond Ă  cette exigence, elle est donc libre. La libertĂ© de Schopenhauer est, comme le reste de sa philosophie, absurde. En effet, la libertĂ© est une absence totale de nĂ©cessitĂ©, elle est pure contingence. La volontĂ©, comme la pense Schopenhauer, est complĂštement incohĂ©rente. Et cette incohĂ©rence est sa libertĂ©. Suite aux considĂ©rations que nous venons d’exposer, et si l’on considĂšre Ă  nouveau, avec ces nouveaux Ă©lĂ©ments, le problĂšme du libre arbitre, nous ne pouvons faire autrement que de penser l’homme comme fatalement condamnĂ© Ă  ĂȘtre, sans raison ; c’est-Ă -dire sans vĂ©ritable pouvoir sur sa propre existence. L’ĂȘtre humain n’est donc rien d’autre que le jouet d’une volontĂ© terrifiante qui dĂ©cide pour lui, qui rend toutes ses actions, sans exception, nĂ©cessaires. Cependant, l’ombre du pessimisme schopenhauerien peut ĂȘtre Ă©clairĂ© par une chose les arts, et plus particuliĂšrement la musique. En effet, il existe, dans la philosophie de Schopenhauer, une porte que l’homme peut emprunter afin de pouvoir exprimer autre chose que de la pure nĂ©cessitĂ©. Comment ? En Ă©tant l’expression de la volontĂ© elle-mĂȘme. En effet, la musique se distingue des autres arts par le fait qu’elle n’est pas qu’une simple expression des IdĂ©es. Bien sur, Schopenhauer n’envisage pas vraiment de sotĂ©riologie, il propose nĂ©anmoins une forme de consolation. Par la musique, je me libĂšre ponctuellement de la volontĂ©. Je peux m’affranchir de ma dĂ©termination inhĂ©rente, je peux dĂ©passer le conditionnement que m’impose la volontĂ©. En effet, la musique me permet de crĂ©er de l’indĂ©termination, elle est cette possibilitĂ© qui s’offre Ă  l’homme de rĂ©aliser quelque chose que la volontĂ© ne peut contrĂŽler. En Ă©tant l’expression de la volontĂ© elle-mĂȘme, la musique n’est plus sous le rĂ©gime autoritaire d’une entitĂ© indĂ©passable. Elle est la volontĂ©. C’est pourquoi le musicien est libre du moins quand il fait de la musique. Suite Ă  notre Ă©tude, il devient Ă©vident que Schopenhauer nie le libre arbitre de maniĂšre radicale. PremiĂšrement, le libre arbitre apparaĂźt comme impensable dans une philosophie qui pense la volontĂ© comme indĂ©pendante, comme une entitĂ© auto suffisante. Avec Schopenhauer, il ne s’agit plus de se demander pourquoi nous voulons, mais qu’est ce qui nous fait vouloir. En effet, nous ne pouvons rendre compte de notre libertĂ© car nous sommes illusionnĂ©s. Schopenhauer rĂ©pond donc Ă  notre place 4 ce qui nous fait vouloir est la volontĂ© mĂ©taphysique. DeuxiĂšmement, l’hypothĂšse du libre arbitre ne peut que rentrer en complĂšte contradiction avec les principes des actes de la nature ; nature dont nous faisons incontestablement partie malgrĂ© cette ambition singuliĂšrement humaine Ă  imaginer pouvoir s’en dĂ©tacher. Nous ne pouvons nous affranchir de notre essence immuable. Nos actions sont les effets de la volontĂ© qui est la seule cause vĂ©ritable et une. Nous ne sommes pour la volontĂ© que des moyens d’expression. Finalement, malgrĂ© la possibilitĂ© que nous offre l’art, et plus particuliĂšrement la musique, de nous affranchir de cette fatale dĂ©termination, nous demeurons les esclaves d’une volontĂ© irrationnelle qui est la seule vĂ©ritable libertĂ©. Doit on pour autant penser l’Ɠuvre de Schopenhauer comme une entreprise systĂ©matique de nĂ©gation ? Il est assez compliquĂ© d’affirmer de maniĂšre univoque une telle accusation. N’y a-t-il pas, dans l’Ɠuvre de Schopenhauer une dimension crĂ©atrice ? Il faut rappeler que la philosophie de celui-ci se veut ĂȘtre une mĂ©taphysique, point qui rend trĂšs paradoxales certaines de ses prises de positions. Pour sa dĂ©fense, rappelons simplement que Schopenhauer n’est pas un penseur du rien » mais un mĂ©taphysicien de la volontĂ©. Il existe donc quelque chose qui n’est pas nĂ©ant ou illusion au sein de sa philosophie. Schopenhauer apparaĂźt incontestablement comme une source d’inspiration trĂšs forte pour la pensĂ©e romantique plus ou moins qui lui succĂšde Proust, Maupassant, Mann et DostoĂŻevski, pour ne citer qu’eux.. Schopenhauer est en quelque sorte le fondateur du mal du siĂšcle », ce sentiment profond de mĂ©lancolie mĂȘlĂ©e de dĂ©sespoir qui caractĂ©rise la pensĂ©e du XIXe siĂšcle. Il est tout de mĂȘme important de prĂ©ciser, par souci d’objectivitĂ©, que Schopenhauer demeure un auteur plein de contradictions, de mauvaises interprĂ©tations Kant, Hegel et d’inspirations notamment le bouddhisme et sa thĂ©orie du non agir Cf. Lao Tseu dans son fameux Tao te king qui rendent sa philosophie trĂšs problĂ©matique et fondamentalement centrĂ©e sur l’aveu lucide de l’inanitĂ© de toute entreprise humaine. Schopenhauer est donc profondĂ©ment pessimiste mais il serait radical de rĂ©duire sa philosophie Ă  un grossier nihilisme. Cependant, plusieurs questions intĂ©ressantes restent sans rĂ©ponse Comment Schopenhauer a-t-il fait pour dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ© de la volontĂ© ? Peut il expliquer les conditions de cette rĂ©vĂ©lation ? Schopenhauer se pense t il lui-mĂȘme comme extĂ©rieur aux schĂ©mas qu’il propose ? Comment fait il pour dĂ©passer la grille de la connaissance qu’il considĂšre comme n’étant en rien la vĂ©ritĂ©, comme Ă©tant une illusion Ă©laborĂ©e ? Si l’on pense l’auteur au sein de sa philosophie on ne comprend pas vraiment les raisons de cet affranchissement, de cette accĂšs miraculeux au vrai. Schopenhauer semble se confĂ©rer un statut Ă©tonnamment supĂ©rieur Ă  celui des autres hommes. Schopenhauer aurait il une ambition prophĂ©tique » ? Explicationde texte INTRODUCTION : (ThĂšme) Dans cet extrait S. veut mettre en Ă©vidence le fait que le dĂ©sir de l’Homme est Ă  l’origine de son malheur et que c’est ce dĂ©sir qui nous condamne Ă  une Ă©ternel insatisfaction. Sujet. Expliquer le texte suivant L’homme est capable de dĂ©libĂ©ration, et, en vertu de cette facultĂ©, il a, entre divers actes possibles, un choix beaucoup plus Ă©tendu que l’animal. Il y a dĂ©jĂ  lĂ  pour lui une libertĂ© relative, car il devient indĂ©pendant de la contrainte immĂ©diate des objets prĂ©sents, Ă  l’action desquels la volontĂ© de l’animal est absolument soumise. L’homme, au contraire, se dĂ©termine indĂ©pendamment des objets prĂ©sents, d’aprĂšs des idĂ©es, qui sont ses motifs Ă  lui. Cette libertĂ© relative n’est en rĂ©alitĂ© pas autre chose que le libre arbitre tel que l’entendent des personnes instruites, mais peu habituĂ©es Ă  aller au fond des choses elles reconnaissent avec raison dans cette facultĂ© un privilĂšge exclusif de l’homme sur les animaux. Mais cette libertĂ© n’est pourtant que relative, parce qu’elle nous soustrait Ă  la contrainte des objets prĂ©sents, et comparative, en ce qu’elle nous rend supĂ©rieurs aux animaux. Elle ne fait que modifier la maniĂšre dont s’exerce la motivation, mais la nĂ©cessitĂ© de l’action des motifs n’est nullement suspendue, ni mĂȘme diminuĂ©e. Schopenhauer, Essai sur le libre arbitre, 1839 La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la comprĂ©hension prĂ©cise du texte, du problĂšme dont il est question. CorrigĂ©. Qu’est-ce que la libertĂ© ? RĂ©side-t-elle dans le choix, autrement dit, est-elle libre arbitre ? La capacitĂ© humaine de dĂ©libĂ©ration prouve-t-elle le libre arbitre ou bien n’en donne-t-elle que l’illusion ? Tel est le problĂšme que Schopenhauer rĂ©sout dans cet extrait de son Essai sur le libre arbitrede 1839. Le philosophe veut montrer que le libre arbitre n’est qu’une notion relative et que notre choix, mĂȘme s’il rĂ©sulte d’une dĂ©libĂ©ration, reste soumis Ă  une motivation nĂ©cessaire. Il compare le choix humain avec le choix animal, puis montre en quoi il permet de dĂ©finir le libre arbitre au sens de gens quelque peu cultivĂ©s, avant de montrer que la nĂ©cessitĂ© du choix reste entiĂšre. L’extrait du texte de Schopenhauer pose d’abord que l’homme a la facultĂ© de dĂ©libĂ©rer. Il faut entendre par lĂ  la facultĂ© de peser le pour et le contre pour penser ou pour agir, d’examiner diffĂ©rentes raisons, d’en tirer des conclusions et d’en Ă©lire une. L’homme pouvant donc formuler diffĂ©rentes alternatives et en tirer des conclusions, il agirait en fonction de sa dĂ©libĂ©ration. Schopenhauer en dĂ©duit que le choix que possĂšde l’homme a une plus grande Ă©tendue que l’animal, ce qui signifie que ce dernier a Ă©galement un certain choix. Qu’est-ce donc que cette diffĂ©rence seulement quantitative ? Comment comprendre qu’on puisse choisir sans dĂ©libĂ©rer ? De la facultĂ© de dĂ©libĂ©rer, Schopenhauer dĂ©duit que l’homme a une libertĂ© relative, c’est-Ă -dire qu’elle n’est pas absolue. On comprend donc que ce ne peut pas ĂȘtre le libre arbitre, dans la mesure oĂč il signifie une libertĂ© absolue de choix. La raison pour laquelle la libertĂ© humaine est relative est que le sujet est indĂ©pendant de la contrainte immĂ©diate des objets prĂ©sents » c’est moi qui souligne. Il faut comprendre d’une part que les objets ne contraignent pas le sujet humain immĂ©diatement, ce qui n’exclut nullement une contrainte mĂ©diate ou indirecte. Et d’autre part, les objets prĂ©sents ne contraignent pas le sujet, ce qui n’exclut pas qu’ils puissent le contraindre absents, c’est-Ă -dire passĂ©s ou futurs. DĂ©libĂ©rer, c’est donc prendre en compte le futur qui paraĂźt possible et le passĂ© qui se donne comme nĂ©cessaire. Aussi, Schopenhauer considĂšre que la volontĂ© des animaux est soumise Ă  cette double contrainte. Comment peuvent-ils alors choisir ? Pour cela, il faut et il suffit qu’il y ait des objets prĂ©sents qui offrent une alternative. Et le terme de volontĂ© que Schopenhauer utilise pour l’animal, dĂ©signe alors ce qui meut l’animal comme l’homme sans associer, comme les partisans du libre arbitre, le choix Ă  la notion de volontĂ©. Or, cette libertĂ© relative paraĂźt bien proche du libre arbitre. Ne peut-on pas l’interprĂ©ter comme venant du libre arbitre ? La dĂ©libĂ©ration ne prouve-t-elle pas que nous sommes douĂ©s de libre arbitre, c’est-Ă -dire de la capacitĂ© absolue de choisir ? Effectivement, il semble que la libertĂ© relative que Schopenhauer a mise en lumiĂšre puisse ĂȘtre identifiĂ©e au libre arbitre. En effet, par libre arbitre on entend la capacitĂ© Ă  choisir sans ĂȘtre dĂ©terminĂ© par des causes internes ou externes. Or, l’homme se rĂ©vĂšle indĂ©pendant de la contrainte immĂ©diate des objets prĂ©sents d’une part et choisit d’autre part. Qui dit choix, dit alors que l’acte qui en rĂ©sulte est contingent, c’est-Ă -dire qu’il aurait pu ĂȘtre autre qu’il n’est. Or, le libre arbitre est prĂ©cisĂ©ment le pouvoir de choisir qui fait donc de l’homme un ĂȘtre responsable de ses actes. L’animal, quant Ă  lui, ne peut s’extraire de la contrainte des objets prĂ©sents. Si donc on ne lui refuse ni volontĂ© ni choix avec Schopenhauer, force est de constater que son choix est contraint. L’homme au contraire peut choisir soit les objets prĂ©sents, soit s’en dĂ©tourner pour rester fidĂšle au passĂ© ou agir en fonction d’un futur dĂ©sirĂ©. Or, Schopenhauer ne suit pas du tout cette identification. En effet, il l’attribue cette identification entre libertĂ© relative et libre arbitre Ă  des personnes instruites, c’est-Ă -dire qui ont acquis des connaissances. Elles peuvent donc sur la base de la connaissance qu’a tout homme de sa capacitĂ© Ă  dĂ©libĂ©rer, en conclure que l’homme est douĂ© de libre arbitre. Mais d’un autre cĂŽtĂ©, Schopenhauer note que ces personnes instruites sont peu habituĂ©es Ă  aller au fond des choses. Il faut donc comprendre qu’elles n’ont pas approfondi suffisamment la question du libre arbitre pour que cette identification fĂ»t lĂ©gitime. Or, la question n’est pas de savoir si l’homme peut choisir, la question est de savoir s’il a un pouvoir absolu sur ces choix et non une capacitĂ© relative. Il accorde Ă  ces hommes instruits mais qui n’approfondissent pas la rĂ©flexion, que les hommes ont bien un privilĂšge comparĂ© aux animaux. Par privilĂšge, il faut entendre non un droit particulier attachĂ© Ă  une personne ou un groupe de personne comme sous l’ancien rĂ©gime, mais une capacitĂ© que l’homme possĂšde et que ne possĂšdent pas les autres ĂȘtres vivants. C’est que la libertĂ© relative ou capacitĂ© Ă  dĂ©libĂ©rer permet Ă  l’homme d’avoir des motifs d’actions qui ne sont pas soumis Ă  la contrainte du prĂ©sent. Il a donc plus de choix. Mais ce plus grand nombre de choix qui lui permet de faire ce que les animaux ne peuvent pas faire ne prouve en aucune façon qu’il a une capacitĂ© absolue de choisir ou libre arbitre. Car, le choix qu’ont les animaux ne prouve pas Ă  qu’ils sont douĂ©s de libre arbitre. Autrement dit, la diffĂ©rence est de degrĂ© et non de nature. Si donc l’homme a une libertĂ© relative que certains identifient au libre arbitre, en quoi est-il fautif de faire cette identification ? En quoi surtout cette identification ne montre pas un approfondissement suffisant de la rĂ©flexion ? Schopenhauer insiste sur la limitation de cette libertĂ©, Ă  savoir sur sa relativitĂ©. En effet, elle consiste simplement en ce que la contrainte des objets prĂ©sents ne pĂšse pas sur la volontĂ© humaine. Il est donc clair que cela ne dit rien de la contrainte des objets absents, passĂ© ou futurs, voire imaginaires. En effet, l’imagination permet Ă  l’homme de se reprĂ©senter des objets en leur absence. Ainsi, le souvenir qui nous fait agir, comme la prĂ©vision, sont de nature Ă  nous contraindre de la mĂȘme façon que les objets prĂ©sents contraignent les animaux. L’indĂ©pendance de la volontĂ© humaine n’est que relative Ă  un certain type d’objets. C’est pour cela que la libertĂ© relative qu’on doit admettre en ce qui concerne l’homme n’implique en aucune façon le libre arbitre et que Schopenhauer les distingue. On peut considĂ©rer que les motifs qui contraignent les hommes sont des idĂ©es, idĂ©es qui reprĂ©sentent soit les objets prĂ©sents, soit les objets absents, passĂ©s ou futurs. Et les uns ou les autres sont choisis, mais sur la base d’une contrainte plus gĂ©nĂ©rale. La deuxiĂšme limitation selon Schopenhauer, est que la libertĂ© humaine est seulement comparative. L’homme se montre ainsi supĂ©rieur aux animaux. Donc l’homme n’est libre que dans la mesure oĂč il se compare aux animaux. Cela n’implique pas qu’il est libre hors de toute comparaison. On comprend donc que la comparaison est susceptible de produire une illusion, celle de la libertĂ© absolue au sens du libre arbitre. En effet, puisque la volontĂ© de l’animal a aussi un choix mais plus restreint et que la volontĂ© de l’homme a un plus grand choix, si la volontĂ© de la premiĂšre est contrainte, la volontĂ© de la seconde est seulement moins contrainte. On ne peut donc en dĂ©duire l’absence de contrainte. Encore une fois, une diffĂ©rence de degrĂ© passe pour une diffĂ©rence de nature. En effet, la relativitĂ© de la libertĂ© humaine rĂ©side dans le fait que les motifs de la volontĂ© doivent ĂȘtre eux-mĂȘmes indĂ©pendants pour qu’il y ait libre arbitre. Autrement dit, il ne doit pas y avoir de nĂ©cessitĂ© entre les motifs et la volontĂ© tel que le motif le plus puissant dĂ©termine le choix de la volontĂ© de façon nĂ©cessaire, c’est-Ă -dire sans qu’il puisse ĂȘtre autre qu’il n’est. Or, justement, Schopenhauer remarque que la libertĂ© relative ne conduit pas Ă  nier la nĂ©cessitĂ© de l’action des motifs qui font donc le choix. Aussi, si cette nĂ©cessitĂ© ne peut ĂȘtre mise en doute par la prĂ©sence de la capacitĂ© de dĂ©libĂ©rer, le libre arbitre ne peut ĂȘtre prouvĂ©. Et dans la mesure oĂč il ne peut ĂȘtre prouvĂ©, il n’y a aucune raison de l’admettre. Disons donc pour finir que le problĂšme dont il Ă©tait question dans cet extrait de l’Essai sur le libre arbitre de Schopenhauer publiĂ© en 1839 est celui de savoir s’il est possible d’affirmer le libre arbitre sur la base de la capacitĂ© humaine Ă  dĂ©libĂ©rer. Or, si l’homme a bien un privilĂšge par rapport aux animaux, Ă  savoir d’avoir des idĂ©es comme motifs et de ne pas ĂȘtre rĂ©duit dans ses choix aux objets immĂ©diatement prĂ©sents, cette libertĂ© relative ne peut en aucun cas prouver qu’il est douĂ© de libre arbitre. Il n’y a entre lui et les animaux de ce point de vue qu’une diffĂ©rence de degrĂ© et non une diffĂ©rence de nature. La libertĂ© relative dont il jouit grĂące Ă  sa capacitĂ© de dĂ©libĂ©ration ne donne donc que l’illusion du libre arbitre Ă  ceux qui sont instruits mais dont la rĂ©flexion n’est pas assez approfondie.
TitleArthur Schopenhauer = Essai sur le libre arbitre Author: Saint Guinefort Created Date: 1/6/2006 12:00:00 AM
Il s’agit du premier des deux volets d’un recueil publiĂ© en 1841 sous le titre les Deux ProblĂšmes fondamentaux de l’éthique le second Ă©tant le Fondement de la morale. L’essai avait Ă©tĂ© rĂ©digĂ© en 1838 pour rĂ©pondre Ă  une question mise au concours par l’AcadĂ©mie royale de NorvĂšge Le libre arbitre peut-il ĂȘtre dĂ©montrĂ© par le tĂ©moignage de la conscience?» Schopenhauer obtiendra d’ailleurs le prix. À partir d’une sĂ©rie de dĂ©finitions trĂšs rigoureusement Ă©tablies les diffĂ©rentes acceptions du mot liberté», les diffĂ©rents genres de nĂ©cessitĂ©, chap. 1, Schopenhauer rĂ©pond nĂ©gativement Ă  la question posĂ©e chap. 2.
Surles femmes est un texte publiĂ© par Arthur Schopenhauer en 1851 (en allemand, Über die Weiber), inclus dans son ouvrage Parerga et Paralipomena dont il constitue le 27 e chapitre de la partie II (Paralipomena).L'essai tient en onze pages et se compose de neuf paragraphes numĂ©rotĂ©s §362 Ă  §371. « Chez les jeunes filles, la Nature semble avoir voulu faire ce qu'en
Sujet. Expliquer le texte suivant Interrogez un homme tout Ă  fait sans prĂ©jugĂ©s voici Ă  peu prĂšs en quels termes il s’exprimera au sujet de cette conscience immĂ©diate que l’on prend si souvent pour garante d’un prĂ©tendu libre arbitre Je peux faire ce que je veux. Si je veux aller Ă  gauche, je vais Ă  gauche ; si je veux aller Ă  droite, je vais Ă  droite. Cela dĂ©pend uniquement de mon bon vouloir je suis donc libre. » Un tel tĂ©moignage est certainement juste et vĂ©ridique ; seulement il prĂ©suppose la libertĂ© de la volontĂ©, et admet implicitement que la dĂ©cision est dĂ©jĂ  prise la libertĂ© de la dĂ©cision elle-mĂȘme ne peut donc nullement ĂȘtre Ă©tablie par cette affirmation. Car il n’y est fait aucune mention de la dĂ©pendance ou de l’indĂ©pendance de la volition 1 au moment oĂč elle se produit, mais seulement des consĂ©quences de cet acte, une fois qu’il est accompli, ou, pour parler plus exactement, de la nĂ©cessitĂ© de sa rĂ©alisation en tant que mouvement corporel. C’est le sentiment intime qui est Ă  la racine de ce tĂ©moignage qui seul fait considĂ©rer Ă  l’homme naĂŻf, c’est-Ă -dire sans Ă©ducation philosophique ce qui n’empĂȘche pas qu’un tel homme puisse ĂȘtre un grand savant dans d’autres branches, que le libre arbitre est un fait d’une certitude immĂ©diate en consĂ©quence, il le proclame comme une vĂ©ritĂ© indubitable, et ne peut mĂȘme pas se figurer que les philosophes soient sĂ©rieux quand ils le mettent doute. 
 Aussi est-il malaisĂ© de faire concevoir Ă  l’homme qui ne connaĂźt point la philosophie la vraie portĂ©e de notre problĂšme, et de l’amener Ă  comprendre clairement que la question ne roule pas sur les consĂ©quences, mais sur les raisonset les causesde ses volitions. Certes, il est hors de doute que ses actes dĂ©pendent uniquement de ses volitions ; mais ce que l’on cherche maintenant Ă  savoir, c’est de quoi dĂ©pendent ces volitions elles-mĂȘmes, ou si peut-ĂȘtre elles seraient tout Ă  fait indĂ©pendantes. Schopenhauer, Essai sur le libre arbitre 1838 1 acte de volontĂ©, manifestation de la volontĂ©. La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la comprĂ©hension prĂ©cise du texte, du problĂšme dont il est question. CorrigĂ©. Les hommes sont-ils libres au sens oĂč ils ont la capacitĂ© de choisir ? Telle est du moins l’idĂ©e qu’ils se font souvent. Et ce qui le prouve, c’est que leur conscience atteste qu’ils sont Ă  la source de certaines actions. Or, n’est-ce pas mal posĂ© le problĂšme de la libertĂ© entendue comme libre arbitre ? Tel est l’enjeu dans cet extrait de l’Essai sur le libre arbitre de Schopenhauer qui date de 1838. Le philosophe allemand veut montrer que la question du libre arbitre ne porte pas sur les consĂ©quences de nos actes et mais sur leurs raisons ou leurs causes, autrement dit, qu’on pose mal le problĂšme du libre arbitre. On verra d’abord le point de vue de l’homme sans aucune teinture de philosophie sur le libre arbitre. On verra ensuite pourquoi la garantie du sentiment intĂ©rieur n’est pas suffisante pour prouver l’existence du libre arbitre. On verra enfin comment doit ĂȘtre posĂ© le problĂšme du libre arbitre. Schopenhauer commence par inviter son lecteur Ă  questionner un homme qu’il qualifie de tout Ă  fait sans prĂ©jugĂ©s ». Il faut comprendre qu’il n’a pas de croyances acquises sans rĂ©flexion, voire qu’il n’en a aucune. Avant d’énoncer les propos qu’il lui fait tenir, il indique qu’ils concernent le thĂšme du libre arbitre et renvoient Ă  la thĂšse selon laquelle notre conscience immĂ©diate fonderait l’idĂ©e de libre arbitre. On comprend que Schopenhauer prend ses distances avec ce type d’analyse puisqu’il parle d’un prĂ©tendu libre arbitre ». Comprenons que la conscience que nous avons de nos actes et de nos pensĂ©es, c’est-Ă -dire la connaissance ou le sentiment de ce que nous pensons ou faisons, nous montrerait que nous sommes douĂ©s de libre arbitre, autrement dit, que nous choisirions sans ĂȘtre dĂ©terminĂ© par quelque cause ou raison extĂ©rieure ou intĂ©rieure. Chacun aurait donc pour parler comme Descartes dans la Lettre au pĂšre Mesland du 9 fĂ©vrier 1645 la facultĂ© positive de se dĂ©terminer pour l’un ou l’autre de deux contraires, c’est-Ă -dire de poursuivre ou de fuir, d’affirmer ou de nier », et mĂȘme de le faire contre des raisons Ă©videntes. Et c’est cette idĂ©e de libre arbitre qui n’est pas Ă©vidente pour Schopenhauer. Il fait donc parler l’homme ordinaire pour lui faire dĂ©fendre l’existence du libre arbitre. La premiĂšre affirmation qu’il lui attribue est qu’il pense pouvoir faire ce qu’il veut. Il lui fait donner comme preuve deux exemples de mouvements de directions opposĂ©es, Ă  droite et Ă  gauche, qui dĂ©pendent Ă  chaque fois de sa volontĂ©. Il lui fait soutenir que comme son mouvement dĂ©pend de sa volontĂ©, il en infĂšre qu’il est libre. Par faire ce qu’on veut, il ne faut pas entendre ĂȘtre toujours capable de rĂ©aliser sa volontĂ©. Car il est clair qu’en ce sens, nul ne serait libre comme le soutenait Ă  juste titre Hobbes dans Le citoyen 1642. Mais, il faut entendre le fait d’avoir une volontĂ© libre, c’est-Ă -dire qui ne dĂ©pend d’aucune cause extĂ©rieure ou intĂ©rieure. Or, Schopenhauer, tout en concĂ©dant que le tĂ©moignage est juste et vĂ©ridique, autrement dit que tout homme qui expose sa conscience d’agir volontairement dira ce qu’il pense se passer en lui, remet en cause le dit tĂ©moignage car il ne prouve rien selon lui. En effet, l’auteur explique que le tĂ©moignage prĂ©suppose la libertĂ© de la dĂ©cision, c’est-Ă -dire le fait que la dĂ©cision n’est pas un effet dĂ©terminĂ© par une cause externe ou interne. Par consĂ©quent, si pour prouver la libertĂ© de la volontĂ©, on use d’un tĂ©moignage qui l’admet dĂ©jĂ , l’explication est donc circulaire. C’est ce qu’on nomme un diallĂšle ou cercle vicieux ou infĂ©rence rĂ©ciproque. Et dĂšs lors, ce n’est pas le tĂ©moignage de la conscience immĂ©diate qui peut prouver la libertĂ© de la volontĂ©. Toutefois, si nous avons la conscience immĂ©diate d’agir par nous-mĂȘmes sans ĂȘtre dĂ©terminĂ© par une cause extĂ©rieure ou intĂ©rieure comme dans l’exemple du dĂ©placement que Schopenhauer prend pour illustrer le point de vue de l’homme ordinaire, comment peut-on remettre en cause le libre arbitre ? Schopenhauer donne l’explication pour laquelle la conscience immĂ©diate ne touche pas au problĂšme principal du libre arbitre qui est celui de savoir si la volition s’est dĂ©cidĂ©e de façon dĂ©pendante ou indĂ©pendante. Dans le premier cas, la volition serait donc dĂ©terminĂ©e par quelque chose d’autre qu’elle-mĂȘme. Dans le second cas, la volition serait indĂ©terminĂ©e. Dans le premier cas, il n’y aurait pas de libre arbitre et il serait une erreur ou une illusion, c’est-Ă -dire une reprĂ©sentation qui persiste mĂȘme si on montre qu’elle est fausse ou improbable. Dans le second cas, le libre arbitre existerait puisque la volition ne serait pas dĂ©terminĂ©e elle serait en quelque sorte autonome. Reste que pour l’instant, Schopenhauer n’indique pas de quoi dĂ©pendrait la volontĂ©. Cette conscience immĂ©diate qui accompagne la volontĂ© s’en tient Ă  la question des consĂ©quences de l’acte, c’est-Ă -dire de ce qui s’ensuit de la volition. Schopenhauer prĂ©cise que la conscience immĂ©diate s’en tient au fait que l’acte dĂ©coule nĂ©cessairement de la volition comme mouvement corporel. Autrement dit, il y a une relation de nĂ©cessitĂ©, c’est-Ă -dire qui ne peut ĂȘtre autrement entre la volition et l’acte. La conscience peut donc considĂ©rer que la volontĂ© rĂ©alise ce qu’elle peut et se sent donc libre. Il n’en va pas de mĂȘme lorsqu’un mouvement a lieu indĂ©pendamment de la volontĂ©, voire contre elle, que ce soit dans le mouvement rĂ©flexe, par exemple cligner des yeux, ou que ce soit dans les mouvements qui dĂ©pendent d’autre chose que de la volontĂ©, comme dans les gestes de celui qui a trop bu d’alcool. DĂšs lors, le propos de Schopenhauer se limite aux actes volontaires et s’il signifie que tous nos actes sont volontaires, il ne prend pas en compte la claire conscience de l’inverse. Aussi, explique-t-il par le sentiment intime cette croyance au libre arbitre. Cela implique qu’il semble concevoir la conscience comme un sentiment et non comme une connaissance. Or, le sentiment peut ĂȘtre erronĂ© quant au fait. Schopenhauer remet donc en cause la thĂšse qui fait de la conscience une source de connaissance. Il considĂšre que ce sentiment conduit l’homme naĂŻf, qu’il dĂ©finit comme manquant de culture philosophique tout en reconnaissant qu’il peut ĂȘtre savant par ailleurs, Ă  considĂ©rer que le libre arbitre est une certitude immĂ©diate, c’est-Ă -dire une certitude qui ne dĂ©coule pas d’un raisonnement ou d’une dĂ©monstration, mais qui se donne elle-mĂȘme pour vraie. Schopenhauer en dĂ©duit que l’homme naĂŻf pensera le libre arbitre comme une vĂ©ritĂ© indubitable. Autrement dit, la vĂ©ritĂ© du je pense donc je suis » cogito ergo sum selon Descartes dans le Discours de la mĂ©thode 1637, IV° partie, AT, VI, 32 serait celle du libre arbitre. Schopenhauer ne critique pas ici directement Descartes qui soutenait l’évidence du libre arbitre notamment dans sa Lettre au pĂšre Mesland du 9 fĂ©vrier 1645. Mais il fait dĂ©river de la conscience de tout homme la croyance au libre arbitre. Aussi, l’homme naĂŻf ne peut comprendre la remise en cause que font les philosophes du libre arbitre. Cette remise en cause consiste Ă  en faire un problĂšme, voire Ă  soutenir contrairement Ă  l’évidence du sentiment intĂ©rieur que notre volontĂ© n’est pas libre mais dĂ©terminĂ©e. Or, sur quelle base est-il possible de remettre en cause le libre arbitre Ă©tant donnĂ© que la conscience nous livre les seules certitudes apparentes sur les mouvements de notre esprit ? D’oĂč le philosophe pourra-t-il remettre en cause l’évidence du libre arbitre que Schopenhauer admet comme Ă©manant du sentiment intime ? Schopenhauer prĂ©cise dans le deuxiĂšme extrait de son Essai sur le libre arbitre que l’homme ignorant la philosophie ne comprend pas le problĂšme du libre arbitre. Et il est vrai que celui qui est conscient d’agir librement ne peut comprendre comment on pourrait remettre en cause cette conscience qui paraĂźt absolument claire. Aussi Schopenhauer va expliquer Ă  nouveau comment se pose le problĂšme. Il concerne selon lui non pas les consĂ©quences de la volontĂ©, mais les raisons ou les causes de la volontĂ©. Si par raison on entend ce pourquoi on agit, il faut donc implicitement admettre que nous pourrions avoir des raisons d’agir qui nous Ă©chappent et qui nous dĂ©terminent Ă  agir sans qu’il y ait choix. C’est donc en ce sens que la volontĂ© serait dĂ©pendante. Si par cause on entend ce qui produit un effet nĂ©cessairement alors la volontĂ© serait Ă  plus forte raison dĂ©terminĂ©e. On peut illustrer le propos de Schopenhauer en prenant l’exemple d’un homme sous l’emprise de l’alcool. C’est la cause pense-t-on du fait qu’il bavarde. Par contre, il aura des raisons de dire telle ou telle chose qu’il regrettera sĂ»rement d’avoir dit mĂȘme si l’alcool l’a rendu sincĂšre cf. in vino veritas ou ጘΜ ÎżáŒŽÎœ áŒ€Î»ÎźÎžÎ”Îčα / En oino aletheia Dans le vin, la vĂ©ritĂ© ». Or, ne peut-on pas penser que nos actes ne soient pas les consĂ©quences de nos volitions mais qu’ils aient une autre cause ? C’est ce que Schopenhauer n’admet pas. Il pense bien au contraire que les actes ont pour source la seule volontĂ©, c’est-Ă -dire que chaque acte est l’effet d’une volition. Autrement dit, il accepte le tĂ©moignage de la conscience selon lequel l’acte dĂ©coule nĂ©cessairement d’une volition. Autrement dit, il n’y a pas d’autre cause Ă  l’acte que la volition. Elle n’est pas une illusion qui consisterait en ce que nous croirions que l’acte dĂ©coulerait de notre volontĂ© alors qu’il aurait une autre source. DĂšs lors, puisque la liaison entre la volontĂ© et l’acte est hors de doute, pourquoi le libre arbitre ne serait-il pas lui aussi Ă©vident ? Il prĂ©cise donc que l’enjeu de la question, c’est de savoir si les volitions sont dĂ©pendantes de quelque chose d’autres ou bien si elles sont indĂ©pendantes. Autrement dit, les volitions sont-elles les effets de raisons ou de causes ? Dans l’hypothĂšse d’une rĂ©ponse positive, il faudrait qu’elles soient des effets dĂ©terminĂ©s et donc nĂ©cessaire. Car, on peut admettre le libre arbitre et penser que nous avons des raisons d’agir d’une façon plutĂŽt que d’une autre, c’est-Ă -dire ne pas ĂȘtre indiffĂ©rents au sens de ne pas avoir plus de raisons pour un parti que pour un autre comme Descartes le soutient dans sa Lettre au pĂšre Mesland du 9 fĂ©vrier 1645. En effet, selon lui, le libre arbitre ou indiffĂ©rence au sens d’une puissance de la volontĂ© d’affirmer ou de nier, de poursuivre ou de fuir l’un ou l’autre des contraires peut aller Ă  l’encontre des raisons pour l’un si elles sont fortes. Et il y a bien une raison pour Descartes affirmer notre libre arbitre. DĂšs lors, s’il y a une raison qui nous fait agir, elle doit ne pas se distinguer en principe des causes et dĂ©terminer nĂ©cessairement son effet pour qu’on puisse nier le libre arbitre. Or, la conscience selon Schopenhauer ne dit rien sur cette question. C’est pourquoi le problĂšme du libre arbitre se pose malgrĂ© la conscience de volitions qui sont toujours suivies des actes qui en dĂ©coulent nĂ©cessairement. Disons pour finir que le problĂšme dont il est question dans cet extrait de l’Essai sur le libre arbitre de Schopenhauer est celui de savoir comment se pose philosophiquement le problĂšme du libre arbitre. En effet, Schopenhauer montre que la conscience commune admet le libre arbitre sans y voir un problĂšme philosophique possible. La raison en est qu’elle est le sentiment que les actes que nous commettons dĂ©coulent nĂ©cessairement de nos volitions. Schopenhauer l’admet. Mais il reproche Ă  cette conscience commune, philosophiquement inculte, de ne pas saisir que le problĂšme se pose en amont, c’est-Ă -dire est-ce que nos volitions elles-mĂȘmes dĂ©coulent nĂ©cessairement de raisons ou de causes ou bien sont-elles indĂ©pendantes ?
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  • schopenhauer essai sur le libre arbitre explication de texte