Bonsoir je traite du conflit de loyautĂ© dans mon mĂ©moire ma question de dĂ©part est la suivante : comment un adolescent qui a grandi en famille d'accueil parvient il Ă  se construire entre deux modĂšles familiaux? Si tu veux n'hĂ©site pas Ă  m'envoyer un mail. Haut. 6 messages ‱ Page 1 sur 1. Revenir Ă  « Assistant de Service Social » Aller. Educateur spĂ©cialisĂ©; Assistant de
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8Conflits de loyauté, conflits d'appartenance : outils de construction de l'enfant en accueil familial 9 Conflit de loyauté et interdit de penser TroisiÚme partie : Loyautés pour l'enfant dans la séparation des parents 10 Comment accompagner l'enfant et sa famille en présence d'un conflits de loyauté ? 11 La parole de l'enfant en médiation familiale 12 Aider l'enfant à dépasser les

Notre identitĂ© premiĂšre se forge au sein du groupe famille dans ce que nous y puisons pour notre dĂ©veloppement et notre Ă©volution. Nous avons besoin de nous appuyer sur cette famille pour commencer Ă  exister. Elle nous pĂ©trit » Ă  son image. Image dans laquelle sont imprimĂ©s mĂ©moires, souvenirs, mythes, secrets, dettes, deuils non faits, etc. Nous intĂ©grons son histoire qui est le berceau de notre propre histoire, par la transmission. Tout d’abord, celle de la vie, des biens matĂ©riels, de savoirs, mais aussi de transmissions psychiques. Rien ne se perd, rien ne se crĂ©e, tout se transforme »Lavoisier Cette dans cette loi de la conservation de la matiĂšre dans le tout se transforme » que nos difficultĂ©s vont se tout moment nous allons ĂȘtre soumis Ă  des choix, la plupart du temps antagonistes. Nous sommes confrontĂ©s Ă  les faire, afin de nous adapter Ă  de nouvelles conditions d’existence. C’est-Ă -dire transformer ce qui est, en autre une nĂ©cessitĂ© absolue que de nous diffĂ©rencier du groupe pour accĂ©der Ă  une plus grande libertĂ© d’ĂȘtre. Françoise Doltoavec la cohĂ©rence et la simplicitĂ© profonde de ses propos, l’exprimait Ă  peu prĂšs de cette façon C’est normal que l’enfant se diffĂ©rencie de ses parents, s’il ne le faisait pas, nous en serions encore Ă  l’ñge de Cro-Magnon ».Et c’est lĂ  que vient s’inscrire le conflit de loyautĂ© entre besoin de se diffĂ©rencier et besoin d’appartenance. Comment rester loyale Ă  son clan et trouver sa juste place sans pour autant s’exclure du systĂšme familial. Car une place n’a de sens qu’au sein d’un groupe, une place seule au milieu de rien n’est pas une place marquĂ©e. Cette juste place nous permet d’accĂ©der Ă  plus de vĂ©ritĂ© de nous-mĂȘmes. On ne peut saisir la loyautĂ© qu’à partir du conflit de loyautĂ© »Maureen BoĂŻgen, l’ExpĂ©rience de l’arbre Ce qui revient Ă  dire que si l’on peut repĂ©rer le conflit et le nommer, nous saurons envisager oĂč se situe la loyautĂ© afin de pouvoir en sortir et la ce faire, je propose un travail de restitution symbolique des responsabilitĂ©s et des choix qui ne nous appartiennent pas. Cet acte passe par l’écriture avec une issue positive dans la transformation en s’appuyant si nĂ©cessaire ou possible, sur des actes, des choix d’autres ascendants. Ce travail permet non seulement de dĂ©bloquer la situation intriquĂ©e de la personne mais Ă©galement de rĂ©tablir le flux positif de la transmission ainsi que l’arrĂȘt des rĂ©pĂ©titions nĂ©gatives. Le clivage de loyautĂ© Le clivage est un moyen de dĂ©fense qui amĂšne l’enfant Ă  sĂ©parer le monde en deux psychiquement parlant. Celui-ci le met en place lorsqu’il se trouve dans l’obligation de choisir un camp ». L’exemple le plus simple est celui de la sĂ©paration de ses parents. S’il devient l’enjeu et l’objet sur lequel les parents vont s’appuyer pour rĂ©gler leurs comptes », l’enfant va rapidement se trouver dans une situation invivable oĂč sa loyautĂ© familiale va ĂȘtre mise Ă  rude Ă©preuve. Il se sent constamment Ă©cartelĂ© entre ses deux parents qui quelque part, exigent de lui qu’il se rallie Ă  leur cause personnelle. Un fort ressenti d’impuissance s’installe, souvent associĂ© Ă  de la culpabilitĂ©. Comment choisir le camp de l’un sans trahir l’autre ? Impossible
Il pourra alors basculer dans un Ă©tat de dĂ©pressif Ă  suicidaire. C’est ainsi que nous pouvons constater des passages Ă  l’acte trĂšs marquĂ©s, dans une violence retournĂ©e contre eux-mĂȘmes, chez les enfants mis dans cette situation. Échec scolaire, prise de poids, profonde apathie, drogue, scarifications, mise en danger sous diverses formes, conduites suicidaires voir le transgĂ©nĂ©rationnel, ces situations se retrouveront autour de familles disloquĂ©es sĂ©parations de couple, Ă©migrations ou deuils et d’enfants sĂ©parĂ©s du reste de la famille soit en restant avec l’un des deux parents, soit en Ă©tant placĂ© en familles d’ pu constater pour ma part, d’autres situations de clivage de la suite d’une mĂ©salliance de classe sociale entre deux branches familiales, l’une issue de l’aristocratie, l’autre du milieu ouvrier, l’enfant nĂ© de cette union prĂ©sentait Ă  l’ñge adulte de forts troubles dĂ©pressifs avec tendance suicidaire. Rejetant le milieu ouvrier de son pĂšre trop basique » selon lui, il aspirait, rĂȘvait de mener une vie d’aristocrate fortunĂ© et puissant comme l’avaient Ă©tĂ© ses ancĂȘtres maternels, sans pour autant y parvenir. Il avait mĂȘme rencontrĂ© une jeune femme fortunĂ©e qui lui aurait permis de rejoindre ses aspirations et dont il s’est dĂ©tournĂ© de peur de trahir son clan ouvrier au nom du pĂšre. Ce nom je vous le rappelle, qui nous porte sur la scĂšne sociale. ScĂšne sur laquelle, il ne pouvait trouver sa place dans une alliance de l’ordre de la rĂ©habilitation, ou dans une profession suffisamment valorisante. Toujours en Ă©chec professionnel, sans argent il vivait toujours avec son attirĂ© par un clan, mais soumis Ă  l’autre, cette peur et cette culpabilitĂ© vĂ©cues inconsciemment, l’avaient amenĂ© dans une impasse mortifĂšre.

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Enpsychologie de la famille, la loyauté est définie par rapport à un systÚme relationnel qui relie un individu à un autre ou à un groupe. Dans le cadre des thérapies familiales il s'agit d'une fidélité inconditionnelle à respecter les rÚgles d'une famille.. Selon Judith Ollié-Dressayre et Dominique Mérigot [1] la loyauté est l'expression d'une reconnaissance à l'égard du lien
Type de documentArticle de pĂ©riodiqueSupport du documentDocument imprimĂ©AuteursMylĂšne ScappaticciTitre de la revueLien socialnumĂ©ro1304Mentions d'Ă©dition2 au 15 novembre 2021Dates2021Pages dĂ©but-finpp. 14-15Domaines PrismeImmigration-InterculturalitĂ©Mots-clĂ©s PrismeMineur non accompagnĂ©, Famille d'accueil, Conflit de loyautĂ©, Interculturel, SupplĂ©ance familialeExtrait de l'introductionAu cours des annĂ©es 1990, la France voit apparaĂźtre un phĂ©nomĂšne nouveau qui attire l’attention des pouvoirs publics l’arrivĂ©e de jeunes migrants. Ces jeunes entreprennent des voyages Ă  l’étranger, principalement vers les pays occidentaux, en l’absence ...
Lejuge des enfants est souvent confrontĂ© Ă  des mineurs pris dans d’inextricables conflits de loyautĂ© Ă  l’égard de leurs parents, ou de l’un des parents lorsqu’il y a l’intervention d’un EN RUPTUREDate de disponibilitĂ© 20 aoĂ»t 2022 Dans cette histoire, Hugo, nouvellement placĂ© dans la famille d’accueil de Galurin et MĂ©lusine, a du mal Ă  trouver ses repĂšres. Le petit manchot ne s’autorise pas Ă  ĂȘtre bien dans sa famille d’accueil car il ne veut pas faire de peine Ă  sa maman. Ce nouvel album traite du conflit de loyautĂ©, ce sentiment que l’enfant ressent lorsqu’il a l’impression qu’il doit choisir entre deux adultes importants Ă  ses yeux. 100g Dans la famille d’accueil de Galurin et MĂ©lusine vient d’arriver Hugo, un petit manchot qui a du mal Ă  trouver sa place au sein de ce foyer, ne s’autorisant pas Ă  ĂȘtre heureux dans cette famille n’étant pas la sienne. Il ne veut pas faire de peine Ă  sa maman. Ce sixiĂšme album traite du conflit de loyautĂ©, ce sentiment que l’enfant ressent lorsqu’il a l’impression qu’il doit choisir entre deux adultes importants Ă  ses yeux. ISBN 9782381311500 Distribution NP Livres Auteure Anne-Sophie Saliba Illustratrice Alicia Pansardi Pages 50 Illustrations 15 AprĂšs5 siĂšcles d’existence et 45 ans de direction par MaĂźtre Bernard MUGARRA qui ont permis un trĂšs fort ancrage local dans l’agglomĂ©ration de Toulon (Six-Fours, Saint-Mandrier, Sanary, La Seyne), l’office notarial est devenu NOTASIX en 2018. En France, plus 325 000 mesures de placements sont prises par les juges de protection de l’enfance. Un chiffre important qui ne cesse d’augmenter. L’aide sociale Ă  l’enfance est dĂ©bordĂ©e, les familles d’accueil manquent et les places sont devenues rares. Mais, les enfants restent-ils la prioritĂ© au milieu de tous ces tourments ? Les dĂ©partements français annonçaient en 2017, que la protection de l’enfance Ă©tait l’un des plus importants services des actions d’aide. Les services sociaux reprĂ©sentent aujourd’hui 21% de la part du budget social nĂ©anmoins cela n’est pas suffisant puisque l’on dĂ©plore un cruel manque de moyens financiers. Alors que le nombre de mineurs ayant besoin d’une protection ou d’un soutien ne cessent d’augmenter, les dispositifs sont de plus en plus compliquĂ©s Ă  se mettre en place. Les foyers sont pleins, et les familles d’accueil rares, ne se sentant pas reconnues pour leur travail. Assistante familiale depuis 27 ans, CĂ©line* est une femme altruiste et gĂ©nĂ©reuse. Un caractĂšre fort qui lui permet de diriger sa famille d’une main de maĂźtre et un cƓur assez grand pour accompagner les enfants qu’ils lui ont Ă©tĂ© confiĂ©s. Elle a connu diffĂ©rentes Ă©poques, depuis qu’elle s’est investie, diffĂ©rentes situations. C’était d’abord une envie d’aider, puis c’est devenu un mĂ©tier, ce qu’elle dĂ©plore. Au dĂ©but, nous n’existions pas, mais au moins, nous pouvions agir. » Aujourd’hui, elle a l’impression de ne pas avoir de droits. Les familles d’accueil ne peuvent pas exercer d’autoritĂ©, un enfant qui fugue, une adolescente qui refuse d’aller Ă  l’école, ils ne peuvent rien dire, tout doit passer par l’éducatrice, c’est elle qui est en charge de l’enfant et qui doit le suivre, aller aux rĂ©unions d’école ou signer les papiers pour une sortie scolaire. Je ne peux mĂȘme pas signer les papiers de l’école. Tout est long. » Cependant, les Ă©ducateurs sont dĂ©bordĂ©s, Sur le dĂ©partement, il y a quatre coordinateurs et demi et on s’occupe de 400 Ă  600 familiaux. Chacun en gĂšre une centaine si vous faites le ratio
 » explique Florence Raufflet, coordinatrice d’accueil familiale Ă  Vannes. Ils ont de nombreux enfants et donc, tout prend du temps, l’accord de les inscrire Ă  un sport ou encore d’aller au cinĂ©ma entre amis. Des places de plus en plus rares Trouver une famille d’accueil. C’est l’une des plus importantes problĂ©matiques de l’ASE, aujourd’hui plus de 300 000 enfants sont placĂ©s en France, et les familles d’accueil se font rares. Dans le Morbihan, nous arrivons encore Ă  placer les enfants, seulement ce n’est pas le cas partout. Dans certains dĂ©partements, malgrĂ© l’ordonnance de placement, des enfants reconnus en danger doivent rentrer chez eux » ajoute la coordinatrice. Pour pallier le manque de places, des dispositifs sont créés, comme le placement Ă  domicile les enfants sont pris en charge par le dĂ©partement, cependant, ils restent chez eux avec leurs parents et sont suivis par un Ă©ducateur. C’est le cas dans le cadre d’un placement pour nĂ©gligence ou souci financier » nous informe Apolline Duclos, CESF Ă  Caen. Cependant, lors d’un placement Ă  domicile, une place d’urgence est rĂ©servĂ©e Ă  l’enfant, si nĂ©cessaire, s’il y a un danger ou un besoin Ă©ducatif. Autre problĂšme, le manque de place. Il ne permet pas toujours d’ĂȘtre regardant sur les familles d’accueil. Il existe, hĂ©las, des assistants familiaux maltraitants, auxquelles on continue de confier des enfants, parce qu’il n’y a pas d’autres recours. Certaines auraient dĂ» ĂȘtre licenciĂ©es mais pour plusieurs raisons, il n’a pas Ă©tĂ© possible de les renvoyer. Une assistante familiale tĂ©moigne, j’ai l’exemple d’une personne dysfonctionnante, ils ont voulu lui enlever l’agrĂ©ment mais elle Ă©tait syndiquĂ©e, ce fut impossible. NĂ©anmoins, des Ă©ducatrices ont refusĂ© de travailler avec elle. Le vĂ©ritable problĂšme c’est que lorsqu’on manque de famille il n’y a pas de rĂ©el choix ». Les parents sur le devant de la scĂšne Un enfant peut ĂȘtre placĂ© par les services sociaux de deux maniĂšres diffĂ©rentes. Effectivement, un placement administratif peut ĂȘtre ordonnĂ©, c’est-Ă -dire Ă  la demande des parents pour des raisons financiĂšres par exemple. Mais il peut aussi ĂȘtre judiciaire lorsque l’ordonnance de placement est dĂ©livrĂ©e par le juge des enfants notamment lorsqu’il y a des faits de violences, de nĂ©gligences ou lorsqu’il y a un risque de danger pour l’enfant par exemple. Cependant, mĂȘme si les enfants sont placĂ©s pour leur bien et dans leur intĂ©rĂȘt, on laisse parfois trop de pouvoir Ă  leurs parents. Ces derniers ont une place trĂšs importante au sein de la protection de l’enfance. Les liens sont prĂ©servĂ©s au maximum. Les services sociaux sont trĂšs Ă  l’écoute des parents, leur autoritĂ© est maintenue. Ils sont consultĂ©s avant chaque prise de dĂ©cision. Ils peuvent avoir diffĂ©rents droits de visites selon la situation, hĂ©bergement, en extĂ©rieur, Ă  l’ASE ou encore, pour les cas les plus complexes, des visites mĂ©diatisĂ©es. L’assistante familiale nous rapporte Un petit garçon m’a Ă©tĂ© confiĂ© pendant trois Ă  quatre ans, la maman avait un droit d’hĂ©bergement, cependant elle Ă©tait dĂ©rangĂ©e, elle nourrissait le sapin, elle racontait que ses oiseaux Ă©taient français, elle accueillait des SDF qui urinaient sur le matelas, et pourtant son fils devait toujours s’y rendre. » Apolline Duclos confirme ces dires les parents ont Ă©normĂ©ment de droits. Le point de vue des parents prime sur les besoins de l’enfant selon moi. » Les situations sont réévaluĂ©es rĂ©guliĂšrement par une commission et les visites peuvent ĂȘtre ralentis ou arrĂȘtĂ©s provisoirement, si c’est estimĂ© nĂ©cessaire. NĂ©anmoins, les liens sont toujours conservĂ©s le plus possible. Ce parti-pris des services sociaux peut avoir de nombreuses consĂ©quences sur les enfants placĂ©s. Ils peuvent, notamment, se retrouver en conflit de loyautĂ©, ne pas savoir oĂč se placer entre sa famille d’accueil et ses parents et ne pas rĂ©ussir Ă  s’intĂ©grer. Si les parents n’acceptent pas le placement, les enfants ne pourront pas l’accepter. » affirme la CESF. Il y a cependant des solutions pour y remĂ©dier nous explique la famille d’accueil J’ai accueilli une petite fille violentĂ©e par sa maman, qui l’excusait et qui parlait Ă  demi-mot. Dans ces circonstances, il faut crĂ©er un dialogue, ici, j’étais passĂ© par un film pour lui permettre de s’ouvrir. » D’autre fois, les enfants se retrouvent perturbĂ©s par des visites avec leurs parents, ils rentrent chez leurs familles d’accueil et leur comportement change, un pipi au lit », des crises d’angoisses, un besoin d’affection grandissant ou encore un rejet de la famille. Selon la situation, un enseignant, pourra deviner si l’enfant a passĂ© le week-end avec ses parents ou chez son assistante familiale. » indique CĂ©line*. L’humain avant tout NĂ©anmoins, il s’agit d’un mĂ©tier humain fait de rencontres, c’est ce qui permet Ă  chaque travailleur social, de la coordinatrice Ă  l’assistante familiale, de continuer Ă  prendre soin des enfants qui leurs sont confiĂ©s. MalgrĂ© les limites de l’aide sociale Ă  l’enfance, il y a encore aujourd’hui, de nombreuses personnes prĂȘtes Ă  travailler pour les aider. Cependant, auront-ils les moyens nĂ©cessaires pour continuer Ă  le faire dans de bonnes conditions ? *Nom d’emprunt Please follow and like us
MyriamDavid, de façon assez pessimiste exprimait que «c’est le propre du placement familial de faire de cet enfant (placĂ©) un enfant partagĂ©, divisĂ©, qui lutte compulsivement pour et contre
Vous avez l’impression que vous protĂ©gez ou dĂ©fendez un comportement, une habitude perpĂ©tuĂ©e dans votre famille ? Et si c’était une question de loyautĂ© familiale inconsciente ? Que ce lien soit acceptĂ© ou imposĂ©, il faut apprendre Ă  lĂącher ce lien toxique » pour ne pas avoir Ă  en supporter le poids et surtout Ă©viter que les gĂ©nĂ©rations futures portent son fardeau, qui peut ĂȘtre trĂšs lourd et avoir des consĂ©quences
 Je vous explique aujourd’hui, comment se libĂ©rer de la loyautĂ© familiale sans crĂ©er le chaos dans sa vie. Qu’est-ce que la loyautĂ© familiale ? Selon les tendances de la PsychogĂ©nĂ©alogie, il est possible d’utiliser loyautĂ© familiale » ou fidĂ©litĂ© familiale » – les deux recouvrent la mĂȘme idĂ©e, le mĂȘme concept inspirĂ© de la thĂ©rapie systĂ©mique qui analyse le lien entre deux personnes ou entre une personne et un groupe. GrĂące Ă  cette analyse, nous pouvons rĂ©vĂ©ler si le lien est souhaitĂ© ou subi
 La loyautĂ© familiale fait rĂ©fĂ©rence aux sentiments d’obligations, de responsabilitĂ©s, d’engagement et de proximitĂ© mutuelles qui existent entre les membres d’une famille – par exemple, entre parents et enfantsfrĂšres et sƓursgrands-parents et petits-enfantset d’autres membres de la famille proche Sans surprise, la loyautĂ© n’est pas un trait de caractĂšre que nous valorisons uniquement chez les membres de notre famille ; nous recherchons Ă©galement les mĂȘmes traits ou des traits similaires chez d’autres qui nous sont proches, comme nos amis. Non seulement, nous sommes attirĂ©s par les traits de loyautĂ© des autres, mais nous dĂ©sirons souvent ĂȘtre perçus comme possĂ©dant ce mĂȘme trait. Les personnes qui sont fidĂšles aux membres de leur famille honorent gĂ©nĂ©ralement les traditions familiales, les obligations et s’attribuent une identitĂ© partagĂ©e. Un membre fidĂšle de la famille est Ă©motionnellement prĂ©sent avec soutien et encouragement lors de la rĂ©ussite familiale ainsi que des Ă©checs familiaux. Ces dĂ©votions inĂ©branlables sont admirables et observables ; il suffit de voir comment un membre fidĂšle de la famille aide un autre membre lors d’une maladie, d’une crise financiĂšre, de la rupture d’un mariage, d’un dĂ©cĂšs
 La fidĂ©litĂ© est essentielle pour construire et entretenir la solidaritĂ© familiale ; cependant, la loyautĂ© familiale inconsciente peut conduire Ă  un dysfonctionnement familial. Comment identifier la loyautĂ© familiale inconsciente ? Un membre de la famille qui possĂšde une loyautĂ© familiale inconsciente le fait sans hĂ©siter ni se demander pourquoi il soutient la famille mĂȘme lorsqu’il y a des choses qui sont prĂ©occupantes, en contradiction directe avec ce qu’il ressent, ce en quoi il croit
 Malheureusement, les loyautĂ©s familiales inconscientes surviennent de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, inconsciemment, Ă  l’insu de l’adepte, et dans le but de maintenir la paix et l’homĂ©ostasie au sein de la famille. Parfois, le membre de la famille aveuglĂ©ment loyal ignorera ou rejettera des exemples concrets de comportements et d’actions prĂ©judiciables d’une famille dans une tentative dĂ©libĂ©rĂ©e d’éviter de provoquer des tensions au sein de la famille. La loyautĂ© familiale inconsciente exige que les membres de la famille ignorent lorsqu’un membre est violent envers un autre, a un problĂšme de toxicomanie qui crĂ©e des problĂšmes au sein de la famille, a des problĂšmes de jeu, d’argent
 en faveur de l’acceptation des opinions et perceptions acceptĂ©es par la famille des Ă©vĂ©nements en question. La fidĂ©litĂ© commence gĂ©nĂ©ralement dĂšs la petite enfance pour gagner l’amour, l’approbation et l’acceptation des parents. Nous voulons tous croire que nous avons une famille saine et solide, alors nous ignorons les imperfections et transformons nos problĂšmes familiaux en vertus
 Trop souvent, nous ne reconnaissons pas qu’il y a des problĂšmes au sein de notre famille jusqu’à ce que nous ayons l’occasion d’observer le style familial et les interactions de la famille de quelqu’un d’autre. La rĂ©alitĂ© vient plus tard lorsque nous voyons les familles d’autres personnes ou que nous Ă©pousons quelqu’un dont la famille peut ĂȘtre en dĂ©saccord et contester la dĂ©cision d’un membre sans compromettre l’intĂ©gritĂ© de la relation familiale. Concept de loyautĂ© familiale Pour illustrer ce que nous venons de dire, prenons un trĂšs bon exemple de fidĂ©litĂ© familiale, facile Ă  comprendre. Imaginez une famille oĂč l’un des ancĂȘtres a Ă©tĂ© contraint de se marier non par amour, mais Ă  cause d’intĂ©rĂȘts financiers. C’est ce que nous appelons un mariage de convenance, ou faire un bon mariage ». En fonction des intĂ©rĂȘts en jeu, le mariage est donc scellĂ© sous la contrainte pour Ă©viter le risque d’ĂȘtre privĂ© de patrimoine Ă  terme. Les enfants sont contraints de se marier sous la pression de leurs parents pour le bien des deux familles, comme ils devaient eux-mĂȘmes le faire auparavant. Cette union forcĂ©e rendra le couple malheureux toute sa vie et laissera Ă  la gĂ©nĂ©ration suivante l’image de la dĂ©ception dans l’amour conjugal. Le message lĂ©guĂ© est alors assez clair L’amour n’a rien Ă  voir avec le mariage – et pire, l’amour associĂ© au mariage est Ă  craindre. Par consĂ©quent, pour ĂȘtre fidĂšle Ă  la famille et Ă©viter d’avoir peur, il est commode et acceptĂ© de se marier pour des intĂ©rĂȘts financiers et de mettre l’amour de cĂŽtĂ©. C’est ce que les descendants de ce couple riche mais malheureux vont alors faire et refaire, inscrivant cette philosophie de vie dans l’arbre de l’histoire familiale. GrĂące Ă  la PsychogĂ©nĂ©alogie, nous pouvons dĂ©noncer cette loyautĂ© familiale et surtout trouver des actes symboliques qui nous permettront de briser le sortilĂšge » pour nous libĂ©rer et arrĂȘter de contaminer les gĂ©nĂ©rations futures. Comment se dĂ©tacher de la loyautĂ© familiale ? C’est Ă©vident, il y a un truc en nous qui nous pousse Ă  dĂ©fendre » notre famille ainsi que son style de vie, de pensĂ©e – voire mĂȘme, de reproduire son comportement. Consciemment ou inconsciemment, mĂȘme lorsque nous cherchons Ă  nous diffĂ©rencier et Ă  faire le contraire de ce qui a toujours Ă©tĂ© fait au sein de la famille, notre rĂ©bellion contre ce systĂšme familial créé en rĂ©alitĂ©, une cristallisation. En fait, nous dĂ©cidons de RÉAGIR au lieu de choisir et agir diffĂ©remment. Vouloir Ă  tout prix Ă©viter de rĂ©pĂ©ter les schĂ©mas rĂ©pĂ©titifs transgĂ©nĂ©rationnels ne veut pas dire de faire le contraire de ce qu’ont fait nos ancĂȘtres – car dans ce cas, nous ne nous libĂ©rons pas, nous crĂ©ons un nouveau lien de loyautĂ© familiale invisible par l’opposition. Les liens de loyautĂ© familiale se reproduisent dans le contexte social, l’économie, les relations, et mĂȘme la maladie. secrets de familledeuil non faittraumatismes
 Tout cela est transmis de façon transgĂ©nĂ©rationnelle, Ă©pigĂ©nĂ©tique et hĂ©rĂ©ditaire dans notre code ADN. 🧬 Aujourd’hui, la base de la neurobiologie prend en compte la notion de transmission INCONSCIENTE et TRANSGÉNÉRATIONNELLE. Les Ă©tudes du Professeur Jean-Pol Tassin, neurobiologiste et spĂ©cialiste du fonctionnement de la mĂ©moire, ont montrĂ© que certains types d’informations interpersonnelles se produisent en millisecondes, et donc, elles ne sont pas conscientisĂ©es. Vous n’avez pas de souvenirs de votre enfance ? Ceci est dĂ» au fait que certaines donnĂ©es, comme les souvenirs, ne sont pas conservĂ©es de façon cognitive, donc CONSCIENTE, de maniĂšre Ă  s’imprimer dans notre mĂ©moire. Au contraire, elles se posent sur un mode intuitif, au-delĂ  de la perception
 Par exemple, un trauma peut crĂ©er ce genre de rĂ©action et en rĂ©alitĂ©, vos souvenirs n’ont pas disparu, ils ont simplement Ă©tĂ© stockĂ©s dans un espace oĂč votre cerveau gauche, cognitif, ne peut accĂ©der. DĂ©programmer et reprogrammer pour mettre fin aux conflits de loyautĂ© Quand on veut sortir d’un conflit de loyautĂ©, la principale peur est de foutre en l’air ses liens, de ruiner ses relations avec sa famille, et de mettre le chaos dans sa vie ! Mais, sachez que vous pouvez trĂšs bien couper une loyautĂ© familiale et sortir des mailles du filet, sans impact nĂ©faste sur le relationnel
 Voici les 4 Ă©tapes Ă  suivre pour en finir avec la loyautĂ© familiale de maniĂšre positive IdentifierComprendreDĂ©programmer Reprogrammer La libĂ©ration des mĂ©moires cellulaires transgĂ©nĂ©rationnelles est un immense cadeau de la vie. En effet, certaines personnes retrouvent des flashs, des mĂ©moires et des Ă©nergies qui Ă©taient coupĂ©s de leur Être actuel
 GrĂące Ă  Cellrelease, vous pouvez offrir, Ă  votre Être ou Ă  vos clients, un nettoyage de mĂ©moires pour venir se libĂ©rer de loyautĂ©s familiales inconscientes et non dĂ©sirĂ©es aujourd’hui. AprĂšs 14 ans de recherches en physique quantiqueneurosciencesmĂ©decine Ă©nergĂ©tique Et grĂące Ă  mes canalisations, des informations supplĂ©mentaires sont venues complĂ©ter ce processus pour le rendre encore plus PUISSANT. C’est donc avec JOIE que je vous propose de dĂ©couvrir et de partager ce surprenant soin Ă©nergĂ©tique et physique. Tentez l’aventure CellRelease et commencez Ă  rompre avec les schĂ©mas nĂ©gatifs de votre vie, et dont vous avez hĂ©rité  Vous aimeriez devenir praticien de dĂ©veloppement personnel et vous former Ă  la mĂ©thode Cellrelease ou Hologram Resetℱ dĂ©programmation et reprogrammation cellulaire via l’épigĂ©nĂ©tique et l’activation hĂ©misphĂ©rique ? C’est par lĂ  ! Sahra Trigo – CellRelease. PourrĂ©soudre le conflit de loyautĂ© ou pour ne jamais en arriver lĂ  : Chaque parent doit soutenir le rĂŽle parental Ă©gal de l’autre. Les parents ne doivent pas saper l’autoritĂ© de l’ancien partenaire auprĂšs des enfants. Les parents ne doivent pas se disputer devant les enfants ou Ă 
Croire Ce lien familial, pourquoi est-il si tenace?Nicole Prieur Envers et contre tout, la famille reste un lieu de repĂšres, dans une sociĂ©tĂ© oĂč tous les autres repĂšres se diluent. La corde familiale est constituĂ©e de plusieurs fils, dont l’un nous relie Ă  notre enfance, qu’il nous est souvent agrĂ©able d’évoquer. Et puis, nous devons la vie Ă  nos parents! C’est rassurant de savoir que l’on est la rĂ©sultante d’une histoire familiale. Savoir d’oĂč l’on vient ancre notre existence. Dans les fĂȘtes de famille, oĂč parfois nous hĂ©sitons Ă  nous rendre, c’est ce lien de filiation que l’on vient tester. Refuser d’y participer, c’est s’exclure, et refuser de les organiser, c’est bien souvent perdre le ce lien n’est-il pas fragile?N. P. Il y a dans le lien familial tout un jeu d’attentes inconscientes qui font que l’on peut faire du mal Ă  l’autre, mĂȘme si l’affection est profonde. Un parent peut ainsi blesser son enfant avec les meilleurs sentiments du monde. Le "C’est pour ton bien!"tombe quelquefois trĂšs mal. Surtout quand il s’agit d’orienter l’enfant vers les Ă©tudes que l’on souhaite ou de disqualifier le sentiment amoureux d’un jeune
 Les adultes amĂšnent alors l’enfant ou le jeune lĂ  oĂč il ne veut pas aller, et le blessent parfois trĂšs blessures familiales sont-elles inĂ©vitables? Personnellement, je pense, comme le disait LĂ©vinas, que nous sommes responsables, au-delĂ  de nos intentions, des consĂ©quences de nos actes et de nos paroles. Nous sommes tout aussi responsables de leurs effets secondaires, mĂȘme inimaginables. Alors, comment faire? En anticipant les consĂ©quences de nos actes et de nos paroles. Par exemple, systĂ©matiquement, avant d’agir ou de dire quelque chose qui va Ă  l’encontre d’un dĂ©sir, il faudrait se poser la question Qu’est-ce que ce que je m’apprĂȘte Ă  dire ou Ă  faire risque-t-il d’avoir comme consĂ©quence?» Cela diminue les risques de se dĂ©gager de ces liens familiaux qui peuvent nous gĂącher la vie?N. P. Le premier pas est de prendre conscience que l’on a une part active dans la construction du lien avec son parent, une certaine responsabilitĂ©. Mais il arrive que l’enfant, devenu adulte, se heurte Ă  un mur de silence et attende indĂ©finiment que le parent lui apporte ce qu’il ne lui a pas donnĂ© quand il Ă©tait jeune. Pour guĂ©rir, l’adulte doit dĂ©cider de renoncer Ă  cette attente et accepter une fois pour toutes la rĂ©alitĂ© de ses parents en se disant Je n’ai pas eu de bons parents. Je n’ai pas eu ce que j’attendais, mais je sais qu’il n’y a que moi qui puisse me l’apporter.» Cette dĂ©cision met en mouvement une dynamique alors aborder les fĂȘtes de famille oĂč beaucoup se sentent mal?N. P. Les fĂȘtes de famille mettent en Ă©vidence l’étendue des comptes non rĂ©glĂ©s. Les mĂȘmes scĂ©narios s’y reproduisent toujours parce que chacun reste dans son rĂŽle. Notre personnalitĂ© est faite d’une mosaĂŻque d’identitĂ©s hĂ©tĂ©rogĂšnes que l’on gĂšre successivement au bureau, je mets en valeur mon identitĂ© de professionnelle, Ă  la maison mon identitĂ© de mĂšre de famille, etc. Or les rĂ©unions de famille font vibrer simultanĂ©ment plusieurs de ces identitĂ©s. Quand on se retrouve en mĂȘme temps avec son frĂšre, sa belle-mĂšre, sa grand-mĂšre, son compagnon, nos identitĂ©s de sƓur, belle-fille, petite-fille, Ă©pouse, rĂ©agissent chacune avec ses dĂ©sirs, blessures ou insatisfactions. Cela crĂ©e des tensions intĂ©rieures qui nous rendent plus vulnĂ©rables. Alors, pour peu que mon pĂšre m’ignore ou que mon frĂšre me fasse une rĂ©flexion aigre-douce, ma souffrance ancienne non rĂ©solue resurgit avec force! Mais les fĂȘtes ne sont pas le meilleur moment pour rĂ©gler ses comptes. C’est plutĂŽt celui d’une prise de conscience et de la nĂ©cessitĂ© d’un cheminement ce cheminement, qui peut aider?N. P. Le couple, s’il forme un cocon rassurant, est vraiment le lieu oĂč l’on peut aider l’autre Ă  solder ses comptes. Mais c’est une dĂ©marche exigeante qui demande un authentique travail intĂ©rieur de la personne blessĂ©e, qui peut ĂȘtre tentĂ©e de transposer sur le conjoint ou la conjointe ses attentes impossibles, et parfois mettre l’union en pĂ©ril. Certains parents demandent Ă  leurs enfants de les aider Ă  rĂ©gler ce qui pĂšse, de rĂ©parer l’irrĂ©parable. Devant ces attentes dĂ©mesurĂ©es, l’enfant n’a d’autre issue que de trahir. Pour Ă©chapper Ă  cette emprise, il doit accepter d’ĂȘtre considĂ©rĂ© comme traĂźtre et dĂ©loyal. Par exemple, si ma mĂšre me demande rĂ©paration de ce qu’elle n’a pas eu enfant, il me faudra oser ne pas ĂȘtre la petite fille consolante, mais l’adulte qui accompagne. Cette libertĂ© retrouvĂ©e est l’antichambre du blessure non rĂ©solue peut-elle traverser les gĂ©nĂ©rations?N. P. Les blessures non rĂ©solues appartiennent Ă  l’inconscient de l’histoire familiale. Dans ces transmissions qui se font de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, il y a des secrets de famille, des non-dits, des "trous de mĂ©moire", c’est-Ă -dire des ruptures dans les chaĂźnes de transmission Ă  la suite de drames vĂ©cus et indicibles. Ce qui est transmis Ă  notre insu, c’est une souffrance qui plane, qui se traduit par les mots, par le silence, les gestes, le corps, le langage analogique, les Ă©motions, les rĂ©cits, les contes, notre maniĂšre d’ĂȘtre, les jeux relationnels. Le corps peut aussi manifester quelque chose de l’inconscient s’en libĂ©rer?N. P. Un psychologue peut aider une personne Ă  comprendre comment s’est installĂ©e la mission inconsciente dont elle est porteuse, en dĂ©roulant son gĂ©nogramme 1. Aujourd’hui, avec internet, de nombreuses personnes recherchent confirmation de souffrances familiales enfouies Ă  travers leur arbre gĂ©nĂ©alogique. Mais cette plongĂ©e dans ses racines n’est vĂ©ritablement libĂ©ratrice que si elle est faite avec un thĂ©rapeute, au cours d’un travail qui libĂšre l’inconscient de la la famille reste un lieu de bonheur
N. P. La famille reste le premier lieu d’amour. C’est pour cette raison qu’elle est aussi le premier lieu oĂč s’expĂ©rimente le sentiment d’injustice rivalitĂ©s, disputes entre frĂšres et sƓurs qui engendre la frustration. Et qui dit frustration dit souffrance, blessures. C’est une erreur de dire "Quand on aime, on ne compte pas!"Bien au contraire, plus les liens sont forts, Ă©troits, profonds, plus on tient compte de tout. La famille nous offre son lot de bonheurs mais aussi de souffrances qu’il nous faut dĂ©passer. Chaque Ă©tape de la vie nous offre la possibilitĂ© de grandir.
Larticle 3 de la loi scolaire parle de valeurs et en dĂ©finit quelques unes: complĂ©mentaritĂ© entre Ă©cole et famille: il n'y a pas de domaine rĂ©servĂ© ni Ă  l'Ă©cole ni aux parents, mais il y a un domaine oĂč l'action de l'Ă©cole est principale, celui de l'acquisition de connaissances, des techniques et des mĂ©thodes (aspect pratique). Upload Newsletter Login Sign up Publications Patents Members Institutions Omniscience Affordable Access Publisher Website Conflits de loyautĂ©, conflits d'appartenance outils de la construction de l'enfant en accueil familial Authors Oxley, Janine Publication Date Jan 01, 2013 Identifiers DOI OAI oai Source Cairn Keywords Accompagnement ThĂ©rapeutique Famille D'Accueil Accueil Familial Enfant RĂ©el Enfant Imaginaire Place Des Parents Identifications En MosaĂŻque Care Support Foster Family Foster Care Real Child Imaginary Child Parents' Role Mosaic Identifications Language French License Unknown External links Full record on Abstract L’enfant sĂ©parĂ© de sa famille d’origine et confiĂ© Ă  une famille d’accueil doit poursuivre sa construction entre deux modes de vie, avec des identifications en mosaĂŻque. Quel est le rĂŽle de l’institution de l’accueil familial dans cette nouvelle expĂ©rience pour l’enfant ? Quel accompagnement thĂ©rapeutique lui propose-t-on, afin que les conflits de loyautĂ© ne l’emprisonnent pas dans des clivages destructeurs ? Comment la reconnaissance de la place des parents Ă  part entiĂšre contribue-t-elle Ă  la continuitĂ© des soins et Ă  l’évolution de l’enfant ? Report this publication Report Content Please explain why you want to report this content Your email Statistics Seen <100 times
Ily a deux ans, les enfants de Priscilla ont Ă©tĂ© placĂ©s en famille d’accueil Ă  la suite de son divorce. Ils n’étaient pas maltraitĂ©s, mais subissaient un conflit de loyautĂ©, tiraillĂ©s
1 Cet article s’appuie pour partie sur une communication rĂ©alisĂ©e dans le cadre d’un sĂ©minaire de re ... 2 Il existe diffĂ©rents types de lieux habilitĂ©s Ă  accueillir des enfants placĂ©s. Nous avons fait le ... 1Le placement d’un enfant en foyer ou en famille d’accueil est l’imposition d’un dĂ©placement gĂ©ographique d’un lieu Ă  l’autre et d’un dĂ©placement social du milieu d’origine vers le milieu d’accueil. Il vient bousculer le quotidien de l’enfant, de sa famille d’origine un enfant en moins et – le cas Ă©chĂ©ant – de la famille d’accueil2 un enfant en plus.En nous intĂ©ressant Ă  ces trois groupes d’acteurs, nous allons chercher Ă  mettre en Ă©vidence les Ă©tapes ordinaires » du parcours de chacun Ă  partir du dĂ©but du placement, et la maniĂšre dont se recomposent les trajectoires. Le point de vue de ces acteurs du quotidien de l’avant placement et du placement Ă©claire le sens de ce parcours et la maniĂšre dont il se sĂ©rie de bifurcations jalonne ce parcours, qui fait apparaĂźtre les contraintes des uns et des autres et leurs marges de manƓuvre dans le dispositif institutionnel. Le champ des possibles ainsi ouvert est doublement apprĂ©hendĂ© tout d’abord comme un carrefour dans le parcours de l’enfant, du parent, de la famille d’accueil, qui nĂ©cessite une orientation plus ou moins dĂ©terminĂ©e par des structures ou des dispositions institutionnelles, et ensuite comme un espace de projections futures. ÉlĂ©ments de repĂšre 3 Emilie Potin, Annick Madec dir., Parcours de placement. Du simple lieu d'accueil Ă  la nĂ©gociatio ... 4 Les noms et les prĂ©noms des personnes qui apparaissent dans les extraits d’entretiens qui suivent ... 2Cet article s’appuie sur les matĂ©riaux recueillis Ă  l’occasion d’une Ă©tude sociologique commandĂ©e par le conseil gĂ©nĂ©ral du FinistĂšre portant sur les parcours de prise en charge des enfants qui lui sont confiĂ©s dans un cadre administratif ou judiciaire3. Le travail d’enquĂȘte a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en deux temps - examen de 350 dossiers de l’aide sociale Ă  l’enfance soit le 1/6 des dossiers en cours de prise en charge en juin 2006 et des dossiers radiĂ©s » au cours de l’annĂ©e 2005 ; - reconstitution de 18 trajectoires de placement Ă  partir d’entretiens4 auprĂšs d’une cinquantaine d’acteurs jeunes, parents et professionnels du champ de la protection de l’enfance. Les matĂ©riaux mobilisĂ©s ici ont Ă©tĂ© principalement constituĂ©s pendant cette deuxiĂšme phase qualitative de l’enquĂȘte. Cependant, certaines rĂ©fĂ©rences chiffrĂ©es issues de l’étude des dossiers seront donnĂ©es de maniĂšre ponctuelle afin de contextualiser et d’illustrer notre des enquĂȘtes quantitative et qualitative fait apparaĂźtre trois types de parcours de placement dĂ©finis par des Ă©lĂ©ments objectifs notamment la durĂ©e du placement, le nombre de dĂ©placements, l’ñge de l’enfant au moment du premier placement
 et des Ă©lĂ©ments plus subjectifs qui relĂšvent de l’expĂ©rience des acteurs. En fonction du parcours suivi, nous avons appelĂ© les enfants concernĂ©s enfants placĂ©s », enfants dĂ©placĂ©s », enfants re-placĂ©s ». Les enfants placĂ©s 5 Anne Cadoret, ParentĂ© plurielle anthropologie du placement, Paris, L’Harmattan, 1995. 3Le parcours des enfants placĂ©s » est marquĂ© par la continuitĂ© et la durĂ©e ces enfants ont Ă©tĂ© placĂ©s jeunes moins de 10 ans, ont connu un lieu de placement familial long et terminent ou ont terminĂ© leur parcours dans le mĂȘme lieu d’accueil. IntĂ©grĂ© dans un autre fonctionnement familial que celui de son milieu d’origine, assurĂ© de la continuitĂ© de la prise en charge, investi des aspirations de son lieu d’accueil – il s’agit exclusivement de placements familiaux –, l’enfant dĂ©veloppe un parcours de placement qu’il juge de maniĂšre positive. Les parents existent mais les liens ont fluctuĂ© au cours du parcours et mĂȘme s’ils persistent, les liens du quotidien ont pris le pas sur les liens du sang et les liens de droit, sans pour autant se substituer les uns aux autres. Le placement a permis de construire ce qu’ Anne Cadoret nomme la parentĂ© d’accueil5. Les enfants dĂ©placĂ©s 6 Michel Giraud, Le travail psychosocial des enfants placĂ©s », DĂ©viance et SociĂ©tĂ© 2005/4, vol. 29 ... 4Les enfants dĂ©placĂ©s » sont ceux qui ont connu plusieurs lieux d’accueil sans retour au domicile familial. L’enfant investit a minima le placement parce que les conditions de son accueil ne sont pas pĂ©rennes. L’épuisement et la peur de crĂ©er des liens qui peuvent se voir fragilisĂ©s par une rupture font que l’enfant protĂ©gĂ© par le placement se retrouve dans une situation oĂč la sĂ©curitĂ© n’est pas forcĂ©ment plus acquise que dans son milieu d’origine. De maniĂšre symbolique, l’enfant semble avoir perdu sa place. Michel Giraud6 parle de dĂ©territorialisation » de soi, des enfants en quĂȘte de liens et de lieux de vie improbables. Les enfants re-placĂ©s 5Les enfants re-placĂ©s » sont ceux qui ont connu un enchaĂźnement de mesures interrompu par un ou des retours au domicile familial. L’enfant existe dans un entre-deux, entre le domicile de ses parents et le placement, dans un mouvement d’aller-retour, une forme de garde alternĂ©e ». L’enfant s’inscrit dans la continuitĂ© familiale et il est assurĂ© que son chez lui » est chez ses parents. La mesure de protection, mĂȘme si elle concerne nominativement le mineur est une nĂ©gociation permanente entre les diffĂ©rents acteurs, un jeu Ă  trois oĂč enfant, parents et professionnels se reconnaissent un rĂŽle, une avons tentĂ© d’évaluer la rĂ©partition de la population d’enquĂȘte sur dossiers au sein des trois types de parcours. Pour cela nous avons Ă©tĂ© contraint de rĂ©duire la dimension idĂ©ale » de ces parcours Ă  certains indicateurs quantitatifs. Nous avons d’abord cherchĂ© Ă  isoler le parcours des enfants placĂ©s » 36 %, c’est-Ă -dire ceux qui ont Ă©tĂ© pris en charge prĂ©cocement moins de dix ans, qui ont connu un nombre de lieux d’accueil restreint 1 ou 2 lieu[x] d’accueil et au moins un accueil en famille d’accueil sans retour au domicile familial. Nous avons fait le mĂȘme travail pour le parcours des enfants dĂ©placĂ©s » 19 %, c’est-Ă -dire ceux qui ont connu un nombre de lieux d’accueil important 3 ou 4 lieux ou plus et des dĂ©placements favorisant la diversification des types de lieu d’accueil famille d’accueil, Ă©tablissement ou autres lieux sans retour au domicile familial. Enfin, nous avons créé la catĂ©gorie de parcours des enfants re-placĂ©s » 29 % pour ceux qui ont connu au moins un retour au domicile familial. Une partie de la population ne correspond Ă  aucun de ces trois recodages ceux qui sont arrivĂ©s tardivement dans le placement, qui ont une durĂ©e de placement courte et qui sĂ©journent dans un nombre de lieu d’accueil restreint. Cette catĂ©gorie de parcours a Ă©tĂ© nommĂ©e les pseudos-placĂ©s » 13 %. LiĂ©e au fait que l’enquĂȘte s’intĂ©resse Ă  des parcours en cours de construction, l’autre difficultĂ© est qu’elle ne prend pas en compte le parcours de placement dans son ensemble mais ce qu’il a donnĂ© Ă  voir jusqu’à la date de l’enquĂȘte. Les proportions que nous prĂ©sentons sont donc Ă  replacer dans ce contexte d’enquĂȘte. 7 Erving Goffman, Asiles. Études sur la condition sociale des malades mentaux et autres reclus, coll ... 6Ces idĂ©aux-types de parcours sont toutefois d’abord un instrument de connaissance pour approcher la complexitĂ© de la rĂ©alitĂ© sociale. Ils sont utilisĂ©s dans cet article pour apporter dans les extraits d’entretien des Ă©lĂ©ments de contexte sur les parcours et pour apprĂ©hender plus finement le champ des possibles dans les parcours relatifs au faut cependant prĂ©ciser que nous n’allons pas lire le champ des possibles Ă  partir des singularitĂ©s de chacun de ces parcours d’enfants placĂ©s. Nous allons plutĂŽt chercher Ă  mettre en Ă©vidence les Ă©tapes, les passages obligĂ©s du placement et les modifications corrĂ©latives dans la perception du parcours pour les acteurs mobilisĂ©s. Nous nous saisissons ici du concept de carriĂšre morale tel qu’il est dĂ©fini et utilisĂ© par Erving Goffman On nĂ©glige les simples Ă©vĂ©nements pour s’attacher aux modifications durables, assez importantes pour ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme fondamentales et communes Ă  tous les membres d’une catĂ©gorie sociale, mĂȘme si elles affectent sĂ©parĂ©ment chacun d’entre eux7. » La sĂ©paration 7Que le placement rĂ©sulte d’une dĂ©cision judiciaire ou administrative semble finalement avoir peu d’influence sur les maniĂšres dont chacun se reprĂ©sente un dispositif qui demeure, avant tout, une institution privant quotidiennement les enfants de leurs parents, les parents de leurs enfants. Ne se dissociant pas de ses parents, l’enfant paraĂźt dans un premier temps assurĂ© que ce sont les services sociaux et la justice qui lui veulent du mal » Ă  lui et Ă  sa famille. Il ne peut envisager les mesures comme une Ă©ventuelle protection, il est mĂ©fiant et sa reprĂ©sentation des services se confond quasiment avec celle de ses parents. 8 Cette crainte est justifiĂ©e si on considĂšre les changements de mesure au cours de la prise en char ... 8L’acte de sĂ©paration vient confirmer cette premiĂšre reprĂ©sentation du placement. Quand les enfants s’en souviennent et racontent, cris et pleurs traduisent la crainte et la violence symbolique et physique de l’intervention. MĂȘme dans le cas de placements prĂ©parĂ©s, l’enfant semble particuliĂšrement affectĂ© par les craintes parentales ; il ne s’agit pas d’un camp de vacances mais d’un placement avec la peur qu’un accueil provisoire ne se transforme en placement dĂ©finitif8. Il y a dans tout placement une forme de gravitĂ© qui ne peut Ă©chapper Ă  l’enfant. Il y a dans tout placement des parents qui sont remis en cause ou qui se sentent remis en cause, et cela n’échappe pas non plus Ă  l’enfant. Il y a, dĂšs l’annonce du placement, une Ă©volution dans la maniĂšre dont l’enfant va se reprĂ©senter ses parents, mais Ă©galement lui-mĂȘme. MĂȘme si une mesure de placement n’évoque rien pour l’enfant, son environnement familial parents, frĂšres et sƓurs y est sensible. Sa famille, sans forcĂ©ment en avoir une expĂ©rience directe, est influencĂ©e voire partage les reprĂ©sentations collectives autour du placement Mauvais parents, pauvres enfants ». Comment pourrait-il ĂȘtre exemptĂ© de ces craintes et de ces reprĂ©sentations ? 9L’enfant, qui n’avait pas pour autant conscience d’ĂȘtre en danger, devient un enfant protĂ©gĂ©. Plus qu’une forme de protection pour eux, les enfants se reprĂ©sentent le placement comme une sanction pour leur parent. Le sanctionneur » est donc la personne vers qui se retourne la colĂšre et la peur autour de cet Ă©vĂšnement, ce n’est autre que la personne physique, celle qui est prĂ©sente, celle qui a dit. L’enfant est loin de pouvoir envisager le systĂšme de protection dans son ensemble, avec son organisation et ses hiĂ©rarchies, et le visage du placement est souvent pour lui celui du travailleur social qui, mĂȘme s’il n’est pas dĂ©positaire de la dĂ©cision finale, agit Ă  une extrĂ©mitĂ© du cheminement pour le placement et devient donc un ennemi » pour les parents et, par ricochet, pour l’enfant. 9 Le rĂ©fĂ©rent de l’aide sociale Ă  l’enfance est un travailleur social des services sociaux dĂ©parteme ... 10Plus tard, pendant le placement, l’enfant apprend Ă  dissocier les rĂŽles et les statuts dans l’institution et sait en jouer. Soit il essaie de faire du rĂ©fĂ©rent ase9 un alliĂ© dans ses rapports avec sa famille d’accueil ou son foyer, soit il continue de faire fi de ce reprĂ©sentant institutionnel, considĂ©rant que son implication quotidienne compte davantage et que c’est seulement Ă  sa famille d’accueil ou son foyer quil souhaite avoir affaire. 10 Numa Murard, Biographie Ă  la recherche de l’intimitĂ© », Ethnologie française, Presses universi ... 11Cette image du travailleur social adversaire/ennemi est d’autant plus prĂ©sente pour l’enfant que, dans les premiers temps, il est isolĂ© dans sa version des Ă©vĂšnements, dans son expĂ©rience. Ce que les individus placĂ©s dans la zone de vulnĂ©rabilitĂ© partagent, ce n’est pas la "communautĂ© de destin" ou la "communautĂ© de sort" dont Colette PĂ©tonnet faisait la caractĂ©ristique des habitants des citĂ©s de transit PĂ©tonnet, 1982, ce n’est pas non plus l’exigence de la survie Ă©conomique et ses consĂ©quences sur la "sociabilitĂ© obligatoire" LaĂ©, Murard, 1985, c’est plutĂŽt la communautĂ© d’un dĂ©bat et d’un combat contre les autres et avec soi-mĂȘme10. » 12Le silence autour de la sĂ©paration traduit les prĂ©occupations des professionnels qui leur font craindre de provoquer chez l’enfant un traumatisme venant doubler celui de la sĂ©paration. Doit-on dire Ă  l’enfant ? Et que lui dire ? Quand quelques Ă©lĂ©ments transparaissent, l’enfant s’enferme gĂ©nĂ©ralement dans l’expĂ©rience qu’il a vĂ©cue et ne peut ou ne veut entendre ce que d’autres ont Ă  lui dire, ou l’interprĂ©tation qu’ils donnent de ce qu’il a vĂ©cu. Il y a donc a priori une distorsion entre la maniĂšre dont l’enfant pense son histoire et le silence, ou les quelques Ă©lĂ©ments entendus sur la justification de la mesure, qui renforce l’idĂ©e que quelqu’un ment. Dans l’image de ce menteur, il y a le travailleur social qui reprĂ©sente le placement, les parents et/ou l’enfant lui-mĂȘme qui peuvent remettre directement en question ce qu’il a vĂ©cu et ce qu’il a pensĂ©. Il y a un Ă©cart entre ce que l’enfant peut accepter de ses parents et ce que la sociĂ©tĂ©, au travers du systĂšme de protection de l’enfance, peut tolĂ©rer de la vie familiale, de l’organisation familiale, des rapports parents/enfant. 13Il y a pour l’enfant, dans les premiers temps de la sĂ©paration, une attention particuliĂšre accordĂ©e aux derniers mots des parents Je/on ne vous laissera pas », C’est pas pour longtemps » Ça a toujours Ă©tĂ© comme ça, elle a toujours dit "Je vais vous rĂ©cupĂ©rer, je vais vous rĂ©cupĂ©rer". Ça fait dix ans qu’on est en famille d’accueil alors qu’on devait ĂȘtre placĂ©s pour un mois. Elle n’a jamais fait d’effort et, Ă  la longue
 Quand on est enfant, on essaie de croire ses parents et, quand on grandit, on se fait une raison. » Anna, 20 ans / cat. enfants dĂ©placĂ©s ». 14Le placement est donc pensĂ© comme forcĂ©ment provisoire, et personne ne lĂšve le voile sur sa temporalitĂ© et ses modalitĂ©s d’évolution parce que celles-ci sont en nĂ©gociation rĂ©guliĂšre un accueil provisoire se poursuit frĂ©quemment par un autre accueil provisoire, une mesure de placement en assistance Ă©ducative pour deux ans se renouvelle
 Les modalitĂ©s du contrat Ă  l’arrivĂ©e dans le dispositif de placement semblent floues pour tous les acteurs mais principalement pour l’enfant dĂ©placĂ© qui cherche Ă  ses questions des rĂ©ponses que personne n’est en capacitĂ© de lui donner pourquoi je suis lĂ  ? Pour combien de temps ? Des questions trop simples pour qu’elles trouvent des est donc plongĂ© dans un espace-temps sans repĂšre, dans un espace social oĂč il ne peut manifester que de la mĂ©fiance. David a peu de souvenirs de l’avant placement et s’est saisi de ce qu’on a bien voulu lui dire. I Pourquoi tu as Ă©tĂ© placĂ© ?D Je crois que dĂ©jĂ  ma mĂšre ne pouvait pas me gĂ©rer, dĂ©jĂ  en plus, elle Ă©tait Elle avait quel Ăąge ?D 18 ans. Autrement je ne sais Tu n’as jamais demandĂ© ?D Si, sĂ»rement mais on m’a jamais bien rĂ©pondu vraiment pourquoi. » David, 13 ans / cat. enfants placĂ©s ». 15Cette mĂ©fiance sera levĂ©e au terme d’un processus plus ou moins long. Certains enfants, toujours aux prises avec la premiĂšre reprĂ©sentation qu’ils ont eue du placement disqualification parentale, sĂ©paration brutale et non explicitĂ©e
, n’accordent pas leur confiance au dispositif ; certains la retirent aprĂšs avoir connu des dĂ©placements ; d’autres, enfin, font confiance au placement mais celle-ci demeure d’autant plus fragile que les liens créés Ă  cette occasion sont fugaces et ne s’inscrivent qu’avec peine dans des repĂšres spatio-temporels. 16Cette Ă©tape d’intĂ©gration dans le placement correspond Ă  une double dynamique d’abandon qui paraĂźt constitutive de la capacitĂ© que pourra ensuite dĂ©velopper l’enfant pour se faire une place ailleurs. Il s’agit Ă  la fois du sentiment d’ĂȘtre abandonnĂ© par tous et dans la position d’ĂȘtre Ă  lui-mĂȘme son seul alliĂ© quand les uns se mĂ©fient des autres les parents des professionnels, les professionnels des parents, et Ă©galement de l’action d’abandonner, de mettre entre parenthĂšses sa vie telle qu’elle existait avant famille, Ă©cole, commune, mode de vie, rĂ©seau social, etc.. Le sentiment d’avoir Ă©tĂ© abandonnĂ© et le fait d’abandonner Ă  son tour sont vĂ©cus comme honteux. Et se voir procurer un lieu d’accueil de substitution l’est Ă©galement. Pourquoi certains parents ne peuvent-ils pas assurer la prise en charge de leurs propres enfants et obligeraient-ils de fait d’autres parents, qui remplissent dĂ©jĂ  leur propre rĂŽle, Ă  le remplir doublement pour leurs enfants et pour ceux des autres ? Il y a deux sentiments dans cette question tout d’abord la honte de ne pas ĂȘtre bien nĂ©, d’avoir des parents jugĂ©s inaptes ; ensuite, la gĂȘne de contraindre les enfants de sa famille d’accueil Ă  partager leurs parents. 17Le placement crĂ©e une discontinuitĂ© dans les modes de vie de l’enfant et de ses activitĂ©s sociales. L’enfant doit faire un travail de transition. NoĂ©mie explique ces petits riens » qui permettent de s’intĂ©grer I Quelles ont Ă©tĂ© les habitudes que tu as dĂ» intĂ©grer quand tu es arrivĂ©e ici ?N DĂ©jĂ , on mange pas tous Ă  la mĂȘme heure, si j’ai la possibilitĂ© de faire ma douche le soir, si je peux regarder la tĂ©lĂ© quand je veux, si je peux aller Ă  l’ordinateur quand je veux, Ă  quelle heure je dois me coucher, si je peux me coucher tard ou pas, si je peux me lever tard ou pas
I Tu veux dire que tout se demande ?N Je pense que quand on va dans une famille d’accueil, il faut s’adapter Ă  tout ça. » NoĂ©mie, 16 ans /cat. enfants dĂ©placĂ©s ». 11 Cette mise Ă  distance n’a pas un sens aussi fort pour les enfants re-placĂ©s » puisque leur temps ... 18Quand l’enfant refuse la prise en charge, le placement, quand il refuse d’abandonner son mode de vie ou d’adopter un nouveau mode de vie, il exprime une forme de rĂ©sistance Ă  l’institution et/ou une forme de loyautĂ© envers ses parents. D’un cĂŽtĂ©, en affichant ce refus en dĂ©but de prise en charge, l’enfant rĂ©cuse ce qui est attendu de lui par l’institution ; d’un autre cĂŽtĂ©, la sĂ©paration l’a obligĂ© Ă  abandonner son prĂ©cĂ©dent mode de vie et Ă  installer une premiĂšre distance11 avec ses parents, celle du quotidien. L’enfant protĂšge les rares liens avec l’avant placement mais prend conscience, petit Ă  petit, que la mesure met face-Ă -face deux mondes Ă©trangers et que, s’il ne fait pas l’effort d’appartenir Ă  l’un d’eux, il risque de devenir Ă©tranger aux deux. La prise en charge 12 Anne Cadoret, Le devenir des enfants placĂ©s dans la NiĂšvre ou le jeu de la reproduction familiale, ... 19Le dĂ©placement de l’enfant se conjugue au pluriel dans la dimension gĂ©ographique, avec un environnement nouveau Ă  apprĂ©hender et une mise Ă  distance du lieu de vie familial ; dans la dimension culturelle, avec la mise en regard de nouveaux modes de vie ; dans la dimension quotidienne avec des nouveaux acteurs du quotidien Anne Cadoret parle d’une communautĂ© d’accueil12
 L’enfant vit souvent ce dĂ©placement comme un Ă©vĂšnement dĂ©stabilisateur puisqu’il n’est pas entourĂ© de repĂšres connus et peine Ă  expliciter ses conditions. Le fait d’ĂȘtre dans sa vraie famille et puis on nous place dans un centre et aprĂšs, on est rĂ©cupĂ©rĂ© dans une autre famille. Je pense que c’est un peu compliquĂ© quand on est petit. [
] On est perdu. » Joris, 16 ans / cat. enfants placĂ©s ». C’est dans l’expĂ©rience du quotidien que l’enfant va fabriquer ses repĂšres. Le dĂ©placement est vĂ©cu comme insĂ©curisant et le sentiment de sĂ©curitĂ© se reconstruit Ă  mesure que l’environnement physique, social et humain devient familier. 13 [
] Que seul le placement apparaĂźt de nature Ă  fournir aux deux garçons les conditions appropri ... 14 Keny Arkana , titre Eh, connard », album Entre ciment et belle Ă©toile, 2006. 20L’expĂ©rience du placement existe au moment prĂ©sent mais le futur reste sans balise. C’est-Ă -dire que, si le placement protĂšge la vie de l’enfant en l’éloignant de sa vie familiale antĂ©rieure, il intervient exclusivement Ă  court terme, dans une protection qui est pensĂ©e dans le prĂ©sent, dans l’immĂ©diat. Cette protection apparaĂźt comme physique et matĂ©rielle, c’est une enveloppe qui permet une forme de sĂ©curitĂ©13 mais sont oubliĂ©s les Ă©lĂ©ments qui permettent Ă  l’enfant de se dĂ©velopper et de s’épanouir Arkana, jeune rappeuse de la scĂšne française, s’adressant au responsable d’un Ă©tablissement spĂ©cialisĂ© oĂč elle a Ă©tĂ© accueillie dans le cadre d’un placement, l’interpelle Quand tu parlais de moi, tu ne parlais jamais au futur14. » 21À long terme, l’institution ne garantit plus rien. Seul le jeu des acteurs basĂ© sur des liens construits pendant le placement entre le lieu d’accueil – surtout s’il s’agit d’une famille d’accueil – et l’enfant permet une projection au-delĂ  du prĂ©sent, au-delĂ  du contrat formel d’accueil. Si les enfants placĂ©s » peuvent profiter de certaines projections futures, celles-ci sont quasi inexistantes dans le cas des enfants dĂ©placĂ©s » oĂč seul le quotidien est partagĂ© mĂȘme si ce partage est une contrainte ; le futur quant Ă  lui ne l’est pas et se construit en solitaire pour soi. 15 Anne Cadoret, op. cit., 1995, p. 204. 22 Enfant placĂ© » est un statut attribuĂ© par la sociĂ©tĂ© mais c’est aussi une dĂ©signation d’enfant en danger par les institutions publiques, et non pas une catĂ©gorie qui existerait objectivement comme telle. L’étiquetagesemble renforcĂ© pour l’enfant quand celui-ci est confrontĂ© aux acteurs de son environnement n’appartenant pas Ă  l’institution du placement. Par exemple, l’école apparaĂźt, par l’image qui y est renvoyĂ©e Ă  l’enfant, comme un terrain fertile pour les recompositions du moi, [
] rĂŽle cruel de socialisation de l’école qui [
] assigne Ă  chacun la place qui lui a Ă©tĂ© attribuĂ©e15 ». Pour certains, cette Ă©tiquette ouvre une possibilitĂ© de revendiquer sa diffĂ©rence, d’ĂȘtre remarquĂ©, d’impressionner. DĂšs lors, la cour d’école devient l’antre des contes les plus inventifs sur ce que tout le monde enfants et parents imagine des Ă©lĂ©ments qui ont trait au placement. Cherchant une forme de compassion, de reconnaissance, ou mĂȘme de vĂ©ritĂ©, l’enfant placĂ© joue de ce qu’il sait – et surtout de ce qu’il imagine – pour impressionner et/ou exister dans cette image qui lui est renvoyĂ©e – et qu’il se reprĂ©sente – de ce qu’il est ou de ce qu’il devrait ĂȘtre. Inversement, refusant l’étiquette, l’enfant peut, devant ses camarades Ă  la sortie de l’école, annoncer ouvertement que sa maman est venue le chercher et crier de maniĂšre dĂ©monstrative Maman ! » Ă  son assistante familiale. 23Dans le cas de l’enfant qui a intĂ©grĂ© un autre fonctionnement familial, qui s’est fait une place ailleurs, les contraintes institutionnelles audience, rendez-vous avec le rĂ©fĂ©rent ase
 le renvoient Ă  son statut et sont vĂ©cues comme une somme d’humiliations J’ai Ă©tĂ© placĂ©e, j’en ai fait le deuil un an aprĂšs, voire deux ans et je voulais vivre ma vie comme les autres enfants. [
] Il y a toujours un petit truc qui va te rappeler que tu n’es pas comme les autres et c’est chiant » Anna, 20 ans / cat. enfants dĂ©placĂ©s ». Le rappel du statut enferme l’enfant dans le placement et limite la maniĂšre dont il peut se projeter au-delĂ . 16 Dans le dĂ©partement du FinistĂšre, prĂšs de 3 enfants sur 4 chez les moins de 12 ans sont placĂ©s en ... 24L’implication dans le lieu d’accueil va de pair avec la mise Ă  distance de la famille d’origine. En s’impliquant, l’enfant se dĂ©signe d’abord par son inscription dans le lieu d’accueil, laissant au second plan les liens avec la famille d’origine. Dans la maniĂšre de se reprĂ©senter soi-mĂȘme, il y a l’histoire antĂ©rieure, que l’enfant n’oublie pas, et il y a le quotidien qui organise sa vie et ne laisse que peu de place aux liens avec les parents. Le placement en famille d’accueil demande Ă  l’enfant un plus fort engagement que le placement en foyer. Ceci tient sans doute au fait que le foyer est une structure gĂ©rĂ©e par des professionnels et exclusivement par eux, oĂč tout est formalisĂ© rĂšgles de vie, maniĂšres de se comporter
. Dans une famille d’accueil, les rĂšgles sont bien plus implicites ; pour les maĂźtriser, il faut un engagement de l’intĂ©rieur, une implication qui va au-delĂ  des rĂšgles formelles. Dans un foyer, l’enfant maĂźtrise le rĂŽle qu’on attend de lui ; dans une famille d’accueil, l’enfant doit apprendre Ă  se conformer aux singularitĂ©s de la famille, sinon il y est simplement accueilli et ne fera pas partie de la famille ; il peut mĂȘme ĂȘtre invitĂ© Ă  se dĂ©placer. L’orientation vers un accueil familial ou collectif est fonction de deux critĂšres principaux l’ñge de l’enfant et sa trajectoire dans le placement. Plus l’enfant est jeune et plus il a une trajectoire antĂ©rieure de placements stable, plus il est probable qu’il soit accueilli dans une famille16. 17 De la mĂȘme maniĂšre que les acteurs du placement qui ne tiennent pas compte des sociabilitĂ©s amical ... 25Quand, pour des raisons de contraintes institutionnelles indĂ©pendantes de sa volontĂ©, un enfant est amenĂ© Ă  changer de lieu d’accueil, le deuxiĂšme dĂ©placement est vĂ©cu comme une dĂ©sillusion s’il a investi son premier lieu d’accueil. Tu as tes copines, en 10 ans, tu t’habitues Ă  tes copines, t’as ton lycĂ©e – j’étais en seconde gĂ©nĂ©rale Ă  l’époque – t’as tout ça et puis du jour au lendemain, tu ne vois plus personne parce qu’on te fout dans une autre ville. » Anna, 20 ans / cat. enfants dĂ©placĂ©s », placĂ©e pendant 9 ans dans la mĂȘme famille d’accueil puis dĂ©placĂ©e Ă  l’ñge de 17 ans. Ce dĂ©placement tĂ©moigne du peu d’intĂ©rĂȘt qui est portĂ© Ă  ce que l’enfant construit dans le placement. À l’instar de ce qui se passe pour la premiĂšre sĂ©paration, ce qui apparaĂźt primordial Ă  l’institution c’est de mettre l’enfant Ă  l’abri, de lui trouver une place quelque part ; rien n’est mis en Ɠuvre pour faire perdurer les liens créés, notamment les liens amicaux17. 26Pour l’enfant, qui n’a pas encore trouvĂ© sa place, ce dĂ©placement traduit une espĂšce de victoire il signifie que l’institution a pris conscience qu’il fallait opĂ©rer un changement, reconnaissant aussi, implicitement ou explicitement, que c’est lui qui a montrĂ© la marche Ă  suivre. Ce changement n’est pas davantage investi pour autant par l’enfant, mais il suggĂšre qu’il peut, lui aussi, maĂźtriser le parcours. Ce dĂ©placement peut ĂȘtre apprĂ©hendĂ© par l’institution comme une sanction consĂ©cutive Ă  des comportements jugĂ©s inappropriĂ©s, alors que -pour l’enfant- il est ce Ă  quoi il voulait arriver. 27Les actes que posent les enfants ou les jeunes sont parfois rĂ©fĂ©rĂ©s Ă  une pathologie mentale ou Ă  la dĂ©linquance pour les plus ĂągĂ©s. Dans certaines situations, la perception d’un lien fort entre ces deux problĂ©matiques se traduit par une hospitalisation en psychiatrie quand le jeune a fuguĂ© et a Ă©tĂ© retrouvĂ© sous l’emprise du cannabis. Le recours quasi systĂ©matique Ă  un traitement psychologique ou psychiatrique aggrave la perception que le jeune peut avoir de sa propre situation. Certaines rĂ©ponses apparaissent comme disproportionnĂ©es, voire parfois inappropriĂ©es aux problĂšmes » posĂ©s par les actes des jeunes ou des enfants Joris a manifestĂ© des troubles du comportement jugĂ©s inquiĂ©tants quand il est arrivĂ© en famille d’accueil. Rapidement, il a Ă©tĂ© Ă©tiquetĂ© » par l’école mais aussi par les services sociaux comme relevant d’une pathologie mentale. L’assistante familiale n’y a jamais cru et a refusĂ© de rentrer dans cette pathologisation du comportement de Joris et a tentĂ© de mesurer la qualitĂ© des rĂ©ponses qu’elle pouvait apporter Ă  ces troubles. Joris a Ă©tĂ© suivi par une psychologue mais n’a pas intĂ©grĂ© un Ă©tablissement spĂ©cialisĂ© et a suivi un cursus scolaire normal ». Il est au moment de l’enquĂȘte en troisiĂšme gĂ©nĂ©rale. 28Quand l’engagement de l’enfant dans sa famille d’accueil est doublĂ© d’un engagement de cette derniĂšre dans la vie de l’enfant, les supports culturels, matĂ©riels, sociaux de la famille d’accueil sont mis Ă  la disposition de l’enfant. Alice a pu dire Ă  la rĂ©fĂ©rente ase Heureusement que Laurence [assistante familiale] est lĂ , pour trouver un lieu de stage ! » Propos restituĂ©s par la rĂ©fĂ©rente ase, Alice, 16 ans / cat. enfants placĂ©s. 18 MĂȘme si la famille d’accueil se dĂ©fend d’ĂȘtre intervenue pour qu’Astrid trouve un stage et renvoie ... 29De la mĂȘme maniĂšre, quand Astrid cherchait un lieu de stage ou un petit job pour avoir de l’argent de poche, elle s’est appuyĂ©e sur le rĂ©seau des connaissances de sa famille d’accueil, notamment sur le voisinage18. Ces supports entrent Ă©galement en compte dans la persĂ©vĂ©rance vis-Ă -vis de la scolaritĂ© et dans le type de diplĂŽme que l’enfant va finalement pouvoir obtenir. Je pense qu’un enfant placĂ© qui veut faire des grandes Ă©tudes a intĂ©rĂȘt Ă  ĂȘtre dans une famille oĂč ils sont trĂšs solidaires. Je pense que si Anna avait voulu faire de grandes Ă©tudes, je pense que ça valait le coup qu’on se donne de la peine pour l’aider, de la porter plus haut. Il y a des enfants qui mĂ©ritent parce qu’ils ont des capacitĂ©s et elle, elle avait des capacitĂ©s donc moi, je l’aurais poussĂ©e Ă  aller plus loin. » Assistante familiale de Anna, 20 ans / cat. enfants dĂ©placĂ©s ». 19 L’institution, au vu du type de prise en charge qu’elle propose et de sa temporalitĂ© fin de prise ... 30Les supports matĂ©riels, sociaux et culturels mis Ă  disposition de l’enfant par une famille d’accueil, un foyer, un placement il va sans dire que ces supports sont diffĂ©rents selon la nature mĂȘme du lieu de vie et les liens entretenus avec l’institution par l’intermĂ©diaire du rĂ©fĂ©rent ase19deviennent pour l’enfant le socle de comparaison avec la famille d’origine. Si elle Ă©tait restĂ©e dans sa famille naturelle, elle ne serait pas au niveau oĂč elle est aujourd’hui. » RĂ©fĂ©rente ASE, Alice, 16 ans / cat. enfants placĂ©s ». 31Les reprĂ©sentations que l’enfant a de sa famille d’origine vont donc ĂȘtre modifiĂ©es par sa confrontation Ă  des conditions matĂ©rielles, des valeurs et des normes sociales diffĂ©rentes. Quand les familles d’origine considĂšrent gĂ©nĂ©ralement que la rĂ©ussite passe par le fait de trouver un emploi, les services du placement considĂšrent plutĂŽt que l’insertion est facilitĂ©e par un diplĂŽme, une formation, un mĂ©tier Il n’aime pas l’école. Il voudrait travailler mais il est trop jeune, il a quinze ans. [
] Il y a des jeunes qui n’ont plus rien Ă  foutre Ă  l’école. » PĂšre d’Antoine / cat. enfants re-placĂ©s ».Ces reprĂ©sentations ont une forte connotation sociale. L’enfant, par les choix qu’il opĂšre mais aussi au travers de son parcours, dit sans doute quelque chose de la proximitĂ© entretenue avec tel ou tel groupe. 32Les modalitĂ©s des droits de visite et d’hĂ©bergement sont une des Ă©tapes marquant la distance entre lieu d’accueil et famille d’origine. Au dĂ©but de sa prise en charge, ils sont pour l’enfant un espoir ; puis ils deviennent un poids dans la mesure oĂč ils actualisent une caricature de ce que les enfants Ă©taient, de ce qu’ils ne sont plus et ne peuvent plus ĂȘtre, mais jamais la rĂ©alitĂ© de ce qu’ils sont ou de ce qu’ils deviennent. La distance d’avec les parents est un processus qui se construit dans le temps. 33Joris s’appuie sur les apprĂ©hensions des travailleurs sociaux relatives au dĂ©roulement des visites chez son pĂšre pour exprimer son souhait qu’il n’y en ait plus. Loin de partager pourtant le mĂȘme avis que les travailleurs sociaux sur son pĂšre, il se saisit stratĂ©giquement de cette occasion pour mettre fin Ă  ces rencontres. Ce n’est pas l’alcoolisme de son pĂšre qui le gĂȘne mais plutĂŽt le fait de ne pas s’y sentir Ă  sa place, d’ĂȘtre forcĂ© de le rencontrer sans qu’ils aient jamais rien Ă  se dire, sans pouvoir se comprendre On s’ennuyait un peu lĂ -bas, les Ă©changes n’étaient pas
 nous apportaient pas grand chose. » Joris, 16 ans / cat. enfants placĂ©s ».L’enfant joue de ce que les diffĂ©rents acteurs pensent ou disent. MĂȘme s’il ne partage pas leur avis il peut, dans son intĂ©rĂȘt, faire comme si », voire augmenter leurs apprĂ©hensions pour pouvoir arriver Ă  ses fins. 34Ces droits de visite et d’hĂ©bergement restent Ă©galement un moyen de manifester une non-appartenance Ă  l’institution et certains enfants, dans une visĂ©e stratĂ©gique, refusent de cĂ©der cet espace. Ce n’est pas tant que les relations entretenues avec les parents soient satisfaisantes pour l’enfant, mais elles sont un appui stratĂ©gique parce qu’elles permettent d’ĂȘtre autre chose qu’un enfant placĂ©, un enfant de l’institution. 20 Erving Goffman, op. cit., p. 224. 35Il existe donc dans la prise en charge de l’enfant placĂ© un ensemble de dispositions institutionnelles qui vont agir sur l’enfant et sur sa construction. Le moi semble ainsi rĂ©sider dans les dispositions d’un systĂšme social donnĂ©, Ă  l’usage des membres de ce systĂšme. En ce sens, le moi n’est pas la propriĂ©tĂ© de la personne Ă  qui il est attribuĂ© mais relĂšve plutĂŽt du type de contrĂŽle social exercĂ© sur l’individu par lui-mĂȘme et ceux qui l’entourent. Ce type de disposition institutionnelle soutient moins le moi qu’il ne le constitue20. » Le parcours du parent d’enfant placĂ© Le placement comme une remise en cause 21 Alvaro Pires, Pierre Landreville, Victor Blankevoort, SystĂšme pĂ©nal et trajectoire sociale », DĂ© ... 36L’enquĂȘte sociale qui prĂ©cĂšde la mesure, ou qui se dĂ©roule en parallĂšle au dĂ©but de la mesure, offre un point de vue centrĂ© sur la famille. Elle ne met pas en exergue les qualitĂ©s de l’environnement familial de l’enfant, mais s’attache surtout Ă  mettre en Ă©vidence les handicaps qui constituent un risque de danger pour l’enfant. Que les mineurs soient en danger ou dangereux, l’enquĂȘte s’intĂ©resse au milieu familial comme facteur de troubles Cette importance de la famille s’explique probablement en partie par une double et contradictoire perception idĂ©ologique qu’on a de son rĂŽle. D’un cĂŽtĂ©, elle est vue comme disposant d’un potentiel Ă©ducatif et d’encadrement trĂšs puissant, de l’autre, elle est perçue de façon si ostensible dans la trame de la conduite illĂ©gale de son membre qu’elle ne peut qu’en devenir en quelque sorte la responsable immĂ©diate et le lieu tangible de l’intervention. L’évaluation de l’individu passe alors par l’évaluation du milieu familial et du milieu social dans lequel cette famille s’insĂšre21. » 37Le placement, qu’il soit choisi par les parents ou contraint, participe Ă  une mise en accusation des capacitĂ©s parentales. Cette mise en accusation est souvent violente Quand la mĂšre d’Astrid aborde le placement de sa fille, elle raconte comment elle s’est sentie mise en cause Ă  tel point que, hospitalisĂ©e, elle s’est crue emprisonnĂ©e. [
] Ils ont pris les gamins de force, les Ă©ducateurs. Astrid Ă©tait dans la voiture en train de m’appeler et je n’ai mĂȘme pas eu le droit de lui dire au revoir, ni rien. Au lieu de me laisser seule Ă  la maison, les pompiers m’ont emmenĂ© Ă  l’hosto, ils m’ont fait une piqĂ»re. [
] Et lĂ , je me suis rĂ©veillĂ©e enfermĂ©e Ă  double tour avec des barreaux, je croyais que j’étais en prison, c’était l’hĂŽpital psychiatrique [
] Pendant 15 jours, personne n’a eu le droit de venir me voir. » MĂšre d’Astrid / cat. enfants placĂ©s ». 38La remise en cause de leurs propres capacitĂ©s parentales est, pour certains parents, pensĂ©e comme provisoire. Ils jouent l’alliance avec les services sociaux ou la justice ; ils vont tenter de se faire comprendre mais souvent se limitent Ă  ce que l’on attend d’eux. Pour d’autres, au contraire, cette remise en cause est comprise dans le long terme ; le dialogue est impossible avec les professionnels de la protection de l’enfance ; chacun campe sur ses positions. La maniĂšre dont la remise en cause parentale est pensĂ©e dans le temps ses temporalitĂ©s ne correspond pas Ă  la maniĂšre dont la prise en charge de l’enfant va ĂȘtre envisagĂ©e, dans une autre temporalitĂ©. En d’autres termes, ce n’est pas parce que le parent est coopĂ©ratif » que le placement sera Ă©courtĂ©. 39Quand le parent pense la remise en cause Ă  court terme, il anticipe un arrangement autour de l’enfant dans l’intĂ©rĂȘt de l’enfant, sans pour autant envisager la fin du placement. Tandis que quand il la pense Ă  long terme, il met de cĂŽtĂ© une Ă©ventuelle nĂ©gociation avec l’institution. Il a Ă©tĂ© condamnĂ© » et se condamne Ă  l’image vĂ©hiculĂ©e sur lui ; mĂȘme s’il occupe une place d’acteur dans le placement, il ne devient pas pour autant un partenaire de l’institution dans la prise en charge de l’enfant. 40Deux processus parallĂšles se mettent en place au dĂ©but du placement, au moment de la remise en cause des capacitĂ©s parentales la projection dans le temps – c’est ce que nous venons d’aborder – et ce qu’elle produit sur le parent. Selon les situations, on peut observer trois types de rĂ©actions diffĂ©rentes l’appropriation autrement dit, les parents reprennent Ă  leur compte les dĂ©faillances pointĂ©es et vont chercher Ă  regagner de la crĂ©dibilitĂ© aux yeux de l’institution ; l’acceptation celle-ci correspond Ă  une forme de passivitĂ© face au point de vue de l’institution. Les parents se font des alliĂ©s passifs de l’institution Ça ne se fait pas comme ça, ça ne se fait pas comme ça. On ne va pas discuter. » PĂšre d’Alice / cat. enfants placĂ©s » ; lerefus deux conceptions s’opposent, il n’y a pas de terrain d’accord possible. Les parents combattent l’institution. 22 Jean Kellerhalls, ClĂ©opĂątre Montandon, Les stratĂ©gies Ă©ducatives des familles. Milieu social, dyna ... 41Ces types de coopĂ©ration parents/professionnels peuvent ĂȘtre assimilĂ©s aux stratĂ©gies parentales mises en Ă©vidence par d’autres travaux22 qui utilisent les termes de collaboration, de dĂ©lĂ©gation et d’opposition. 23 Centre dĂ©partemental d’action sociale. 42La remise en cause des capacitĂ©s parentales est un Ă©vĂšnement majeur, puisque la procĂ©dure va ici jusqu’au placement, les services sociaux considĂ©rant qu’il y a impossibilitĂ© d’amĂ©liorer la situation de l’enfant sans passer par une sĂ©paration physique, stade ultime dans l’échelle des mesures de protection. DĂšs le dĂ©but du placement, il existe une forme de dĂ©possession objective de la gestion du temps au profit de l’institution mĂȘme si le placement est formalisĂ© pour une durĂ©e prĂ©cise, le retour des enfants est conditionnĂ© par certaines exigences de l’institution vis-Ă -vis des parents. Certains l’acceptent ; d’autres maĂźtrisent Ă  leur propre niveau ce qui se joue dans l’institution pour leur enfant en jouant des marges de manƓuvre qui leur restent. Le pĂšre de Dylan est lucide et ne vit pas les mesures d’accompagnement comme quelque chose qui lui serait extĂ©rieur ou imposĂ©. Il est dans la nĂ©gociation continuelle et sait que, s’il a besoin des services sociaux, eux existent aussi grĂące Ă  des situations familiales comme la sienne C’est leur gagne pain [
] S’il n’y avait pas des situations comme ça, le cdas23 n’existerait pas. » PĂšre de Dylan / cat. enfants re-placĂ©s ». 43Ils profitent de la disparitĂ© des interlocuteurs qu’ils ont en face d’eux pour dĂ©fendre au mieux leurs intĂ©rĂȘts auprĂšs de ceux qui sont prĂȘts Ă  les Ă©couter. Ils court-circuitent les travailleurs sociaux et s’adressent aux cadres, ils doublent les services du conseil gĂ©nĂ©ral et s’adressent Ă  la justice. Le pĂšre de Dylan connaĂźt les procĂ©dures autour du placement parce que ses deux fils aĂźnĂ©s en ont fait l’expĂ©rience. Il est mĂ©fiant vis-Ă -vis de ce que les services sociaux lui proposent, c’est donc devant le juge des enfants que son point de vue a Ă©tĂ© pris en compte Ce que je reproche au systĂšme pour les deux grands, c’est qu’on n’avait rien Ă  dire. Aujourd’hui, ça a quand mĂȘme changĂ©, la juge m’a Ă©coutĂ© et les travailleurs sociaux faisaient la gueule. » PĂšre de Dylan / cat. enfants re-placĂ©s ». 44PlutĂŽt que d’attendre passivement une dĂ©cision, ils anticipent et profitent de la marge de manƓuvre qu’ils ont. S’ils n’arrivent pas tous Ă  enrayer la dynamique lancĂ©e contre eux – car c’est bien comme telle qu’elle est perçue – ils conservent nĂ©anmoins une place concrĂšte dans le jeu Ă  trois parents/enfant/professionnel qui peut prendre la forme soit d’un bras-de-fer, soit d’un partenariat actif ou passif. 24 L’autoritĂ© parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalitĂ© l'intĂ©rĂȘt de l' ... 25 Les pĂšre et mĂšre de l'enfant bĂ©nĂ©ficiant d'une mesure d'assistance Ă©ducative continuent Ă  exerce ... 45Un nouvel arbitre s’est installĂ© dans la vie familiale. Il impose certes la durĂ©e du jeu mais fait Ă©galement autoritĂ©. Dans le face-Ă -face entre institution et parent autour de l’intĂ©rĂȘt de l’enfant24, l’un et l’autre acteur ne bĂ©nĂ©ficient pas de la mĂȘme lĂ©gitimitĂ© dans l’exercice de cette autoritĂ© car, pour la sĂ©curitĂ© de l’enfant, une mesure de protection institutionnelle a modifiĂ© la vie familiale. MĂȘme si la mesure d’assistance Ă©ducative ne retire pas aux parents leur autoritĂ© parentale25, elle l’affaiblit dans sa dimension symbolique ainsi que dans l’exercice des actes quotidiens qui sont transfĂ©rĂ©s Ă  l’institution accueillant l’enfant. Une vie sans enfant 46DĂšs lors que le placement est formalisĂ©, les parents doivent apprendre Ă  vivre au quotidien sans enfant. L’apprentissage d’une vie sans enfant peut se dĂ©rouler de deux maniĂšres distinctes soit les parents choisissent de recomposer leur foyer dĂ©part, nouveau conjoint, nouveaux enfants
, soit ils se satisfont d’une vie Ă  deux ou de cĂ©libataire, rythmĂ©e ou non de temps ponctuels d’accueil des enfants. La sĂ©paration par le placement peut se reprĂ©senter par deux schĂ©mas diffĂ©rents, selon la maniĂšre dont elle est comprise et envisagĂ©e dans la dynamique familiale soit comme la privation d’une vie familiale et il y a donc rupture ; soit comme un espace qui permet d’amĂ©nager provisoirement le quotidien mais ne remet pas en cause la continuitĂ© familiale. Le schĂ©ma de la rupture familiale prĂ©sente Ă  son tour deux possibilitĂ©s se crĂ©er une nouvelle famille, c’est-Ă -dire ĂȘtre parent pour d’autres enfants, ou abandonner toute vie familiale et cesser d’ĂȘtre parent. 47Dans le premier cas, le droit davoir une vie familiale passe par la crĂ©ation d’une nouvelle famille. Celle qui prĂ©existe n’est pas pour autant oubliĂ©e mais, en conservant des liens avec les services sociaux, les parents prennent des risques, laissent la porte ouverte aux travailleurs sociaux sur leur nouvelle famille. Dans les rĂ©cits de parents, on constate que ceux qui se sont créé une nouvelle famille ont rompu les liens avec leurs enfants placĂ©s ; ceux qui ne l’ont pas fait ont vu leurs enfants nouvellement nĂ©s ĂȘtre placĂ©s Ă  leur tour. L’ abandon » des aĂźnĂ©s aux services sociaux est souvent perçu par les parents comme la seule possibilitĂ© pour recrĂ©er de la famille. 48Pour les parents qui n’ont pas choisi, ou n’ont pas eu la possibilitĂ©, de se recrĂ©er une famille, les liens avec leurs enfants sont quasiment rompus avec le placement et ils ne peuvent donner un sens Ă  leurs relations avec eux. Le sens de la continuitĂ© familiale n’est pas seulement Ă  aller chercher dans le dĂ©roulement des droits de visite ou dans les rapports parent/institution ; il est Ă©galement fonction des ressources des parents pour pouvoir se projeter dans des rencontres rĂ©guliĂšres quand plus rien ne les rattache Ă  une vie ordinaire chĂŽmage, marginalisation, rupture conjugale et familiale
. 26 Nous utilisons ici l’expression gĂ©nĂ©rique parent » mais il va de soi que les reprĂ©sentations son ... 49Le sentiment d’ĂȘtre mĂšre ou pĂšre de son enfant peut ĂȘtre dissociĂ© d’un quotidien partagĂ© et des reprĂ©sentations que l’enfant peut avoir de ses parents. Plusieurs mĂšres ont insistĂ© dans leurs rĂ©cits sur le fait qu’elles demeuraient mĂšres malgrĂ© le placement C’est quand mĂȘme moi la mĂšre. » Cette expression renvoie, au-delĂ  du rĂŽle tenu auprĂšs de l’enfant, Ă  l’idĂ©e que ce lien perdurera pour le parent26. La projection dans le rĂŽle parental est pour certaines perçue comme quelque chose d’acquis Ă  vie ; tandis que, pour d’autres, il semble que ce rĂŽle leur a Ă©tĂ© enlevĂ© par le placement. Les droits de visite et d’hĂ©bergement 50Le dĂ©roulement des droits de visite et d’hĂ©bergement est souvent prĂ©sentĂ©, du point de vue institutionnel, comme une vĂ©rification de la stabilitĂ©/instabilitĂ© du parent. Du cĂŽtĂ© du parent ils constituent une fenĂȘtre sur l’enfant, sur sa vie dans le placement, mais aussi un lien, un moyen d’action possible face aux services sociaux. C’est par l’intermĂ©diaire de l’enfant que les parents peuvent manifester leur mĂ©contentement vis-Ă -vis des services de placement qui ont imposĂ© la sĂ©paration familiale. L’enfant devient l’objet d’une observation attentive les rencontres sont frĂ©quemment utilisĂ©es comme des espaces de comparaison entre ce que l’enfant Ă©tait, ce qu’il devient ou ce qu’il est devenu. Certains parents appuient plutĂŽt positivement ces dĂ©calages Je suis trĂšs bien ici surtout ma mĂšre, elle a toujours acceptĂ©. Elle n’a jamais Ă©tĂ© contre. » Astrid, 20 ans / cat. enfants placĂ©s ».D’autres insistent plutĂŽt sur ce que n’est plus l’enfant Dans un premier temps, il a eu des contacts avec sa maman et son frĂšre mais ça se passait de plus en plus mal [
] avec sa mĂšre, elle le traitait mal "T’as grossi, t’es pas beau." Et Ă  chaque fois ça se dĂ©gradait [
] Donc aprĂšs, il ne voyait plus sa mĂšre [
]. » Assistant familial de David / cat. enfants placĂ©s » ; ou le seul support d’un message Ă  faire passer Ă  l’institution Au dĂ©but de leur placement, Astrid et David allaient en droit de visite chez leur mĂšre accompagnĂ©s d’une travailleuse familiale. Astrid se souvient que ces rencontres Ă©taient fluctuantes Des fois, elle n’ouvrait pas la porte donc on ne venait plus. » Astrid, 20 ans / cat. enfants placĂ©s ». 51Quand Mme Martin refuse d’ouvrir la porte pour des droits de visite, ce n’est pas parce qu’elle ne veut pas voir ses enfants. Elle cherche Ă  faire comprendre que le jeu de l’institution qui consiste Ă  mettre de la distance avec les enfants puis Ă  autoriser des rencontres ne lui semble pas cohĂ©rent. Mais comment faire comprendre cette colĂšre ? La honte de devoir prendre rendez-vous avec ses enfants ? Ne pas ouvrir la porte ne signifie pas qu’elle ne veut pas voir ses enfants mais qu’elle ne veut pas ĂȘtre Ă  la disposition des services sociaux. 52L’espace de rencontre parent/enfant encadrĂ© par des professionnels et/ou par des horaires, une durĂ©e, offre un concentrĂ© de caricatures incontrĂŽlables, entre ce que le parent voudrait ĂȘtre, ce qu’il espĂ©rait de ce moment, et les possibilitĂ©s offertes par cet espace. Cette rencontre peut ĂȘtre en dĂ©calage avec ce qu’il avait imaginĂ© de son enfant et de ce que pourrait ĂȘtre la relation. Son enfant demeure pour le parent celui qu’il connaĂźt a connu, et l’idĂ©al des relations tel qu’il se le reprĂ©sente peine Ă  prendre en compte le temps qui passe. 27 Voir encadrĂ© ElĂ©ments de repĂšre », ci-dessus. 53Les droits de visite sont aussi un moyen pour les parents de tester un Ă©ventuel retour de l’enfant et la maniĂšre dont celui-ci pourrait se dĂ©rouler. Pour les parents des enfants re-placĂ©s », la garde alternĂ©e 27» est fonction de ce qui est supportĂ© des deux cĂŽtĂ©s. Si la frĂ©quence des droits de visite dĂ©pend de ce que l’institution du placement autorise quand les possibilitĂ©s sont ouvertes, certains parents se contentent et s’arrangent de ce qu’on leur offre. En effet, le retour total des enfants n’est pas toujours souhaitĂ© par les parents, surtout aprĂšs un temps de placement qui leur a permis de se reconstruire chacun de son cĂŽtĂ©, parent d’une part, enfant de l’autre. Les liens ne sont pas rompus, et leur nature rĂ©guliĂšre assure une continuitĂ© familiale, mais les parents se satisfont du partage des responsabilitĂ©s et dĂ©lĂšguent le quotidien Ă  des supplĂ©ants. 54La perception par les parents d’une forme de continuitĂ© familiale se rĂ©vĂšle Ă©galement au travers de leurs prĂ©occupations relatives au retour de l’enfant. Il faut dissocier cette prĂ©occupation de la maniĂšre dont celui-ci peut se projeter l’enfant peut avoir le sentiment de ne plus s’inscrire dans sa famille d’origine, alors que celle-ci l’inscrit comme partie d’elle-mĂȘme. Le fait que les parents montrent certaines prĂ©occupations vis-Ă -vis d’un Ă©ventuel retour de l’enfant Quand va-t-il rentrer ? Dans quelles conditions ? atteste qu’ils ont toujours un sentiment de responsabilitĂ© vis-Ă -vis de lui, mĂȘme s’il est placĂ© depuis longtemps. Cette question est, de fait, Ă©ludĂ©e quand les parents sont totalement absents durant le placement, et elle est posĂ©e de maniĂšre totalement diffĂ©rente quand le parent s’est recomposĂ© une famille. Nous avons dit plus haut qu’en refondant une famille, les parents prenaient de la distance avec les services sociaux ; bien souvent, la rupture n’est pas totale et quelques rencontres ont lieu Ă  la demande de l’enfant. Le maintien du lien se fait donc Ă  l’initiative de l’enfant, la plupart du temps appuyĂ© par l’institution. Il arrive alors que les parents ne soient pas demandeurs et aient confiĂ© » la totalitĂ© de leurs responsabilitĂ©s Ă  l’institution. Dans ce cas, ils ne se posent pas la question de leurs responsabilitĂ©s futures vis-Ă -vis de leurs enfants ils estiment que ceux-ci mĂšnent dĂ©sormais leur vie ailleurs, sous une responsabilitĂ© qu’eux-mĂȘmes ont Ă©tĂ© contraints Ă  dĂ©lĂ©guer. 28 Chacun des parents contribue Ă  l'entretien et Ă  l'Ă©ducation des enfants Ă  proportion de ses ress ... 29 L’enquĂȘte sur les dossiers ase a rĂ©vĂ©lĂ© diffĂ©rentes formes de prĂ©caritĂ© prĂ©caritĂ© dans le rappor ... 30 Isabelle Frechon, L’insertion sociale et familiale de jeunes femmes anciennement placĂ©es en foyer ... 55Il va sans dire que la protection offerte Ă  l’enfant limite Ă©galement une partie des responsabilitĂ©s parentales, puisque celles-ci sont partagĂ©es. Comment assumer l’accompagnement d’un jeune de 18 ou 21 ans revenu au domicile parental alors qu’on ne l’a pas accompagnĂ© au quotidien les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes ? Ici se pose la question des obligations lĂ©gales des parents envers leur enfant majeur28, mais aussi celle du devoir moral tous les parents ne se sentent pas responsables de l’enfant devenu jeune majeur et indĂ©pendant des services de protection. Les conditions de vie des parents d’enfants placĂ©s sont gĂ©nĂ©ralement caractĂ©risĂ©es par une forme de pauvretĂ© socioĂ©conomique29. Comment pourraient-ils accompagner l’insertion sociale et professionnelle de leurs enfants, alors qu’eux-mĂȘmes ont des difficultĂ©s d’insertion et qu’il n’y a plus d’aides possibles aprĂšs 21 ans plus de prestations familiales, plus de protection judiciaire ou administrative, pas de possibilitĂ©s d’accĂšs au rmi ? Se pose pleinement la question de la complĂ©mentaritĂ© entre solidaritĂ© institutionnelle et solidaritĂ© familiale30. Finalement, que le placement ait Ă©tĂ© souhaitĂ© ou non, le retour des enfants au domicile parental aprĂšs un temps de placement long est rarement recherchĂ© par les parents car il entraĂźne les responsabilitĂ©s parentales affĂ©rentes. 56Les recompositions du point de vue des parents Ă  partir du placement s’opĂšrent en deux phases distinctes la rĂ©action puis l’adaptation. L’une peut faire Ă©cho Ă  l’autre, car c’est bien la perception par les parents du sens de la prise en charge institutionnelle au dĂ©but du placement qui va remodeler leur mode de vie soit apprendre Ă  vivre sans enfant ; soit vivre autrement ; soit amĂ©nager sa vie avec ses enfants. Le parcours de l’accueillant familial L’entrĂ©e dans la fonction 31 Les assistants familiaux ne sont pas rĂ©partis de maniĂšre homogĂšne sur le territoire du FinistĂšre. ... 32 Certaines pratiques commencent Ă  apparaĂźtre, prenant en compte la diversification des formes famil ... 57Ce n’est pas au travers d’une ordinaire recherche d’emploi que se construit le projet d’accueillir un enfant dans sa famille. Celui-ci apparaĂźt avant tout fondĂ© sur une connaissance prĂ©alable de l’activitĂ© rĂ©sidence dans un territoire ayant une tradition d’accueil31, activitĂ© exercĂ©e par la famille Ă©largie, les voisins, les amis ; dans certains cas, l’adulte s’y destinant a fait lui-mĂȘme l’expĂ©rience du placement durant l’enfance On va essayer de refaire ce qu’on a fait pour moi. Nous, on considĂšre vraiment ça comme un travail. » Assistant familial. Cette activitĂ© est rarement un projet individuel32 ; elle s’inscrit dans le parcours familial de la famille d’accueil On a pris un an pour se dĂ©cider. Il n’y avait pas que moi qui changeais de mĂ©tier. C’est quand mĂȘme un chamboulement et tout le monde participe. Il faut que les enfants acceptent de nous partager. » Assistante familiale d’Anna / cat. enfants dĂ©placĂ©s ». 58Elle peut ĂȘtre une possibilitĂ© pour faire famille » prĂ©sence d’enfant dans un milieu jusqu’alors sans enfant, une sorte d’assurance contre la vieillesse pour continuer Ă  ĂȘtre une famille quand les enfants grandissent et qu’ils s’autonomisent en quittant le domicile familial. L’accueil peut Ă©galement ĂȘtre perçu d’abord comme une activitĂ© professionnelle valorisante. Les facteurs aboutissant Ă  la dĂ©cision d’exercer comme famille d’accueil sont variĂ©s et s’articulent bien souvent les uns aux autres situation matĂ©rielle de la famille logement, rapport Ă  l’emploi
, rapport avec l’ase histoire des liens entretenus avec l’institution, rapport aux enfants, fonctionnement des couples, Ă©tapes familiales dĂ©part des enfants
, liens entre l’environnement proche famille, voisinage et l’ase. 59Les activitĂ©s d’assistant familial et d’assistant maternel sont deux activitĂ©s exercĂ©es Ă  domicile. Mais, pour l’une, l’activitĂ© est continue 24h/24h, pour l’autre, il y a des horaires de travail. Le travail de l’assistant familial a une visĂ©e sociale plus valorisĂ©e dans la mesure oĂč l’accueil des enfants est conditionnĂ© par ce qu’ils ont vĂ©cu auparavant situation de danger ou de risque. 60Au-delĂ  d’un projet professionnel, l’accueil est perçu comme un projet humain fortement valorisĂ© socialement celui de sauver un enfant », de sortir l’enfant d’un milieu dĂ©faillant qui l’a abĂźmĂ©. La notion de rĂ©paration est importante puisqu’elle affirme le rĂŽle nĂ©cessairement positif de la famille d’accueil, qui rĂ©pare ce que la famille d’origine a abĂźmĂ©. Pour tous ces enfants-lĂ , s’ils sont en famille d’accueil, c’est qu’il y a eu un problĂšme. On ne va pas tout rĂ©parer mais pour Joris
 C’était peut-ĂȘtre un dĂ©fi que je me suis lancĂ©, je ne sais pas, mais je veux qu’il rĂ©ussisse. » Assistante familiale de Joris / cat. enfants placĂ©s ». 61L’accueil, c’est la possibilitĂ© de faire partager son quotidien familial, reconnu et certifiĂ© comme bon » par les procĂ©dures d’agrĂ©ment comme assistant familial. Il s’agit de faire dĂ©couvrir Ă  l’enfant que l’on accueille tous les Ă©lĂ©ments de la vie familiale que l’on considĂšre comme importants les repas pris ensemble, prĂ©parĂ©s collectivement, les rĂšgles de la vie familiale, les rĂšgles d’hygiĂšne, les sorties en famille
 Parce que le mode de fonctionnement familial a Ă©tĂ© Ă©valuĂ© et jugĂ© comme bon, les familles d’accueil sont amenĂ©es Ă  le faire partager Ă  d’autres au travers d’un statut non plus familial mais professionnel. 33 L’assistant familial constitue, avec l’ensemble des personnes rĂ©sidant Ă  son domicile, une famil ... 62D’un point de vue individuel, il y a pour un des membres du couple – le plus souvent la femme – l’entrĂ©e dans un mĂ©tier celui d’assistante familiale. D’un point de vue collectif, il y a la mobilisation des autres membres de la famille le conjoint, les enfants et de leur rĂ©seau social famille Ă©largie, voisinage
. La famille d’accueil n’est pas rĂ©ductible au seul mĂ©tier d’assistant familial33. 63Enfin, le mĂ©tier d’assistant familial confĂšre un statut particulier, reconnu par l’institution, Ă  celui qui l’exerce. Cela ne veut pas dire pour autant que cette personne sera celle qui joue le rĂŽle le plus important dans la prise en charge de l’enfant placĂ© ; cela veut simplement dire que l’assistant familial sera le rĂ©fĂ©rent aux yeux de l’institution, son interlocuteur privilĂ©giĂ©. Le premier accueil et les suivants 34 L’enfant arrivĂ© plus grand prĂȘte moins Ă  l’expression de sentiments maternels ; il ne peut plus ... 64La famille d’accueil est dĂšs le dĂ©but dans l’assurance de jouer un bon rĂŽle auprĂšs de l’enfant. Cependant, au-delĂ  de ce que confĂšre l’entrĂ©e dans le mĂ©tier, d’autres Ă©lĂ©ments sont partie prenante de l’investissement qu’elle pourra dĂ©velopper. L’ñge de l’enfant34 influence beaucoup la dynamique relationnelle. Un enfant placĂ© Ă  un Ăąge prĂ©coce sera l’objet de projets professionnels et familiaux diffĂ©rents de ceux formulĂ©s pour un enfant placĂ© Ă  un Ăąge oĂč il est dĂ©jĂ  porteur d’une histoire. La question des temporalitĂ©s est centrale dans les projections autour de l’accueil la maniĂšre dont le placement est pensĂ© dans le temps va conditionner les possibilitĂ©s d’attachement Ă  l’enfant et, mĂȘme si la durĂ©e du placement n’est pas formalisĂ©e, l’expĂ©rience des acteurs la prĂ©sume On sait d’avance. MĂȘme si c’est revu tous les deux ans, on comprend quand c’est un long placement. » Assistante familiale d’Anna / cat. enfants dĂ©placĂ©s ». 65Un autre Ă©lĂ©ment d’importance est l’ordre d’arrivĂ©e des enfants dans la famille d’accueil, et la particularitĂ© du premier le parcours des enfants qui se construisent une nouvelle parentĂ© dans le placement enfants placĂ©s » est – dans notre enquĂȘte qualitative – caractĂ©risĂ© par le fait que ces enfants constituent pour la famille d’accueil les premiers enfants accueillis, ce n’est sans doute pas une coĂŻncidence. Le premier accueil est souvent perçu par la famille d’accueil comme celui qui doit rĂ©ussir du point de vue du projet professionnel et social et il est fortement investi. En Ă©voquant son arrivĂ©e en famille d’accueil, Joris explique que l’accueil a Ă©tĂ© facilitĂ© par le fait qu’il a senti qu’il Ă©tait attendu Ça se passait bien parce qu’ils [le couple d’accueil] Ă©taient assez contents de nous voir aussi. » Joris, 16 ans / cat. enfants placĂ©s ». 35 Nous avons rencontrĂ© deux couples d’accueil oĂč les conjoints ont demandĂ© un agrĂ©ment plusieurs ann ... 66Le premier accueil est un test de l’activitĂ©. Trois attitudes en dĂ©coulent, selon la maniĂšre dont est vĂ©cue cette premiĂšre expĂ©rience s’engager davantage augmenter son activitĂ© avec un agrĂ©ment supplĂ©mentaire35 ; continuer conserver la mĂȘme activitĂ© ; changer soit en se retirant totalement de l’activitĂ© d’accueil, soit en sollicitant un autre accueil c’est-Ă -dire en se laissant une deuxiĂšme chance mais avec un autre enfant. Il existe toujours un dĂ©calage entre ce que la famille d’accueil projetait avant l’accueil et la maniĂšre dont l’accueil se dĂ©roule. Le premier accueil permet aux familles d’évaluer ce qui est faisable dans un placement, et d’ajuster leurs reprĂ©sentations initiales de l’enfant enfant en danger, de sa famille famille dangereuse et de l’institution son organisation, ses professionnels, sa hiĂ©rarchie, les recours possibles. Les accueils qui suivront le premier d’accueil n’auront pas la mĂȘme place symbolique. Ils feront partie d’une vie familiale installĂ©e, dont l’arrivĂ©e d’un enfant de plus ne modifiera pas le cours. 36 Quand le premier lieu d’accueil est un Ă©tablissement, la durĂ©e du placement est infĂ©rieure Ă  un an ... 67Il ne s’agit pas pour autant de dire que, du point de vue de la famille d’accueil, les enfants se suivent et se ressemblent. La particularitĂ© de la famille d’accueil, c’est qu’elle existe comme famille avant l’accueil, et que c’est Ă  partir du premier accueil qu’elle devient famille d’accueil, d’oĂč les amĂ©nagements et l’appropriation d’un statut qui confĂšre une importance particuliĂšre au premier accueil. Les accueils qui suivent sont aussi singuliers, parce que chaque enfant est diffĂ©rent, mais ils ne rĂ©amĂ©nagent pas directement l’organisation familiale. Contrairement aux foyers, qui ont comme particularitĂ© d’ĂȘtre des lieux de passage36 il est difficile pour les professionnels de se souvenir de tous les enfants qui y sont passĂ©s, la famille d’accueil ou au moins l’un de ses membres conserve en mĂ©moire tous les enfants qui ont participĂ© un temps Ă  la communautĂ© familiale. Chaque enfant fait partie de la mĂ©moire familiale ; il ne conserve pas forcĂ©ment une place, mais il en a occupĂ© une. Le poids du quotidien 68ImpliquĂ© dans le quotidien de l’enfant, la famille d’accueil a un poids », une influence, une autoritĂ© non nĂ©gligeable sur l’enfant et sur l’ensemble de ses relations – notamment sur les relations parent/enfant – par ce qu’elle peut dire et par ce qu’elle peut faire. Elle peut volontairement ou involontairement contribuer au maintien ou Ă  la rupture des liens avec les parents biologiques, conforter ou dissuader l’enfant dans ses positionnements Quand la mĂšre d’Astrid s’est mariĂ©e, elle a invitĂ© les familles d’accueil oĂč ses enfants Ă©taient placĂ©s. Certaines ont honorĂ© l’invitation, d’autres l’ont dĂ©clinĂ©e. 69La place de chacun parents et famille d’accueil dans le placement est aussi un parcours. Le partage des compĂ©tences parentales ne va pas de soi ; il se nĂ©gocie en fonction des compĂ©tences perçues chez les parents ou les familles d’accueil, par les uns ou les autres. Dans ce processus oĂč la fonction parentale est dissociĂ©e du statut de parent, plusieurs scĂ©narios peuvent s’observer la fonction peut ĂȘtre dĂ©lĂ©guĂ©e partiellement, totalement, ou encore les parents biologiques peuvent refuser de la dĂ©lĂ©guer. Ce dernier cas de figure créée une situation conflictuelle, avec deux issues possibles soit la famille d’accueil se retire de la prise en charge en invoquant l’impossibilitĂ© de travailler dans un climat de tension, de conflit de loyautĂ© rendant impossible l’intĂ©gration de l’enfant dans un autre fonctionnement familial ; soit l’institution gĂšre les droits de visite et d’hĂ©bergement de façon Ă  mettre de la distance entre parents biologiques et enfant. Dans ce parcours, il est primordial pour les protagonistes d’apprendre Ă  se connaĂźtre et Ă  reconnaĂźtre Ă  l’autre des compĂ©tences parentales, ou un rĂŽle parental, pour laisser Ă  l’autre une place physique ou symbolique dans le quotidien du placement. 70Par l’ordinaire qu’elle offre, la famille d’accueil met, souvent malgrĂ© elle, l’enfant dans un entre-deux propice Ă  la comparaison entre milieu d’origine et milieu d’accueil. Dans ce face-Ă -face, outre les conditions matĂ©rielles, ce sont les valeurs qui diffĂšrent voire s’opposent. Toute la difficultĂ© rĂ©side donc dans la prĂ©sentation Ă  l’enfant de nouvelles maniĂšres de vivre qui ne doivent pas disqualifier ses prĂ©cĂ©dentes pratiques. ConcrĂštement la famille d’accueil se trouve face Ă  une impasse quand il s’agit de rĂ©pondre Ă  ces prĂ©conisations soit elle intĂšgre l’enfant dans les bonnes » pratiques familiales et dĂ©signe par dĂ©faut celles qui sont mauvaises » ; soit elle laisse Ă  l’enfant la possibilitĂ© de conserver ses rĂšgles familiales d’avant mais, de fait, ne lui permet pas d’intĂ©grer un nouveau mode et groupe familial. 71Le quotidien de l’accueil est rĂ©gi par deux types de rĂšgles les rĂšgles de la vie familiale, souvent implicites, qui s’apprennent en partageant l’expĂ©rience du groupe familial ; les rĂšgles institutionnelles de l’accueil, qui sont formalisĂ©es avec un tiers le rĂ©fĂ©rent ase garant de la neutralitĂ© » de la relation entre famille d’accueil et enfant. Le deuxiĂšme type de rĂšgles est discriminant, dans la mesure oĂč celles-ci ne s’adressent qu’aux enfants accueillis on peut penser notamment aux dĂ©marches administratives autour des sorties ou aux appellations donnĂ©es aux diffĂ©rents membres de la famille. Quand NoĂ©mie 16 ans / cat. enfants dĂ©placĂ©s » aborde la question des sorties, elle ne cache pas sa colĂšre concernant les temporalitĂ©s administratives qui lui sont imposĂ©es J’ai l’impression d’avoir ma vie notĂ©e sur un calendrier. » 37 Les adaptations secondaires reprĂ©sentent pour l’individu le moyen de s’écarter du rĂŽle et du per ... 72Au-delĂ  du contrat formel, ce sont le quotidien, l’expĂ©rience et la confiance mutuelle construits au cours du placement qui participent Ă  engager les familles d’accueil dans la prise en charge au-delĂ  du cadre strictement professionnel. Cette marge de manƓuvre que se donnent certaines familles d’accueil est possible au travers du jeu d’acteurs », c’est-Ă -dire au travers des nĂ©gociations permanentes entre famille d’accueil, parents, enfant, et reprĂ©sentants institutionnels. Ce qu’Erving Goffman appelle des adaptations secondaires37 permet d’ allĂ©ger » les contraintes de l’accueil des deux cĂŽtĂ©s, celui de la famille d’accueil et celui de l’enfant accueilli. 73Anne Cadoret distinguait, dans les annĂ©es 1980, trois types de familles d’accueil et trois projets d’accueil diffĂ©rents nous et eux », la grande famille » et la famille professionnelle ». Elle signalait dĂ©jĂ  l’apparition de nouvelles maniĂšres de faire qui ne correspondaient pas aux formes traditionnelles de l’accueil avec le modĂšle de la famille professionnelle ». Ces catĂ©gories paraissent encore valides aujourd’hui. Ce que nous mettrons peut-ĂȘtre davantage en avant, c’est le fait qu’elles peuvent se chevaucher au cours de l’expĂ©rience du placement et de l’expĂ©rience familiale. En effet, on peut imaginer le passage de la famille professionnelle » Ă  la grande famille », par exemple. 38 Le groupe familial se construit par une expĂ©rience commune dans la durĂ©e, oĂč les repĂšres des uns s ... 74C’est dans la dynamique de la relation et au travers de certains Ă©lĂ©ments objectifs comme la durĂ©e du parcours ou l’ñge de l’enfant Ă  son arrivĂ©e en famille d’accueil que l’expĂ©rience du placement devient expĂ©rience familiale38, et que l’expĂ©rience familiale devient expĂ©rience professionnelle. Il est donc difficile de caractĂ©riser des types de familles qui permettent la construction de types de parcours, alors que ce sont des parcours qui construisent des individus et des groupes, et notamment des groupes familiaux. Des diffĂ©rences manifestes peuvent s’observer entre les jeunes gĂ©nĂ©rations d’assistants familiaux et les anciennes gĂ©nĂ©rations de familles d’accueil. Pour les plus jeunes socialisĂ©s dans le mĂ©tier, les rĂšgles institutionnelles sont des repĂšres primordiaux [
] Jeannine [assistante familiale], elle est vachement rĂ©glo
 Il y a beaucoup de familles d’accueil qui prennent la responsabilitĂ© d’emmener les enfants chez leurs amis, ils vĂ©rifient quand mĂȘme avant
 Mais Jeannine, elle ne veut aucune responsabilitĂ© sur son dos. » NoĂ©mie, 16 ans / cat. enfants dĂ©placĂ©s ». 39 Michel de Certeau, L’invention du quotidien – 1. Arts de faire, Folio, Gallimard, 1990. 75Pour les plus anciens, la professionnalisation de l’activitĂ© bouscule des maniĂšres de faire basĂ©es sur l’expĂ©rience de l’accueil, et leur savoir-faire » demeure leur rĂ©fĂ©rence. Il ne s’agit pas ici d’opposer formation professionnelle et expĂ©rience mais il faut s’interroger sur la maniĂšre dont se construit la marge de manƓuvre, le champ d’initiatives Ă  l’intĂ©rieur des contraintes institutionnelles. Ce systĂšme des contraintes institutionnelles dans l’accueil se durcit en mĂȘme temps qu’il offre aux individus un nouveau champ des possibles, avec des garanties et des droits pour les professionnels. La question qui demeure en suspens est celle de la place que va pouvoir occuper l’expĂ©rience d’accueil, dans le sens du rĂ©sultat de la marge de manƓuvre qui demeure celle du quotidien partagĂ©. Est-ce que ce cadre qui se rigidifie laissera la possibilitĂ© aux acteurs d’innover au-delĂ  de ce qui est prescrit, de dĂ©velopper des tactiques de rĂ©sistance39 afin d’ajuster les rĂšgles collectives aux singularitĂ©s des relations humaines ? 76Le champ des possibles de la famille d’accueil ne semble pas systĂ©matiquement dĂ©pendre des dispositions institutionnelles mais paraĂźt particuliĂšrement influencĂ© par la structure mĂȘme de la famille et ses Ă©volutions. Le sens de l’accueil ne peut ĂȘtre lu seulement en fonction de l’expĂ©rience du placement, car il est tout autant fonction de l’expĂ©rience familiale et de ses recompositions [
] Il se trouve qu’on a encore des enfants Ă  charge et que pour Bertrand [assistant familial], il faudrait qu’il retrouve un travail, un autre travail parce qu’on ne veut plus faire d’accueil. On a maintenant une petite-fille, on aura bientĂŽt d’autres petits-enfants. On est douze tous les week-ends avec les copains de nos filles et bon, il n’y a pas la place, c’est ingĂ©rable. » Conjointe de l’assistant familial de David / cat. enfants placĂ©s ». 77Le parcours de la famille d’accueil est rĂ©gi de maniĂšre inĂ©gale par trois projets le projet familial, le projet social et le projet professionnel. Le projet familial s’étend depuis la prime adhĂ©sion Ă  l’accueil jusqu’à l’intĂ©gration pĂ©renne de nouveaux membres dans l’entitĂ© familiale. Le projet professionnel est un projet individuel mĂȘme s’il est partagĂ© d’apprentissage d’un mĂ©tier, d’un statut, d’une fonction qui invite Ă  se positionner en tant qu’assistant familial. Le projet social oscille entre idĂ©aux dĂ©fendus et possibilitĂ©s de les mettre en Ɠuvre. Ces projets se construisent et se remanient en fonction de l’expĂ©rience de l’accueil, des interactions avec l’enfant, sa famille et les autres professionnels du secteur social. Une mĂȘme famille d’accueil peut connaĂźtre un agencement trĂšs diffĂ©rent de ses projets en fonction des temporalitĂ©s de la carriĂšre, mais aussi de ses expĂ©riences d’accueil. Conclusion les possibles du parcours de placement 78Nous avons voulu montrer ici que, si l’on ne considĂšre le parcours de placement qu’à travers la dynamique des dĂ©placements dans le temps et dans l’espace, on rĂ©duit le champ de vision Ă  la trajectoire individuelle de l’enfant. Par contre, si on considĂšre, le parcours de placement Ă  travers son dĂ©placement social, il ne peut plus ĂȘtre perçu comme individuel puisqu’il porte l’empreinte des acteurs et des groupes qui y participent et qui se recomposent Ă  partir du placement. 79Le parcours de placement s’élabore et se construit au travers du jeu des acteurs et c’est seulement quand il se rĂ©duit Ă  un parcours individuel d’enfant dĂ©placĂ©, c’est-Ă -dire qu’il n’est pas partagĂ©, investi et Ă©laborĂ© collectivement, qu’il devient une expĂ©rience orientĂ©e par un seul repĂšre le dĂ©placement. Il y a certes tout un ensemble de rĂšgles dans l’accueil qui contraignent le parcours l’institution dĂ©cide quand, oĂč, dans quelles conditions l’enfant sera placĂ© et le rĂŽle de chacun dans le placement. Mais l’unilatĂ©ralitĂ© de la dĂ©finition des conditions d’entrĂ©e dans le placement cache, par ses aspects trĂšs formels, un premier jeu » plus informel, qui est celui de l’adaptation c’est-Ă -dire de l’apprĂ©hension premiĂšre d’un Ă©vĂšnement et les comportements qui en dĂ©coulent. 80En dĂ©ployant les diverses dimensions de ces expĂ©riences sociales et la subjectivitĂ© de la construction des parcours des jeunes rencontrĂ©s, tant du point de vue de l’enfant que de celui des parents et des professionnels du quotidien de la prise en charge, nous avons tentĂ© de montrer la maniĂšre dont s’invente ce parcours, au-delĂ  des dispositions qui le dĂ©terminent, et notamment le fait qu’il est le produit d’interactions qui mettent en jeu l’institution, lales familles et l’enfant. 40 Cf. Romain GĂ©ny, "RĂ©ponse Ă©ducative" de la pjj et conversion des habitus », SociĂ©tĂ©s et jeunesse ... 41 Isabelle Astier, Les nouvelles rĂšgles du social, puf, Paris, 2007, p. 186. 81La logique actuelle de la protection de l’enfance prĂŽne le primat de l’intervention sur dĂ©cision administrative, donnant la prĂ©fĂ©rence Ă  la contractualisation directe entre acteurs familiaux et institution, autour d’un projet pour l’enfant, et d’un engagement de chacun pour une conversion40 de situation. Dans les prises en charge administratives, les temporalitĂ©s sont aussi fonction des moyens que les dĂ©partements se donnent pour protĂ©ger l’enfance de leur territoire. L’intervention des juges des enfants, quant Ă  elle, est amenĂ©e Ă  se marginaliser en se centrant sur les enfants de ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas contractualiser avec l’institution. La dĂ©marcation entre protection administrative et protection judiciaire se situe dĂšs lors beaucoup moins dans la mesure du danger encouru que dans la capacitĂ© des parents Ă  se responsabiliser. Equiper les individus afin qu’ils puissent prendre soin d’eux-mĂȘmes est par consĂ©quent l’enjeu des annĂ©es Ă  venir en matiĂšre de protection sociale41. » 42 À propos des personnes incarcĂ©rĂ©es, Gilles Chantraine parle de perversitĂ© institutionnelle » qua ... 82Ici se situe le paradoxe institutionnel, quand l’injonction faite aux acteurs familiaux de se responsabiliser autour de la construction d’un projet, ne s’accompagne pas des moyens nĂ©cessaires, en termes de temporalitĂ© et d’indĂ©pendance, pour construire un tel projet pĂ©renne. Ce paradoxe est de mĂȘme nature que celui formulĂ© par Gilles Chantraine Ă  propos de la prison42, quand l’injonction d’un travail sur soi faite aux acteurs va de pair avec une situation de dĂ©pendance institutionnelle. Comment familles d’origine et familles d’accueil peuvent-elles prendre leur part de responsabilitĂ© dans la construction d’un projet de changement dans l’intĂ©rĂȘt de l’enfant, si les moyens nĂ©cessaires pour maintenir ouvert ce que nous avons appelĂ© le champ des possibles, ne sont pas disponibles, en termes de temporalitĂ© et d’autonomie ?
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UnbĂ©bĂ© est nĂ© il y a un mois et demi dans une famille d’Ukrainiens rĂ©fugiĂ©s Ă  Orpierre. Ses parents ne savent pas ï»żde quoi sera fait leur avenir, mais ils positivent. Centre de documentation de Nadja Accueil Le centre Nadja Le centre de documentation La base de donnĂ©es Catalogue NouveautĂ©s Recherche simple et recherche avancĂ©e Recherche de pĂ©riodiques Plan de classement thĂ©matique Le thĂ©saurus Promosanthes Outils pĂ©dagogiques SĂ©lections VidĂ©os SĂ©lections thĂ©matiques ActualitĂ©s En pratique CATALOGUE NADJA DOCUMENTATION SUR LES DEPENDANCES Accueil Le centre Nadja Le centre de documentation La base de donnĂ©es Catalogue NouveautĂ©s Recherche simple et recherche avancĂ©e Recherche de pĂ©riodiques Plan de classement thĂ©matique Le thĂ©saurus Promosanthes Outils pĂ©dagogiques SĂ©lections VidĂ©os SĂ©lections thĂ©matiques ActualitĂ©s En pratique Exemplaires 1 Code-barresCoteSupportLocalisationSectionDisponibilitĂ©CE996623REV ENFANCE & PSY R10959BulletinNADJAPĂ©riodiquesEn ligneDisponible Aucun avis, veuillez vous identifier pour ajouter le vĂŽtre ! Accueil SĂ©lection de la langue Se connecter Adresse Centre de documentation de Nadja Rue Souverain-Pont, 56 4000 LiĂšge 4000 LiĂšge Belgique +3204/ contact
Ilest alors frĂ©quent d’entendre parler de « conflit de loyautĂ© ». L’enfant accueilli semble parfois ne pas pouvoir profiter de ce que peut lui apporter chacune des familles et il alterne entre
Elle privilĂ©gie l’accueil de fratries dans le but de soutenir le lien entre frĂšres et sƓurs parfois Ă©branlĂ© par leur parcours de vie et l’accompagnement Ă©ducatif est construit autour de cette des professionnels tente d’aider chacun Ă  se reconstruire, Ă  s’exprimer et Ă  retrouver ses droits. Certains d’entre eux manifestent fortement leur fragilitĂ©, leur colĂšre, leur incomprĂ©hension. Un suivi psychologique hebdomadaire en individuel leur permet d’aborder la question du placement, les Ă©vĂ©nements traumatiques qu’ils ont pu vivre, mais aussi leur place au sein de la famille et dans leur histoire. Certains prĂ©sentent des difficultĂ©s scolaires nĂ©cessitant parfois un accompagnement spĂ©cifique et renforcĂ©. Des activitĂ©s de loisirs et des sĂ©jours favorisent leur Ă©panouissement et la dĂ©couverte culturelle. Accueillir des enfants dont les familles sont confrontĂ©es Ă  des difficultĂ©s psychologiques et sociales Favoriser l’insertion ou la rĂ©insertion sociale et scolaire de ces enfants Assurer la permanence et la reconstruction des liens sociaux et familiaux PrĂ©parer le retour des enfants au domicile familial Les enfants accueillis 20 enfants filles et garçons ĂągĂ©s de 3 Ă  13 ans Ă  l’admission souffrant ou non de troubles du comportement et de la personnalitĂ© prioritairement en provenance du dĂ©partement de l’Essonne L’Accueil Modulable Le projet d’Accueil Modulable au sein de la Maison d’Enfants a Ă©tĂ© lancĂ© en 2010 afin de proposer un accompagnement Ă©ducatif diversifiĂ© qui rĂ©ponde aux besoins des enfants. Il s’agit d’un accompagnement Ă©ducatif renforcĂ©, au domicile de la famille, avec une possibilitĂ© d’accueil en cas de crise. Cette solution offre une alternative au placement, favorise les retours en famille rĂ©ussis ainsi que le maintien au domicile. Mis en place le 1er septembre 2011, pour trois mesures, le service ne cesse de voir son activitĂ© s’accroitre et est aujourd’hui mis en place pour 8 situations. Il est envisagĂ© d’augmenter le nombre de places Ă  19 prochainement. Actuellement, l’équipe d’accueil modulable est composĂ©e d’une Ă©quipe comprenant une psychologue et des Ă©ducateurs placĂ©e sous la responsabilitĂ© de la Cheffe de service de La Maison d’enfants. Les professionnels interviennent cinq heures au domicile des famille par enfant accompagnĂ©. NOS PARTENAIRES l’Education Nationale les Maisons DĂ©partementales des SolidaritĂ©s le Conseil GĂ©nĂ©ral de l’Essonne les CMP centres mĂ©dico-psychologiques les clubs sportifs locaux L’Aide Sociale Ă  l’Enfance L’ASE est placĂ©e sous l’autoritĂ© du PrĂ©sident du Conseil GĂ©nĂ©ral Direction de la Protection de l’Enfance.Elle a pour mission premiĂšre la protection de l’enfance et la prise en charge des enfants qui lui sont confiĂ©s. Cette protection s’exerce dans deux cadres dans le cadre d’une mesure administrative l’accueil provisoire » AP dans le cadre d’une mesure judiciaire ordonnance de placement provisoire » OPP L’accueil provisoire AP C’est une mesure qui peut ĂȘtre sollicitĂ©e par les parents, les travailleurs sociaux du secteur, et/ou l’enfant auprĂšs de l’ASE. Elle intervient lorsque parents et/ou enfants rencontrent des difficultĂ©s telles, qu’ils demandent le placement de l’enfant hors du milieu familial en le confiant Ă  l’ASE pour une pĂ©riode de placement provisoire OPP Il s’agit d’une mesure de placement qui intervient sur dĂ©cision du Juge des Enfants en rĂ©fĂ©rence Ă  l’article 375 du Code Civil, lorsque la santĂ©, la sĂ©curitĂ©, la moralitĂ© d’un mineur non Ă©mancipĂ© sont en danger ou si les conditions relatives Ă  son Ă©ducation sont compromises . En France, l’assistance Ă©ducative est un dispositif de protection judiciaire des mineurs en danger. Tout le travail que nous menons Ă  la Maison d’enfants vise Ă  passer d’une situation de rivalitĂ© » avec les familles, Ă  une complĂ©mentaritĂ© dans l’action Ă©ducative. Le projet Ă©ducatif de l’enfant nĂ©cessite une alliance Ă©ducative entre les professionnels et la famille. Les professionnels apportent une aide humaine, morale, psychologique, technique ainsi qu’un conseil Ă©ducatif mais, en aucun cas, se substituent Ă  la famille, aux parents. Nous prĂ©fĂ©rons donc parler de supplĂ©ance plutĂŽt que de substitut » parental. La complĂ©mentaritĂ© Ă©ducative s’articule autour de trois axes Informer Consulter NĂ©gocier La maison d’enfants de Saint-ChĂ©ron et ses professionnels se sont engagĂ©s en adhĂ©rant Ă  la Charte en faveur de l’enfant et des familles . Cette charte entre dans le plan d’orientation 2011-2016 du Conseil GĂ©nĂ©ral Bien grandir en Essonne ». TĂ©lĂ©charger la Charte enfance et familleIl nous paraĂźt essentiel de placer notre action Ă©ducative dans un systĂšme d’interaction triangulaire. Il s’agit d’éviter le double lien » qui met l’enfant en situation de conflit de loyautĂ© si je m’intĂšgre dans les coutumes de mon institution, je trahis ma famille si je suis en accord avec ma famille, je trahis la confiance de mes Ă©ducateurs ! Ce conflit de loyautĂ© risque fort de mettre l’enfant au centre de tous les dĂ©saccords entre la famille et l’institution. La Maison d’Enfants Ă  CaractĂšre Social MECS Françoise Dolto accueille des enfants en difficultĂ© psychosociale soit en accueil provisoire, soit par ordonnance de placement provisoire. La MECS Françoise Dolto s’appuie sur une Ă©quipe pluridisciplinaire coordonnĂ©e par Delphine DANOIS. La MECS a Ă©tĂ© créé en 1960. DĂ©couvrez l’historique du centre. 73 avenue de Dourdan 91530 Saint-ChĂ©ron 01 64 56 71 71 MECS Françoise Dolto xW23y.
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