Vous avez lâimpression que vous protĂ©gez ou dĂ©fendez un comportement, une habitude perpĂ©tuĂ©e dans votre famille ? Et si câĂ©tait une question de loyautĂ© familiale inconsciente ? Que ce lien soit acceptĂ© ou imposĂ©, il faut apprendre Ă lĂącher ce lien toxique » pour ne pas avoir Ă en supporter le poids et surtout Ă©viter que les gĂ©nĂ©rations futures portent son fardeau, qui peut ĂȘtre trĂšs lourd et avoir des consĂ©quences⊠Je vous explique aujourdâhui, comment se libĂ©rer de la loyautĂ© familiale sans crĂ©er le chaos dans sa vie. Quâest-ce que la loyautĂ© familiale ? Selon les tendances de la PsychogĂ©nĂ©alogie, il est possible dâutiliser loyautĂ© familiale » ou fidĂ©litĂ© familiale » â les deux recouvrent la mĂȘme idĂ©e, le mĂȘme concept inspirĂ© de la thĂ©rapie systĂ©mique qui analyse le lien entre deux personnes ou entre une personne et un groupe. GrĂące Ă cette analyse, nous pouvons rĂ©vĂ©ler si le lien est souhaitĂ© ou subi⊠La loyautĂ© familiale fait rĂ©fĂ©rence aux sentiments dâobligations, de responsabilitĂ©s, dâengagement et de proximitĂ© mutuelles qui existent entre les membres dâune famille â par exemple, entre parents et enfantsfrĂšres et sĆursgrands-parents et petits-enfantset dâautres membres de la famille proche Sans surprise, la loyautĂ© nâest pas un trait de caractĂšre que nous valorisons uniquement chez les membres de notre famille ; nous recherchons Ă©galement les mĂȘmes traits ou des traits similaires chez dâautres qui nous sont proches, comme nos amis. Non seulement, nous sommes attirĂ©s par les traits de loyautĂ© des autres, mais nous dĂ©sirons souvent ĂȘtre perçus comme possĂ©dant ce mĂȘme trait. Les personnes qui sont fidĂšles aux membres de leur famille honorent gĂ©nĂ©ralement les traditions familiales, les obligations et sâattribuent une identitĂ© partagĂ©e. Un membre fidĂšle de la famille est Ă©motionnellement prĂ©sent avec soutien et encouragement lors de la rĂ©ussite familiale ainsi que des Ă©checs familiaux. Ces dĂ©votions inĂ©branlables sont admirables et observables ; il suffit de voir comment un membre fidĂšle de la famille aide un autre membre lors dâune maladie, dâune crise financiĂšre, de la rupture dâun mariage, dâun dĂ©cĂšs⊠La fidĂ©litĂ© est essentielle pour construire et entretenir la solidaritĂ© familiale ; cependant, la loyautĂ© familiale inconsciente peut conduire Ă un dysfonctionnement familial. Comment identifier la loyautĂ© familiale inconsciente ? Un membre de la famille qui possĂšde une loyautĂ© familiale inconsciente le fait sans hĂ©siter ni se demander pourquoi il soutient la famille mĂȘme lorsquâil y a des choses qui sont prĂ©occupantes, en contradiction directe avec ce quâil ressent, ce en quoi il croit⊠Malheureusement, les loyautĂ©s familiales inconscientes surviennent de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, inconsciemment, Ă lâinsu de lâadepte, et dans le but de maintenir la paix et lâhomĂ©ostasie au sein de la famille. Parfois, le membre de la famille aveuglĂ©ment loyal ignorera ou rejettera des exemples concrets de comportements et dâactions prĂ©judiciables dâune famille dans une tentative dĂ©libĂ©rĂ©e dâĂ©viter de provoquer des tensions au sein de la famille. La loyautĂ© familiale inconsciente exige que les membres de la famille ignorent lorsquâun membre est violent envers un autre, a un problĂšme de toxicomanie qui crĂ©e des problĂšmes au sein de la famille, a des problĂšmes de jeu, dâargent⊠en faveur de lâacceptation des opinions et perceptions acceptĂ©es par la famille des Ă©vĂ©nements en question. La fidĂ©litĂ© commence gĂ©nĂ©ralement dĂšs la petite enfance pour gagner lâamour, lâapprobation et lâacceptation des parents. Nous voulons tous croire que nous avons une famille saine et solide, alors nous ignorons les imperfections et transformons nos problĂšmes familiaux en vertus⊠Trop souvent, nous ne reconnaissons pas quâil y a des problĂšmes au sein de notre famille jusquâĂ ce que nous ayons lâoccasion dâobserver le style familial et les interactions de la famille de quelquâun dâautre. La rĂ©alitĂ© vient plus tard lorsque nous voyons les familles dâautres personnes ou que nous Ă©pousons quelquâun dont la famille peut ĂȘtre en dĂ©saccord et contester la dĂ©cision dâun membre sans compromettre lâintĂ©gritĂ© de la relation familiale. Concept de loyautĂ© familiale Pour illustrer ce que nous venons de dire, prenons un trĂšs bon exemple de fidĂ©litĂ© familiale, facile Ă comprendre. Imaginez une famille oĂč lâun des ancĂȘtres a Ă©tĂ© contraint de se marier non par amour, mais Ă cause dâintĂ©rĂȘts financiers. Câest ce que nous appelons un mariage de convenance, ou faire un bon mariage ». En fonction des intĂ©rĂȘts en jeu, le mariage est donc scellĂ© sous la contrainte pour Ă©viter le risque dâĂȘtre privĂ© de patrimoine Ă terme. Les enfants sont contraints de se marier sous la pression de leurs parents pour le bien des deux familles, comme ils devaient eux-mĂȘmes le faire auparavant. Cette union forcĂ©e rendra le couple malheureux toute sa vie et laissera Ă la gĂ©nĂ©ration suivante lâimage de la dĂ©ception dans lâamour conjugal. Le message lĂ©guĂ© est alors assez clair Lâamour nâa rien Ă voir avec le mariage â et pire, lâamour associĂ© au mariage est Ă craindre. Par consĂ©quent, pour ĂȘtre fidĂšle Ă la famille et Ă©viter dâavoir peur, il est commode et acceptĂ© de se marier pour des intĂ©rĂȘts financiers et de mettre lâamour de cĂŽtĂ©. Câest ce que les descendants de ce couple riche mais malheureux vont alors faire et refaire, inscrivant cette philosophie de vie dans lâarbre de lâhistoire familiale. GrĂące Ă la PsychogĂ©nĂ©alogie, nous pouvons dĂ©noncer cette loyautĂ© familiale et surtout trouver des actes symboliques qui nous permettront de briser le sortilĂšge » pour nous libĂ©rer et arrĂȘter de contaminer les gĂ©nĂ©rations futures. Comment se dĂ©tacher de la loyautĂ© familiale ? Câest Ă©vident, il y a un truc en nous qui nous pousse Ă dĂ©fendre » notre famille ainsi que son style de vie, de pensĂ©e â voire mĂȘme, de reproduire son comportement. Consciemment ou inconsciemment, mĂȘme lorsque nous cherchons Ă nous diffĂ©rencier et Ă faire le contraire de ce qui a toujours Ă©tĂ© fait au sein de la famille, notre rĂ©bellion contre ce systĂšme familial créé en rĂ©alitĂ©, une cristallisation. En fait, nous dĂ©cidons de RĂAGIR au lieu de choisir et agir diffĂ©remment. Vouloir Ă tout prix Ă©viter de rĂ©pĂ©ter les schĂ©mas rĂ©pĂ©titifs transgĂ©nĂ©rationnels ne veut pas dire de faire le contraire de ce quâont fait nos ancĂȘtres â car dans ce cas, nous ne nous libĂ©rons pas, nous crĂ©ons un nouveau lien de loyautĂ© familiale invisible par lâopposition. Les liens de loyautĂ© familiale se reproduisent dans le contexte social, lâĂ©conomie, les relations, et mĂȘme la maladie. secrets de familledeuil non faittraumatismes⊠Tout cela est transmis de façon transgĂ©nĂ©rationnelle, Ă©pigĂ©nĂ©tique et hĂ©rĂ©ditaire dans notre code ADN. đ§Ź Aujourdâhui, la base de la neurobiologie prend en compte la notion de transmission INCONSCIENTE et TRANSGĂNĂRATIONNELLE. Les Ă©tudes du Professeur Jean-Pol Tassin, neurobiologiste et spĂ©cialiste du fonctionnement de la mĂ©moire, ont montrĂ© que certains types dâinformations interpersonnelles se produisent en millisecondes, et donc, elles ne sont pas conscientisĂ©es. Vous nâavez pas de souvenirs de votre enfance ? Ceci est dĂ» au fait que certaines donnĂ©es, comme les souvenirs, ne sont pas conservĂ©es de façon cognitive, donc CONSCIENTE, de maniĂšre Ă sâimprimer dans notre mĂ©moire. Au contraire, elles se posent sur un mode intuitif, au-delĂ de la perception⊠Par exemple, un trauma peut crĂ©er ce genre de rĂ©action et en rĂ©alitĂ©, vos souvenirs nâont pas disparu, ils ont simplement Ă©tĂ© stockĂ©s dans un espace oĂč votre cerveau gauche, cognitif, ne peut accĂ©der. DĂ©programmer et reprogrammer pour mettre fin aux conflits de loyautĂ© Quand on veut sortir dâun conflit de loyautĂ©, la principale peur est de foutre en lâair ses liens, de ruiner ses relations avec sa famille, et de mettre le chaos dans sa vie ! Mais, sachez que vous pouvez trĂšs bien couper une loyautĂ© familiale et sortir des mailles du filet, sans impact nĂ©faste sur le relationnel⊠Voici les 4 Ă©tapes Ă suivre pour en finir avec la loyautĂ© familiale de maniĂšre positive IdentifierComprendreDĂ©programmer Reprogrammer La libĂ©ration des mĂ©moires cellulaires transgĂ©nĂ©rationnelles est un immense cadeau de la vie. En effet, certaines personnes retrouvent des flashs, des mĂ©moires et des Ă©nergies qui Ă©taient coupĂ©s de leur Ătre actuel⊠GrĂące Ă Cellrelease, vous pouvez offrir, Ă votre Ătre ou Ă vos clients, un nettoyage de mĂ©moires pour venir se libĂ©rer de loyautĂ©s familiales inconscientes et non dĂ©sirĂ©es aujourdâhui. AprĂšs 14 ans de recherches en physique quantiqueneurosciencesmĂ©decine Ă©nergĂ©tique Et grĂące Ă mes canalisations, des informations supplĂ©mentaires sont venues complĂ©ter ce processus pour le rendre encore plus PUISSANT. Câest donc avec JOIE que je vous propose de dĂ©couvrir et de partager ce surprenant soin Ă©nergĂ©tique et physique. Tentez lâaventure CellRelease et commencez Ă rompre avec les schĂ©mas nĂ©gatifs de votre vie, et dont vous avez hĂ©rité⊠Vous aimeriez devenir praticien de dĂ©veloppement personnel et vous former Ă la mĂ©thode Cellrelease ou Hologram Resetâą dĂ©programmation et reprogrammation cellulaire via lâĂ©pigĂ©nĂ©tique et lâactivation hĂ©misphĂ©rique ? 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PourrĂ©soudre le conflit de loyautĂ© ou pour ne jamais en arriver lĂ : Chaque parent doit soutenir le rĂŽle parental Ă©gal de lâautre. Les parents ne doivent pas saper lâautoritĂ© de lâancien partenaire auprĂšs des enfants. Les parents ne doivent pas se disputer devant les enfants ou Ă
Croire Ce lien familial, pourquoi est-il si tenace?Nicole Prieur Envers et contre tout, la famille reste un lieu de repĂšres, dans une sociĂ©tĂ© oĂč tous les autres repĂšres se diluent. La corde familiale est constituĂ©e de plusieurs fils, dont lâun nous relie Ă notre enfance, quâil nous est souvent agrĂ©able dâĂ©voquer. Et puis, nous devons la vie Ă nos parents! Câest rassurant de savoir que lâon est la rĂ©sultante dâune histoire familiale. Savoir dâoĂč lâon vient ancre notre existence. Dans les fĂȘtes de famille, oĂč parfois nous hĂ©sitons Ă nous rendre, câest ce lien de filiation que lâon vient tester. Refuser dây participer, câest sâexclure, et refuser de les organiser, câest bien souvent perdre le ce lien nâest-il pas fragile?N. P. Il y a dans le lien familial tout un jeu dâattentes inconscientes qui font que lâon peut faire du mal Ă lâautre, mĂȘme si lâaffection est profonde. Un parent peut ainsi blesser son enfant avec les meilleurs sentiments du monde. Le "Câest pour ton bien!"tombe quelquefois trĂšs mal. Surtout quand il sâagit dâorienter lâenfant vers les Ă©tudes que lâon souhaite ou de disqualifier le sentiment amoureux dâun jeune⊠Les adultes amĂšnent alors lâenfant ou le jeune lĂ oĂč il ne veut pas aller, et le blessent parfois trĂšs blessures familiales sont-elles inĂ©vitables? Personnellement, je pense, comme le disait LĂ©vinas, que nous sommes responsables, au-delĂ de nos intentions, des consĂ©quences de nos actes et de nos paroles. Nous sommes tout aussi responsables de leurs effets secondaires, mĂȘme inimaginables. Alors, comment faire? En anticipant les consĂ©quences de nos actes et de nos paroles. Par exemple, systĂ©matiquement, avant dâagir ou de dire quelque chose qui va Ă lâencontre dâun dĂ©sir, il faudrait se poser la question Quâest-ce que ce que je mâapprĂȘte Ă dire ou Ă faire risque-t-il dâavoir comme consĂ©quence?» Cela diminue les risques de se dĂ©gager de ces liens familiaux qui peuvent nous gĂącher la vie?N. P. Le premier pas est de prendre conscience que lâon a une part active dans la construction du lien avec son parent, une certaine responsabilitĂ©. Mais il arrive que lâenfant, devenu adulte, se heurte Ă un mur de silence et attende indĂ©finiment que le parent lui apporte ce quâil ne lui a pas donnĂ© quand il Ă©tait jeune. Pour guĂ©rir, lâadulte doit dĂ©cider de renoncer Ă cette attente et accepter une fois pour toutes la rĂ©alitĂ© de ses parents en se disant Je nâai pas eu de bons parents. Je nâai pas eu ce que jâattendais, mais je sais quâil nây a que moi qui puisse me lâapporter.» Cette dĂ©cision met en mouvement une dynamique alors aborder les fĂȘtes de famille oĂč beaucoup se sentent mal?N. P. Les fĂȘtes de famille mettent en Ă©vidence lâĂ©tendue des comptes non rĂ©glĂ©s. Les mĂȘmes scĂ©narios sây reproduisent toujours parce que chacun reste dans son rĂŽle. Notre personnalitĂ© est faite dâune mosaĂŻque dâidentitĂ©s hĂ©tĂ©rogĂšnes que lâon gĂšre successivement au bureau, je mets en valeur mon identitĂ© de professionnelle, Ă la maison mon identitĂ© de mĂšre de famille, etc. Or les rĂ©unions de famille font vibrer simultanĂ©ment plusieurs de ces identitĂ©s. Quand on se retrouve en mĂȘme temps avec son frĂšre, sa belle-mĂšre, sa grand-mĂšre, son compagnon, nos identitĂ©s de sĆur, belle-fille, petite-fille, Ă©pouse, rĂ©agissent chacune avec ses dĂ©sirs, blessures ou insatisfactions. Cela crĂ©e des tensions intĂ©rieures qui nous rendent plus vulnĂ©rables. Alors, pour peu que mon pĂšre mâignore ou que mon frĂšre me fasse une rĂ©flexion aigre-douce, ma souffrance ancienne non rĂ©solue resurgit avec force! Mais les fĂȘtes ne sont pas le meilleur moment pour rĂ©gler ses comptes. Câest plutĂŽt celui dâune prise de conscience et de la nĂ©cessitĂ© dâun cheminement ce cheminement, qui peut aider?N. P. Le couple, sâil forme un cocon rassurant, est vraiment le lieu oĂč lâon peut aider lâautre Ă solder ses comptes. Mais câest une dĂ©marche exigeante qui demande un authentique travail intĂ©rieur de la personne blessĂ©e, qui peut ĂȘtre tentĂ©e de transposer sur le conjoint ou la conjointe ses attentes impossibles, et parfois mettre lâunion en pĂ©ril. Certains parents demandent Ă leurs enfants de les aider Ă rĂ©gler ce qui pĂšse, de rĂ©parer lâirrĂ©parable. Devant ces attentes dĂ©mesurĂ©es, lâenfant nâa dâautre issue que de trahir. Pour Ă©chapper Ă cette emprise, il doit accepter dâĂȘtre considĂ©rĂ© comme traĂźtre et dĂ©loyal. Par exemple, si ma mĂšre me demande rĂ©paration de ce quâelle nâa pas eu enfant, il me faudra oser ne pas ĂȘtre la petite fille consolante, mais lâadulte qui accompagne. Cette libertĂ© retrouvĂ©e est lâantichambre du blessure non rĂ©solue peut-elle traverser les gĂ©nĂ©rations?N. P. Les blessures non rĂ©solues appartiennent Ă lâinconscient de lâhistoire familiale. Dans ces transmissions qui se font de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, il y a des secrets de famille, des non-dits, des "trous de mĂ©moire", câest-Ă -dire des ruptures dans les chaĂźnes de transmission Ă la suite de drames vĂ©cus et indicibles. Ce qui est transmis Ă notre insu, câest une souffrance qui plane, qui se traduit par les mots, par le silence, les gestes, le corps, le langage analogique, les Ă©motions, les rĂ©cits, les contes, notre maniĂšre dâĂȘtre, les jeux relationnels. Le corps peut aussi manifester quelque chose de lâinconscient sâen libĂ©rer?N. P. Un psychologue peut aider une personne Ă comprendre comment sâest installĂ©e la mission inconsciente dont elle est porteuse, en dĂ©roulant son gĂ©nogramme 1. Aujourdâhui, avec internet, de nombreuses personnes recherchent confirmation de souffrances familiales enfouies Ă travers leur arbre gĂ©nĂ©alogique. Mais cette plongĂ©e dans ses racines nâest vĂ©ritablement libĂ©ratrice que si elle est faite avec un thĂ©rapeute, au cours dâun travail qui libĂšre lâinconscient de la la famille reste un lieu de bonheurâŠN. P. La famille reste le premier lieu dâamour. Câest pour cette raison quâelle est aussi le premier lieu oĂč sâexpĂ©rimente le sentiment dâinjustice rivalitĂ©s, disputes entre frĂšres et sĆurs qui engendre la frustration. Et qui dit frustration dit souffrance, blessures. Câest une erreur de dire "Quand on aime, on ne compte pas!"Bien au contraire, plus les liens sont forts, Ă©troits, profonds, plus on tient compte de tout. La famille nous offre son lot de bonheurs mais aussi de souffrances quâil nous faut dĂ©passer. Chaque Ă©tape de la vie nous offre la possibilitĂ© de grandir.
Larticle 3 de la loi scolaire parle de valeurs et en dĂ©finit quelques unes: complĂ©mentaritĂ© entre Ă©cole et famille: il n'y a pas de domaine rĂ©servĂ© ni Ă l'Ă©cole ni aux parents, mais il y a un domaine oĂč l'action de l'Ă©cole est principale, celui de l'acquisition de connaissances, des techniques et des mĂ©thodes (aspect pratique).
Upload Newsletter Login Sign up Publications Patents Members Institutions Omniscience Affordable Access Publisher Website Conflits de loyautĂ©, conflits d'appartenance outils de la construction de l'enfant en accueil familial Authors Oxley, Janine Publication Date Jan 01, 2013 Identifiers DOI OAI oai Source Cairn Keywords Accompagnement ThĂ©rapeutique Famille D'Accueil Accueil Familial Enfant RĂ©el Enfant Imaginaire Place Des Parents Identifications En MosaĂŻque Care Support Foster Family Foster Care Real Child Imaginary Child Parents' Role Mosaic Identifications Language French License Unknown External links Full record on Abstract Lâenfant sĂ©parĂ© de sa famille dâorigine et confiĂ© Ă une famille dâaccueil doit poursuivre sa construction entre deux modes de vie, avec des identifications en mosaĂŻque. Quel est le rĂŽle de lâinstitution de lâaccueil familial dans cette nouvelle expĂ©rience pour lâenfant ? Quel accompagnement thĂ©rapeutique lui propose-t-on, afin que les conflits de loyautĂ© ne lâemprisonnent pas dans des clivages destructeurs ? Comment la reconnaissance de la place des parents Ă part entiĂšre contribue-t-elle Ă la continuitĂ© des soins et Ă lâĂ©volution de lâenfant ? Report this publication Report Content Please explain why you want to report this content Your email Statistics Seen <100 times
Ily a deux ans, les enfants de Priscilla ont Ă©tĂ© placĂ©s en famille dâaccueil Ă la suite de son divorce. Ils nâĂ©taient pas maltraitĂ©s, mais subissaient un conflit de loyautĂ©, tiraillĂ©s
1 Cet article sâappuie pour partie sur une communication rĂ©alisĂ©e dans le cadre dâun sĂ©minaire de re ... 2 Il existe diffĂ©rents types de lieux habilitĂ©s Ă accueillir des enfants placĂ©s. Nous avons fait le ... 1Le placement dâun enfant en foyer ou en famille dâaccueil est lâimposition dâun dĂ©placement gĂ©ographique dâun lieu Ă lâautre et dâun dĂ©placement social du milieu dâorigine vers le milieu dâaccueil. Il vient bousculer le quotidien de lâenfant, de sa famille dâorigine un enfant en moins et â le cas Ă©chĂ©ant â de la famille dâaccueil2 un enfant en plus.En nous intĂ©ressant Ă ces trois groupes dâacteurs, nous allons chercher Ă mettre en Ă©vidence les Ă©tapes ordinaires » du parcours de chacun Ă partir du dĂ©but du placement, et la maniĂšre dont se recomposent les trajectoires. Le point de vue de ces acteurs du quotidien de lâavant placement et du placement Ă©claire le sens de ce parcours et la maniĂšre dont il se sĂ©rie de bifurcations jalonne ce parcours, qui fait apparaĂźtre les contraintes des uns et des autres et leurs marges de manĆuvre dans le dispositif institutionnel. Le champ des possibles ainsi ouvert est doublement apprĂ©hendĂ© tout dâabord comme un carrefour dans le parcours de lâenfant, du parent, de la famille dâaccueil, qui nĂ©cessite une orientation plus ou moins dĂ©terminĂ©e par des structures ou des dispositions institutionnelles, et ensuite comme un espace de projections futures. ĂlĂ©ments de repĂšre 3 Emilie Potin, Annick Madec dir., Parcours de placement. Du simple lieu d'accueil Ă la nĂ©gociatio ... 4 Les noms et les prĂ©noms des personnes qui apparaissent dans les extraits dâentretiens qui suivent ... 2Cet article sâappuie sur les matĂ©riaux recueillis Ă lâoccasion dâune Ă©tude sociologique commandĂ©e par le conseil gĂ©nĂ©ral du FinistĂšre portant sur les parcours de prise en charge des enfants qui lui sont confiĂ©s dans un cadre administratif ou judiciaire3. Le travail dâenquĂȘte a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en deux temps - examen de 350 dossiers de lâaide sociale Ă lâenfance soit le 1/6 des dossiers en cours de prise en charge en juin 2006 et des dossiers radiĂ©s » au cours de lâannĂ©e 2005 ; - reconstitution de 18 trajectoires de placement Ă partir dâentretiens4 auprĂšs dâune cinquantaine dâacteurs jeunes, parents et professionnels du champ de la protection de lâenfance. Les matĂ©riaux mobilisĂ©s ici ont Ă©tĂ© principalement constituĂ©s pendant cette deuxiĂšme phase qualitative de lâenquĂȘte. Cependant, certaines rĂ©fĂ©rences chiffrĂ©es issues de lâĂ©tude des dossiers seront donnĂ©es de maniĂšre ponctuelle afin de contextualiser et dâillustrer notre des enquĂȘtes quantitative et qualitative fait apparaĂźtre trois types de parcours de placement dĂ©finis par des Ă©lĂ©ments objectifs notamment la durĂ©e du placement, le nombre de dĂ©placements, lâĂąge de lâenfant au moment du premier placement⊠et des Ă©lĂ©ments plus subjectifs qui relĂšvent de lâexpĂ©rience des acteurs. En fonction du parcours suivi, nous avons appelĂ© les enfants concernĂ©s enfants placĂ©s », enfants dĂ©placĂ©s », enfants re-placĂ©s ». Les enfants placĂ©s 5 Anne Cadoret, ParentĂ© plurielle anthropologie du placement, Paris, LâHarmattan, 1995. 3Le parcours des enfants placĂ©s » est marquĂ© par la continuitĂ© et la durĂ©e ces enfants ont Ă©tĂ© placĂ©s jeunes moins de 10 ans, ont connu un lieu de placement familial long et terminent ou ont terminĂ© leur parcours dans le mĂȘme lieu dâaccueil. IntĂ©grĂ© dans un autre fonctionnement familial que celui de son milieu dâorigine, assurĂ© de la continuitĂ© de la prise en charge, investi des aspirations de son lieu dâaccueil â il sâagit exclusivement de placements familiaux â, lâenfant dĂ©veloppe un parcours de placement quâil juge de maniĂšre positive. Les parents existent mais les liens ont fluctuĂ© au cours du parcours et mĂȘme sâils persistent, les liens du quotidien ont pris le pas sur les liens du sang et les liens de droit, sans pour autant se substituer les uns aux autres. Le placement a permis de construire ce quâ Anne Cadoret nomme la parentĂ© dâaccueil5. Les enfants dĂ©placĂ©s 6 Michel Giraud, Le travail psychosocial des enfants placĂ©s », DĂ©viance et SociĂ©tĂ© 2005/4, vol. 29 ... 4Les enfants dĂ©placĂ©s » sont ceux qui ont connu plusieurs lieux dâaccueil sans retour au domicile familial. Lâenfant investit a minima le placement parce que les conditions de son accueil ne sont pas pĂ©rennes. LâĂ©puisement et la peur de crĂ©er des liens qui peuvent se voir fragilisĂ©s par une rupture font que lâenfant protĂ©gĂ© par le placement se retrouve dans une situation oĂč la sĂ©curitĂ© nâest pas forcĂ©ment plus acquise que dans son milieu dâorigine. De maniĂšre symbolique, lâenfant semble avoir perdu sa place. Michel Giraud6 parle de dĂ©territorialisation » de soi, des enfants en quĂȘte de liens et de lieux de vie improbables. Les enfants re-placĂ©s 5Les enfants re-placĂ©s » sont ceux qui ont connu un enchaĂźnement de mesures interrompu par un ou des retours au domicile familial. Lâenfant existe dans un entre-deux, entre le domicile de ses parents et le placement, dans un mouvement dâaller-retour, une forme de garde alternĂ©e ». Lâenfant sâinscrit dans la continuitĂ© familiale et il est assurĂ© que son chez lui » est chez ses parents. La mesure de protection, mĂȘme si elle concerne nominativement le mineur est une nĂ©gociation permanente entre les diffĂ©rents acteurs, un jeu Ă trois oĂč enfant, parents et professionnels se reconnaissent un rĂŽle, une avons tentĂ© dâĂ©valuer la rĂ©partition de la population dâenquĂȘte sur dossiers au sein des trois types de parcours. Pour cela nous avons Ă©tĂ© contraint de rĂ©duire la dimension idĂ©ale » de ces parcours Ă certains indicateurs quantitatifs. Nous avons dâabord cherchĂ© Ă isoler le parcours des enfants placĂ©s » 36 %, câest-Ă -dire ceux qui ont Ă©tĂ© pris en charge prĂ©cocement moins de dix ans, qui ont connu un nombre de lieux dâaccueil restreint 1 ou 2 lieu[x] dâaccueil et au moins un accueil en famille dâaccueil sans retour au domicile familial. Nous avons fait le mĂȘme travail pour le parcours des enfants dĂ©placĂ©s » 19 %, câest-Ă -dire ceux qui ont connu un nombre de lieux dâaccueil important 3 ou 4 lieux ou plus et des dĂ©placements favorisant la diversification des types de lieu dâaccueil famille dâaccueil, Ă©tablissement ou autres lieux sans retour au domicile familial. Enfin, nous avons créé la catĂ©gorie de parcours des enfants re-placĂ©s » 29 % pour ceux qui ont connu au moins un retour au domicile familial. Une partie de la population ne correspond Ă aucun de ces trois recodages ceux qui sont arrivĂ©s tardivement dans le placement, qui ont une durĂ©e de placement courte et qui sĂ©journent dans un nombre de lieu dâaccueil restreint. Cette catĂ©gorie de parcours a Ă©tĂ© nommĂ©e les pseudos-placĂ©s » 13 %. LiĂ©e au fait que lâenquĂȘte sâintĂ©resse Ă des parcours en cours de construction, lâautre difficultĂ© est quâelle ne prend pas en compte le parcours de placement dans son ensemble mais ce quâil a donnĂ© Ă voir jusquâĂ la date de lâenquĂȘte. Les proportions que nous prĂ©sentons sont donc Ă replacer dans ce contexte dâenquĂȘte. 7 Erving Goffman, Asiles. Ătudes sur la condition sociale des malades mentaux et autres reclus, coll ... 6Ces idĂ©aux-types de parcours sont toutefois dâabord un instrument de connaissance pour approcher la complexitĂ© de la rĂ©alitĂ© sociale. Ils sont utilisĂ©s dans cet article pour apporter dans les extraits dâentretien des Ă©lĂ©ments de contexte sur les parcours et pour apprĂ©hender plus finement le champ des possibles dans les parcours relatifs au faut cependant prĂ©ciser que nous nâallons pas lire le champ des possibles Ă partir des singularitĂ©s de chacun de ces parcours dâenfants placĂ©s. Nous allons plutĂŽt chercher Ă mettre en Ă©vidence les Ă©tapes, les passages obligĂ©s du placement et les modifications corrĂ©latives dans la perception du parcours pour les acteurs mobilisĂ©s. Nous nous saisissons ici du concept de carriĂšre morale tel quâil est dĂ©fini et utilisĂ© par Erving Goffman On nĂ©glige les simples Ă©vĂ©nements pour sâattacher aux modifications durables, assez importantes pour ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme fondamentales et communes Ă tous les membres dâune catĂ©gorie sociale, mĂȘme si elles affectent sĂ©parĂ©ment chacun dâentre eux7. » La sĂ©paration 7Que le placement rĂ©sulte dâune dĂ©cision judiciaire ou administrative semble finalement avoir peu dâinfluence sur les maniĂšres dont chacun se reprĂ©sente un dispositif qui demeure, avant tout, une institution privant quotidiennement les enfants de leurs parents, les parents de leurs enfants. Ne se dissociant pas de ses parents, lâenfant paraĂźt dans un premier temps assurĂ© que ce sont les services sociaux et la justice qui lui veulent du mal » Ă lui et Ă sa famille. Il ne peut envisager les mesures comme une Ă©ventuelle protection, il est mĂ©fiant et sa reprĂ©sentation des services se confond quasiment avec celle de ses parents. 8 Cette crainte est justifiĂ©e si on considĂšre les changements de mesure au cours de la prise en char ... 8Lâacte de sĂ©paration vient confirmer cette premiĂšre reprĂ©sentation du placement. Quand les enfants sâen souviennent et racontent, cris et pleurs traduisent la crainte et la violence symbolique et physique de lâintervention. MĂȘme dans le cas de placements prĂ©parĂ©s, lâenfant semble particuliĂšrement affectĂ© par les craintes parentales ; il ne sâagit pas dâun camp de vacances mais dâun placement avec la peur quâun accueil provisoire ne se transforme en placement dĂ©finitif8. Il y a dans tout placement une forme de gravitĂ© qui ne peut Ă©chapper Ă lâenfant. Il y a dans tout placement des parents qui sont remis en cause ou qui se sentent remis en cause, et cela nâĂ©chappe pas non plus Ă lâenfant. Il y a, dĂšs lâannonce du placement, une Ă©volution dans la maniĂšre dont lâenfant va se reprĂ©senter ses parents, mais Ă©galement lui-mĂȘme. MĂȘme si une mesure de placement nâĂ©voque rien pour lâenfant, son environnement familial parents, frĂšres et sĆurs y est sensible. Sa famille, sans forcĂ©ment en avoir une expĂ©rience directe, est influencĂ©e voire partage les reprĂ©sentations collectives autour du placement Mauvais parents, pauvres enfants ». Comment pourrait-il ĂȘtre exemptĂ© de ces craintes et de ces reprĂ©sentations ? 9Lâenfant, qui nâavait pas pour autant conscience dâĂȘtre en danger, devient un enfant protĂ©gĂ©. Plus quâune forme de protection pour eux, les enfants se reprĂ©sentent le placement comme une sanction pour leur parent. Le sanctionneur » est donc la personne vers qui se retourne la colĂšre et la peur autour de cet Ă©vĂšnement, ce nâest autre que la personne physique, celle qui est prĂ©sente, celle qui a dit. Lâenfant est loin de pouvoir envisager le systĂšme de protection dans son ensemble, avec son organisation et ses hiĂ©rarchies, et le visage du placement est souvent pour lui celui du travailleur social qui, mĂȘme sâil nâest pas dĂ©positaire de la dĂ©cision finale, agit Ă une extrĂ©mitĂ© du cheminement pour le placement et devient donc un ennemi » pour les parents et, par ricochet, pour lâenfant. 9 Le rĂ©fĂ©rent de lâaide sociale Ă lâenfance est un travailleur social des services sociaux dĂ©parteme ... 10Plus tard, pendant le placement, lâenfant apprend Ă dissocier les rĂŽles et les statuts dans lâinstitution et sait en jouer. Soit il essaie de faire du rĂ©fĂ©rent ase9 un alliĂ© dans ses rapports avec sa famille dâaccueil ou son foyer, soit il continue de faire fi de ce reprĂ©sentant institutionnel, considĂ©rant que son implication quotidienne compte davantage et que câest seulement Ă sa famille dâaccueil ou son foyer quil souhaite avoir affaire. 10 Numa Murard, Biographie Ă la recherche de lâintimitĂ© », Ethnologie française, Presses universi ... 11Cette image du travailleur social adversaire/ennemi est dâautant plus prĂ©sente pour lâenfant que, dans les premiers temps, il est isolĂ© dans sa version des Ă©vĂšnements, dans son expĂ©rience. Ce que les individus placĂ©s dans la zone de vulnĂ©rabilitĂ© partagent, ce nâest pas la "communautĂ© de destin" ou la "communautĂ© de sort" dont Colette PĂ©tonnet faisait la caractĂ©ristique des habitants des citĂ©s de transit PĂ©tonnet, 1982, ce nâest pas non plus lâexigence de la survie Ă©conomique et ses consĂ©quences sur la "sociabilitĂ© obligatoire" LaĂ©, Murard, 1985, câest plutĂŽt la communautĂ© dâun dĂ©bat et dâun combat contre les autres et avec soi-mĂȘme10. » 12Le silence autour de la sĂ©paration traduit les prĂ©occupations des professionnels qui leur font craindre de provoquer chez lâenfant un traumatisme venant doubler celui de la sĂ©paration. Doit-on dire Ă lâenfant ? Et que lui dire ? Quand quelques Ă©lĂ©ments transparaissent, lâenfant sâenferme gĂ©nĂ©ralement dans lâexpĂ©rience quâil a vĂ©cue et ne peut ou ne veut entendre ce que dâautres ont Ă lui dire, ou lâinterprĂ©tation quâils donnent de ce quâil a vĂ©cu. Il y a donc a priori une distorsion entre la maniĂšre dont lâenfant pense son histoire et le silence, ou les quelques Ă©lĂ©ments entendus sur la justification de la mesure, qui renforce lâidĂ©e que quelquâun ment. Dans lâimage de ce menteur, il y a le travailleur social qui reprĂ©sente le placement, les parents et/ou lâenfant lui-mĂȘme qui peuvent remettre directement en question ce quâil a vĂ©cu et ce quâil a pensĂ©. Il y a un Ă©cart entre ce que lâenfant peut accepter de ses parents et ce que la sociĂ©tĂ©, au travers du systĂšme de protection de lâenfance, peut tolĂ©rer de la vie familiale, de lâorganisation familiale, des rapports parents/enfant. 13Il y a pour lâenfant, dans les premiers temps de la sĂ©paration, une attention particuliĂšre accordĂ©e aux derniers mots des parents Je/on ne vous laissera pas », Câest pas pour longtemps » Ăa a toujours Ă©tĂ© comme ça, elle a toujours dit "Je vais vous rĂ©cupĂ©rer, je vais vous rĂ©cupĂ©rer". Ăa fait dix ans quâon est en famille dâaccueil alors quâon devait ĂȘtre placĂ©s pour un mois. Elle nâa jamais fait dâeffort et, Ă la longue⊠Quand on est enfant, on essaie de croire ses parents et, quand on grandit, on se fait une raison. » Anna, 20 ans / cat. enfants dĂ©placĂ©s ». 14Le placement est donc pensĂ© comme forcĂ©ment provisoire, et personne ne lĂšve le voile sur sa temporalitĂ© et ses modalitĂ©s dâĂ©volution parce que celles-ci sont en nĂ©gociation rĂ©guliĂšre un accueil provisoire se poursuit frĂ©quemment par un autre accueil provisoire, une mesure de placement en assistance Ă©ducative pour deux ans se renouvelle⊠Les modalitĂ©s du contrat Ă lâarrivĂ©e dans le dispositif de placement semblent floues pour tous les acteurs mais principalement pour lâenfant dĂ©placĂ© qui cherche Ă ses questions des rĂ©ponses que personne nâest en capacitĂ© de lui donner pourquoi je suis lĂ ? Pour combien de temps ? Des questions trop simples pour quâelles trouvent des est donc plongĂ© dans un espace-temps sans repĂšre, dans un espace social oĂč il ne peut manifester que de la mĂ©fiance. David a peu de souvenirs de lâavant placement et sâest saisi de ce quâon a bien voulu lui dire. I Pourquoi tu as Ă©tĂ© placĂ© ?D Je crois que dĂ©jĂ ma mĂšre ne pouvait pas me gĂ©rer, dĂ©jĂ en plus, elle Ă©tait Elle avait quel Ăąge ?D 18 ans. Autrement je ne sais Tu nâas jamais demandĂ© ?D Si, sĂ»rement mais on mâa jamais bien rĂ©pondu vraiment pourquoi. » David, 13 ans / cat. enfants placĂ©s ». 15Cette mĂ©fiance sera levĂ©e au terme dâun processus plus ou moins long. Certains enfants, toujours aux prises avec la premiĂšre reprĂ©sentation quâils ont eue du placement disqualification parentale, sĂ©paration brutale et non explicitĂ©eâŠ, nâaccordent pas leur confiance au dispositif ; certains la retirent aprĂšs avoir connu des dĂ©placements ; dâautres, enfin, font confiance au placement mais celle-ci demeure dâautant plus fragile que les liens créés Ă cette occasion sont fugaces et ne sâinscrivent quâavec peine dans des repĂšres spatio-temporels. 16Cette Ă©tape dâintĂ©gration dans le placement correspond Ă une double dynamique dâabandon qui paraĂźt constitutive de la capacitĂ© que pourra ensuite dĂ©velopper lâenfant pour se faire une place ailleurs. Il sâagit Ă la fois du sentiment dâĂȘtre abandonnĂ© par tous et dans la position dâĂȘtre Ă lui-mĂȘme son seul alliĂ© quand les uns se mĂ©fient des autres les parents des professionnels, les professionnels des parents, et Ă©galement de lâaction dâabandonner, de mettre entre parenthĂšses sa vie telle quâelle existait avant famille, Ă©cole, commune, mode de vie, rĂ©seau social, etc.. Le sentiment dâavoir Ă©tĂ© abandonnĂ© et le fait dâabandonner Ă son tour sont vĂ©cus comme honteux. Et se voir procurer un lieu dâaccueil de substitution lâest Ă©galement. Pourquoi certains parents ne peuvent-ils pas assurer la prise en charge de leurs propres enfants et obligeraient-ils de fait dâautres parents, qui remplissent dĂ©jĂ leur propre rĂŽle, Ă le remplir doublement pour leurs enfants et pour ceux des autres ? Il y a deux sentiments dans cette question tout dâabord la honte de ne pas ĂȘtre bien nĂ©, dâavoir des parents jugĂ©s inaptes ; ensuite, la gĂȘne de contraindre les enfants de sa famille dâaccueil Ă partager leurs parents. 17Le placement crĂ©e une discontinuitĂ© dans les modes de vie de lâenfant et de ses activitĂ©s sociales. Lâenfant doit faire un travail de transition. NoĂ©mie explique ces petits riens » qui permettent de sâintĂ©grer I Quelles ont Ă©tĂ© les habitudes que tu as dĂ» intĂ©grer quand tu es arrivĂ©e ici ?N DĂ©jĂ , on mange pas tous Ă la mĂȘme heure, si jâai la possibilitĂ© de faire ma douche le soir, si je peux regarder la tĂ©lĂ© quand je veux, si je peux aller Ă lâordinateur quand je veux, Ă quelle heure je dois me coucher, si je peux me coucher tard ou pas, si je peux me lever tard ou pasâŠI Tu veux dire que tout se demande ?N Je pense que quand on va dans une famille dâaccueil, il faut sâadapter Ă tout ça. » NoĂ©mie, 16 ans /cat. enfants dĂ©placĂ©s ». 11 Cette mise Ă distance nâa pas un sens aussi fort pour les enfants re-placĂ©s » puisque leur temps ... 18Quand lâenfant refuse la prise en charge, le placement, quand il refuse dâabandonner son mode de vie ou dâadopter un nouveau mode de vie, il exprime une forme de rĂ©sistance Ă lâinstitution et/ou une forme de loyautĂ© envers ses parents. Dâun cĂŽtĂ©, en affichant ce refus en dĂ©but de prise en charge, lâenfant rĂ©cuse ce qui est attendu de lui par lâinstitution ; dâun autre cĂŽtĂ©, la sĂ©paration lâa obligĂ© Ă abandonner son prĂ©cĂ©dent mode de vie et Ă installer une premiĂšre distance11 avec ses parents, celle du quotidien. Lâenfant protĂšge les rares liens avec lâavant placement mais prend conscience, petit Ă petit, que la mesure met face-Ă -face deux mondes Ă©trangers et que, sâil ne fait pas lâeffort dâappartenir Ă lâun dâeux, il risque de devenir Ă©tranger aux deux. La prise en charge 12 Anne Cadoret, Le devenir des enfants placĂ©s dans la NiĂšvre ou le jeu de la reproduction familiale, ... 19Le dĂ©placement de lâenfant se conjugue au pluriel dans la dimension gĂ©ographique, avec un environnement nouveau Ă apprĂ©hender et une mise Ă distance du lieu de vie familial ; dans la dimension culturelle, avec la mise en regard de nouveaux modes de vie ; dans la dimension quotidienne avec des nouveaux acteurs du quotidien Anne Cadoret parle dâune communautĂ© dâaccueil12⊠Lâenfant vit souvent ce dĂ©placement comme un Ă©vĂšnement dĂ©stabilisateur puisquâil nâest pas entourĂ© de repĂšres connus et peine Ă expliciter ses conditions. Le fait dâĂȘtre dans sa vraie famille et puis on nous place dans un centre et aprĂšs, on est rĂ©cupĂ©rĂ© dans une autre famille. Je pense que câest un peu compliquĂ© quand on est petit. [âŠ] On est perdu. » Joris, 16 ans / cat. enfants placĂ©s ». Câest dans lâexpĂ©rience du quotidien que lâenfant va fabriquer ses repĂšres. Le dĂ©placement est vĂ©cu comme insĂ©curisant et le sentiment de sĂ©curitĂ© se reconstruit Ă mesure que lâenvironnement physique, social et humain devient familier. 13 [âŠ] Que seul le placement apparaĂźt de nature Ă fournir aux deux garçons les conditions appropri ... 14 Keny Arkana , titre Eh, connard », album Entre ciment et belle Ă©toile, 2006. 20LâexpĂ©rience du placement existe au moment prĂ©sent mais le futur reste sans balise. Câest-Ă -dire que, si le placement protĂšge la vie de lâenfant en lâĂ©loignant de sa vie familiale antĂ©rieure, il intervient exclusivement Ă court terme, dans une protection qui est pensĂ©e dans le prĂ©sent, dans lâimmĂ©diat. Cette protection apparaĂźt comme physique et matĂ©rielle, câest une enveloppe qui permet une forme de sĂ©curitĂ©13 mais sont oubliĂ©s les Ă©lĂ©ments qui permettent Ă lâenfant de se dĂ©velopper et de sâĂ©panouir Arkana, jeune rappeuse de la scĂšne française, sâadressant au responsable dâun Ă©tablissement spĂ©cialisĂ© oĂč elle a Ă©tĂ© accueillie dans le cadre dâun placement, lâinterpelle Quand tu parlais de moi, tu ne parlais jamais au futur14. » 21Ă long terme, lâinstitution ne garantit plus rien. Seul le jeu des acteurs basĂ© sur des liens construits pendant le placement entre le lieu dâaccueil â surtout sâil sâagit dâune famille dâaccueil â et lâenfant permet une projection au-delĂ du prĂ©sent, au-delĂ du contrat formel dâaccueil. Si les enfants placĂ©s » peuvent profiter de certaines projections futures, celles-ci sont quasi inexistantes dans le cas des enfants dĂ©placĂ©s » oĂč seul le quotidien est partagĂ© mĂȘme si ce partage est une contrainte ; le futur quant Ă lui ne lâest pas et se construit en solitaire pour soi. 15 Anne Cadoret, op. cit., 1995, p. 204. 22 Enfant placĂ© » est un statut attribuĂ© par la sociĂ©tĂ© mais câest aussi une dĂ©signation dâenfant en danger par les institutions publiques, et non pas une catĂ©gorie qui existerait objectivement comme telle. LâĂ©tiquetagesemble renforcĂ© pour lâenfant quand celui-ci est confrontĂ© aux acteurs de son environnement nâappartenant pas Ă lâinstitution du placement. Par exemple, lâĂ©cole apparaĂźt, par lâimage qui y est renvoyĂ©e Ă lâenfant, comme un terrain fertile pour les recompositions du moi, [âŠ] rĂŽle cruel de socialisation de lâĂ©cole qui [âŠ] assigne Ă chacun la place qui lui a Ă©tĂ© attribuĂ©e15 ». Pour certains, cette Ă©tiquette ouvre une possibilitĂ© de revendiquer sa diffĂ©rence, dâĂȘtre remarquĂ©, dâimpressionner. DĂšs lors, la cour dâĂ©cole devient lâantre des contes les plus inventifs sur ce que tout le monde enfants et parents imagine des Ă©lĂ©ments qui ont trait au placement. Cherchant une forme de compassion, de reconnaissance, ou mĂȘme de vĂ©ritĂ©, lâenfant placĂ© joue de ce quâil sait â et surtout de ce quâil imagine â pour impressionner et/ou exister dans cette image qui lui est renvoyĂ©e â et quâil se reprĂ©sente â de ce quâil est ou de ce quâil devrait ĂȘtre. Inversement, refusant lâĂ©tiquette, lâenfant peut, devant ses camarades Ă la sortie de lâĂ©cole, annoncer ouvertement que sa maman est venue le chercher et crier de maniĂšre dĂ©monstrative Maman ! » Ă son assistante familiale. 23Dans le cas de lâenfant qui a intĂ©grĂ© un autre fonctionnement familial, qui sâest fait une place ailleurs, les contraintes institutionnelles audience, rendez-vous avec le rĂ©fĂ©rent ase⊠le renvoient Ă son statut et sont vĂ©cues comme une somme dâhumiliations Jâai Ă©tĂ© placĂ©e, jâen ai fait le deuil un an aprĂšs, voire deux ans et je voulais vivre ma vie comme les autres enfants. [âŠ] Il y a toujours un petit truc qui va te rappeler que tu nâes pas comme les autres et câest chiant » Anna, 20 ans / cat. enfants dĂ©placĂ©s ». Le rappel du statut enferme lâenfant dans le placement et limite la maniĂšre dont il peut se projeter au-delĂ . 16 Dans le dĂ©partement du FinistĂšre, prĂšs de 3 enfants sur 4 chez les moins de 12 ans sont placĂ©s en ... 24Lâimplication dans le lieu dâaccueil va de pair avec la mise Ă distance de la famille dâorigine. En sâimpliquant, lâenfant se dĂ©signe dâabord par son inscription dans le lieu dâaccueil, laissant au second plan les liens avec la famille dâorigine. Dans la maniĂšre de se reprĂ©senter soi-mĂȘme, il y a lâhistoire antĂ©rieure, que lâenfant nâoublie pas, et il y a le quotidien qui organise sa vie et ne laisse que peu de place aux liens avec les parents. Le placement en famille dâaccueil demande Ă lâenfant un plus fort engagement que le placement en foyer. Ceci tient sans doute au fait que le foyer est une structure gĂ©rĂ©e par des professionnels et exclusivement par eux, oĂč tout est formalisĂ© rĂšgles de vie, maniĂšres de se comporterâŠ. Dans une famille dâaccueil, les rĂšgles sont bien plus implicites ; pour les maĂźtriser, il faut un engagement de lâintĂ©rieur, une implication qui va au-delĂ des rĂšgles formelles. Dans un foyer, lâenfant maĂźtrise le rĂŽle quâon attend de lui ; dans une famille dâaccueil, lâenfant doit apprendre Ă se conformer aux singularitĂ©s de la famille, sinon il y est simplement accueilli et ne fera pas partie de la famille ; il peut mĂȘme ĂȘtre invitĂ© Ă se dĂ©placer. Lâorientation vers un accueil familial ou collectif est fonction de deux critĂšres principaux lâĂąge de lâenfant et sa trajectoire dans le placement. Plus lâenfant est jeune et plus il a une trajectoire antĂ©rieure de placements stable, plus il est probable quâil soit accueilli dans une famille16. 17 De la mĂȘme maniĂšre que les acteurs du placement qui ne tiennent pas compte des sociabilitĂ©s amical ... 25Quand, pour des raisons de contraintes institutionnelles indĂ©pendantes de sa volontĂ©, un enfant est amenĂ© Ă changer de lieu dâaccueil, le deuxiĂšme dĂ©placement est vĂ©cu comme une dĂ©sillusion sâil a investi son premier lieu dâaccueil. Tu as tes copines, en 10 ans, tu tâhabitues Ă tes copines, tâas ton lycĂ©e â jâĂ©tais en seconde gĂ©nĂ©rale Ă lâĂ©poque â tâas tout ça et puis du jour au lendemain, tu ne vois plus personne parce quâon te fout dans une autre ville. » Anna, 20 ans / cat. enfants dĂ©placĂ©s », placĂ©e pendant 9 ans dans la mĂȘme famille dâaccueil puis dĂ©placĂ©e Ă lâĂąge de 17 ans. Ce dĂ©placement tĂ©moigne du peu dâintĂ©rĂȘt qui est portĂ© Ă ce que lâenfant construit dans le placement. Ă lâinstar de ce qui se passe pour la premiĂšre sĂ©paration, ce qui apparaĂźt primordial Ă lâinstitution câest de mettre lâenfant Ă lâabri, de lui trouver une place quelque part ; rien nâest mis en Ćuvre pour faire perdurer les liens créés, notamment les liens amicaux17. 26Pour lâenfant, qui nâa pas encore trouvĂ© sa place, ce dĂ©placement traduit une espĂšce de victoire il signifie que lâinstitution a pris conscience quâil fallait opĂ©rer un changement, reconnaissant aussi, implicitement ou explicitement, que câest lui qui a montrĂ© la marche Ă suivre. Ce changement nâest pas davantage investi pour autant par lâenfant, mais il suggĂšre quâil peut, lui aussi, maĂźtriser le parcours. Ce dĂ©placement peut ĂȘtre apprĂ©hendĂ© par lâinstitution comme une sanction consĂ©cutive Ă des comportements jugĂ©s inappropriĂ©s, alors que -pour lâenfant- il est ce Ă quoi il voulait arriver. 27Les actes que posent les enfants ou les jeunes sont parfois rĂ©fĂ©rĂ©s Ă une pathologie mentale ou Ă la dĂ©linquance pour les plus ĂągĂ©s. Dans certaines situations, la perception dâun lien fort entre ces deux problĂ©matiques se traduit par une hospitalisation en psychiatrie quand le jeune a fuguĂ© et a Ă©tĂ© retrouvĂ© sous lâemprise du cannabis. Le recours quasi systĂ©matique Ă un traitement psychologique ou psychiatrique aggrave la perception que le jeune peut avoir de sa propre situation. Certaines rĂ©ponses apparaissent comme disproportionnĂ©es, voire parfois inappropriĂ©es aux problĂšmes » posĂ©s par les actes des jeunes ou des enfants Joris a manifestĂ© des troubles du comportement jugĂ©s inquiĂ©tants quand il est arrivĂ© en famille dâaccueil. Rapidement, il a Ă©tĂ© Ă©tiquetĂ© » par lâĂ©cole mais aussi par les services sociaux comme relevant dâune pathologie mentale. Lâassistante familiale nây a jamais cru et a refusĂ© de rentrer dans cette pathologisation du comportement de Joris et a tentĂ© de mesurer la qualitĂ© des rĂ©ponses quâelle pouvait apporter Ă ces troubles. Joris a Ă©tĂ© suivi par une psychologue mais nâa pas intĂ©grĂ© un Ă©tablissement spĂ©cialisĂ© et a suivi un cursus scolaire normal ». Il est au moment de lâenquĂȘte en troisiĂšme gĂ©nĂ©rale. 28Quand lâengagement de lâenfant dans sa famille dâaccueil est doublĂ© dâun engagement de cette derniĂšre dans la vie de lâenfant, les supports culturels, matĂ©riels, sociaux de la famille dâaccueil sont mis Ă la disposition de lâenfant. Alice a pu dire Ă la rĂ©fĂ©rente ase Heureusement que Laurence [assistante familiale] est lĂ , pour trouver un lieu de stage ! » Propos restituĂ©s par la rĂ©fĂ©rente ase, Alice, 16 ans / cat. enfants placĂ©s. 18 MĂȘme si la famille dâaccueil se dĂ©fend dâĂȘtre intervenue pour quâAstrid trouve un stage et renvoie ... 29De la mĂȘme maniĂšre, quand Astrid cherchait un lieu de stage ou un petit job pour avoir de lâargent de poche, elle sâest appuyĂ©e sur le rĂ©seau des connaissances de sa famille dâaccueil, notamment sur le voisinage18. Ces supports entrent Ă©galement en compte dans la persĂ©vĂ©rance vis-Ă -vis de la scolaritĂ© et dans le type de diplĂŽme que lâenfant va finalement pouvoir obtenir. Je pense quâun enfant placĂ© qui veut faire des grandes Ă©tudes a intĂ©rĂȘt Ă ĂȘtre dans une famille oĂč ils sont trĂšs solidaires. Je pense que si Anna avait voulu faire de grandes Ă©tudes, je pense que ça valait le coup quâon se donne de la peine pour lâaider, de la porter plus haut. Il y a des enfants qui mĂ©ritent parce quâils ont des capacitĂ©s et elle, elle avait des capacitĂ©s donc moi, je lâaurais poussĂ©e Ă aller plus loin. » Assistante familiale de Anna, 20 ans / cat. enfants dĂ©placĂ©s ». 19 Lâinstitution, au vu du type de prise en charge quâelle propose et de sa temporalitĂ© fin de prise ... 30Les supports matĂ©riels, sociaux et culturels mis Ă disposition de lâenfant par une famille dâaccueil, un foyer, un placement il va sans dire que ces supports sont diffĂ©rents selon la nature mĂȘme du lieu de vie et les liens entretenus avec lâinstitution par lâintermĂ©diaire du rĂ©fĂ©rent ase19deviennent pour lâenfant le socle de comparaison avec la famille dâorigine. Si elle Ă©tait restĂ©e dans sa famille naturelle, elle ne serait pas au niveau oĂč elle est aujourdâhui. » RĂ©fĂ©rente ASE, Alice, 16 ans / cat. enfants placĂ©s ». 31Les reprĂ©sentations que lâenfant a de sa famille dâorigine vont donc ĂȘtre modifiĂ©es par sa confrontation Ă des conditions matĂ©rielles, des valeurs et des normes sociales diffĂ©rentes. Quand les familles dâorigine considĂšrent gĂ©nĂ©ralement que la rĂ©ussite passe par le fait de trouver un emploi, les services du placement considĂšrent plutĂŽt que lâinsertion est facilitĂ©e par un diplĂŽme, une formation, un mĂ©tier Il nâaime pas lâĂ©cole. Il voudrait travailler mais il est trop jeune, il a quinze ans. [âŠ] Il y a des jeunes qui nâont plus rien Ă foutre Ă lâĂ©cole. » PĂšre dâAntoine / cat. enfants re-placĂ©s ».Ces reprĂ©sentations ont une forte connotation sociale. Lâenfant, par les choix quâil opĂšre mais aussi au travers de son parcours, dit sans doute quelque chose de la proximitĂ© entretenue avec tel ou tel groupe. 32Les modalitĂ©s des droits de visite et dâhĂ©bergement sont une des Ă©tapes marquant la distance entre lieu dâaccueil et famille dâorigine. Au dĂ©but de sa prise en charge, ils sont pour lâenfant un espoir ; puis ils deviennent un poids dans la mesure oĂč ils actualisent une caricature de ce que les enfants Ă©taient, de ce quâils ne sont plus et ne peuvent plus ĂȘtre, mais jamais la rĂ©alitĂ© de ce quâils sont ou de ce quâils deviennent. La distance dâavec les parents est un processus qui se construit dans le temps. 33Joris sâappuie sur les apprĂ©hensions des travailleurs sociaux relatives au dĂ©roulement des visites chez son pĂšre pour exprimer son souhait quâil nây en ait plus. Loin de partager pourtant le mĂȘme avis que les travailleurs sociaux sur son pĂšre, il se saisit stratĂ©giquement de cette occasion pour mettre fin Ă ces rencontres. Ce nâest pas lâalcoolisme de son pĂšre qui le gĂȘne mais plutĂŽt le fait de ne pas sây sentir Ă sa place, dâĂȘtre forcĂ© de le rencontrer sans quâils aient jamais rien Ă se dire, sans pouvoir se comprendre On sâennuyait un peu lĂ -bas, les Ă©changes nâĂ©taient pas⊠nous apportaient pas grand chose. » Joris, 16 ans / cat. enfants placĂ©s ».Lâenfant joue de ce que les diffĂ©rents acteurs pensent ou disent. MĂȘme sâil ne partage pas leur avis il peut, dans son intĂ©rĂȘt, faire comme si », voire augmenter leurs apprĂ©hensions pour pouvoir arriver Ă ses fins. 34Ces droits de visite et dâhĂ©bergement restent Ă©galement un moyen de manifester une non-appartenance Ă lâinstitution et certains enfants, dans une visĂ©e stratĂ©gique, refusent de cĂ©der cet espace. Ce nâest pas tant que les relations entretenues avec les parents soient satisfaisantes pour lâenfant, mais elles sont un appui stratĂ©gique parce quâelles permettent dâĂȘtre autre chose quâun enfant placĂ©, un enfant de lâinstitution. 20 Erving Goffman, op. cit., p. 224. 35Il existe donc dans la prise en charge de lâenfant placĂ© un ensemble de dispositions institutionnelles qui vont agir sur lâenfant et sur sa construction. Le moi semble ainsi rĂ©sider dans les dispositions dâun systĂšme social donnĂ©, Ă lâusage des membres de ce systĂšme. En ce sens, le moi nâest pas la propriĂ©tĂ© de la personne Ă qui il est attribuĂ© mais relĂšve plutĂŽt du type de contrĂŽle social exercĂ© sur lâindividu par lui-mĂȘme et ceux qui lâentourent. Ce type de disposition institutionnelle soutient moins le moi quâil ne le constitue20. » Le parcours du parent dâenfant placĂ© Le placement comme une remise en cause 21 Alvaro Pires, Pierre Landreville, Victor Blankevoort, SystĂšme pĂ©nal et trajectoire sociale », DĂ© ... 36LâenquĂȘte sociale qui prĂ©cĂšde la mesure, ou qui se dĂ©roule en parallĂšle au dĂ©but de la mesure, offre un point de vue centrĂ© sur la famille. Elle ne met pas en exergue les qualitĂ©s de lâenvironnement familial de lâenfant, mais sâattache surtout Ă mettre en Ă©vidence les handicaps qui constituent un risque de danger pour lâenfant. Que les mineurs soient en danger ou dangereux, lâenquĂȘte sâintĂ©resse au milieu familial comme facteur de troubles Cette importance de la famille sâexplique probablement en partie par une double et contradictoire perception idĂ©ologique quâon a de son rĂŽle. Dâun cĂŽtĂ©, elle est vue comme disposant dâun potentiel Ă©ducatif et dâencadrement trĂšs puissant, de lâautre, elle est perçue de façon si ostensible dans la trame de la conduite illĂ©gale de son membre quâelle ne peut quâen devenir en quelque sorte la responsable immĂ©diate et le lieu tangible de lâintervention. LâĂ©valuation de lâindividu passe alors par lâĂ©valuation du milieu familial et du milieu social dans lequel cette famille sâinsĂšre21. » 37Le placement, quâil soit choisi par les parents ou contraint, participe Ă une mise en accusation des capacitĂ©s parentales. Cette mise en accusation est souvent violente Quand la mĂšre dâAstrid aborde le placement de sa fille, elle raconte comment elle sâest sentie mise en cause Ă tel point que, hospitalisĂ©e, elle sâest crue emprisonnĂ©e. [âŠ] Ils ont pris les gamins de force, les Ă©ducateurs. Astrid Ă©tait dans la voiture en train de mâappeler et je nâai mĂȘme pas eu le droit de lui dire au revoir, ni rien. Au lieu de me laisser seule Ă la maison, les pompiers mâont emmenĂ© Ă lâhosto, ils mâont fait une piqĂ»re. [âŠ] Et lĂ , je me suis rĂ©veillĂ©e enfermĂ©e Ă double tour avec des barreaux, je croyais que jâĂ©tais en prison, câĂ©tait lâhĂŽpital psychiatrique [âŠ] Pendant 15 jours, personne nâa eu le droit de venir me voir. » MĂšre dâAstrid / cat. enfants placĂ©s ». 38La remise en cause de leurs propres capacitĂ©s parentales est, pour certains parents, pensĂ©e comme provisoire. Ils jouent lâalliance avec les services sociaux ou la justice ; ils vont tenter de se faire comprendre mais souvent se limitent Ă ce que lâon attend dâeux. Pour dâautres, au contraire, cette remise en cause est comprise dans le long terme ; le dialogue est impossible avec les professionnels de la protection de lâenfance ; chacun campe sur ses positions. La maniĂšre dont la remise en cause parentale est pensĂ©e dans le temps ses temporalitĂ©s ne correspond pas Ă la maniĂšre dont la prise en charge de lâenfant va ĂȘtre envisagĂ©e, dans une autre temporalitĂ©. En dâautres termes, ce nâest pas parce que le parent est coopĂ©ratif » que le placement sera Ă©courtĂ©. 39Quand le parent pense la remise en cause Ă court terme, il anticipe un arrangement autour de lâenfant dans lâintĂ©rĂȘt de lâenfant, sans pour autant envisager la fin du placement. Tandis que quand il la pense Ă long terme, il met de cĂŽtĂ© une Ă©ventuelle nĂ©gociation avec lâinstitution. Il a Ă©tĂ© condamnĂ© » et se condamne Ă lâimage vĂ©hiculĂ©e sur lui ; mĂȘme sâil occupe une place dâacteur dans le placement, il ne devient pas pour autant un partenaire de lâinstitution dans la prise en charge de lâenfant. 40Deux processus parallĂšles se mettent en place au dĂ©but du placement, au moment de la remise en cause des capacitĂ©s parentales la projection dans le temps â câest ce que nous venons dâaborder â et ce quâelle produit sur le parent. Selon les situations, on peut observer trois types de rĂ©actions diffĂ©rentes lâappropriation autrement dit, les parents reprennent Ă leur compte les dĂ©faillances pointĂ©es et vont chercher Ă regagner de la crĂ©dibilitĂ© aux yeux de lâinstitution ; lâacceptation celle-ci correspond Ă une forme de passivitĂ© face au point de vue de lâinstitution. Les parents se font des alliĂ©s passifs de lâinstitution Ăa ne se fait pas comme ça, ça ne se fait pas comme ça. On ne va pas discuter. » PĂšre dâAlice / cat. enfants placĂ©s » ; lerefus deux conceptions sâopposent, il nây a pas de terrain dâaccord possible. Les parents combattent lâinstitution. 22 Jean Kellerhalls, ClĂ©opĂątre Montandon, Les stratĂ©gies Ă©ducatives des familles. Milieu social, dyna ... 41Ces types de coopĂ©ration parents/professionnels peuvent ĂȘtre assimilĂ©s aux stratĂ©gies parentales mises en Ă©vidence par dâautres travaux22 qui utilisent les termes de collaboration, de dĂ©lĂ©gation et dâopposition. 23 Centre dĂ©partemental dâaction sociale. 42La remise en cause des capacitĂ©s parentales est un Ă©vĂšnement majeur, puisque la procĂ©dure va ici jusquâau placement, les services sociaux considĂ©rant quâil y a impossibilitĂ© dâamĂ©liorer la situation de lâenfant sans passer par une sĂ©paration physique, stade ultime dans lâĂ©chelle des mesures de protection. DĂšs le dĂ©but du placement, il existe une forme de dĂ©possession objective de la gestion du temps au profit de lâinstitution mĂȘme si le placement est formalisĂ© pour une durĂ©e prĂ©cise, le retour des enfants est conditionnĂ© par certaines exigences de lâinstitution vis-Ă -vis des parents. Certains lâacceptent ; dâautres maĂźtrisent Ă leur propre niveau ce qui se joue dans lâinstitution pour leur enfant en jouant des marges de manĆuvre qui leur restent. Le pĂšre de Dylan est lucide et ne vit pas les mesures dâaccompagnement comme quelque chose qui lui serait extĂ©rieur ou imposĂ©. Il est dans la nĂ©gociation continuelle et sait que, sâil a besoin des services sociaux, eux existent aussi grĂące Ă des situations familiales comme la sienne Câest leur gagne pain [âŠ] Sâil nây avait pas des situations comme ça, le cdas23 nâexisterait pas. » PĂšre de Dylan / cat. enfants re-placĂ©s ». 43Ils profitent de la disparitĂ© des interlocuteurs quâils ont en face dâeux pour dĂ©fendre au mieux leurs intĂ©rĂȘts auprĂšs de ceux qui sont prĂȘts Ă les Ă©couter. Ils court-circuitent les travailleurs sociaux et sâadressent aux cadres, ils doublent les services du conseil gĂ©nĂ©ral et sâadressent Ă la justice. Le pĂšre de Dylan connaĂźt les procĂ©dures autour du placement parce que ses deux fils aĂźnĂ©s en ont fait lâexpĂ©rience. Il est mĂ©fiant vis-Ă -vis de ce que les services sociaux lui proposent, câest donc devant le juge des enfants que son point de vue a Ă©tĂ© pris en compte Ce que je reproche au systĂšme pour les deux grands, câest quâon nâavait rien Ă dire. Aujourdâhui, ça a quand mĂȘme changĂ©, la juge mâa Ă©coutĂ© et les travailleurs sociaux faisaient la gueule. » PĂšre de Dylan / cat. enfants re-placĂ©s ». 44PlutĂŽt que dâattendre passivement une dĂ©cision, ils anticipent et profitent de la marge de manĆuvre quâils ont. Sâils nâarrivent pas tous Ă enrayer la dynamique lancĂ©e contre eux â car câest bien comme telle quâelle est perçue â ils conservent nĂ©anmoins une place concrĂšte dans le jeu Ă trois parents/enfant/professionnel qui peut prendre la forme soit dâun bras-de-fer, soit dâun partenariat actif ou passif. 24 LâautoritĂ© parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalitĂ© l'intĂ©rĂȘt de l' ... 25 Les pĂšre et mĂšre de l'enfant bĂ©nĂ©ficiant d'une mesure d'assistance Ă©ducative continuent Ă exerce ... 45Un nouvel arbitre sâest installĂ© dans la vie familiale. Il impose certes la durĂ©e du jeu mais fait Ă©galement autoritĂ©. Dans le face-Ă -face entre institution et parent autour de lâintĂ©rĂȘt de lâenfant24, lâun et lâautre acteur ne bĂ©nĂ©ficient pas de la mĂȘme lĂ©gitimitĂ© dans lâexercice de cette autoritĂ© car, pour la sĂ©curitĂ© de lâenfant, une mesure de protection institutionnelle a modifiĂ© la vie familiale. MĂȘme si la mesure dâassistance Ă©ducative ne retire pas aux parents leur autoritĂ© parentale25, elle lâaffaiblit dans sa dimension symbolique ainsi que dans lâexercice des actes quotidiens qui sont transfĂ©rĂ©s Ă lâinstitution accueillant lâenfant. Une vie sans enfant 46DĂšs lors que le placement est formalisĂ©, les parents doivent apprendre Ă vivre au quotidien sans enfant. Lâapprentissage dâune vie sans enfant peut se dĂ©rouler de deux maniĂšres distinctes soit les parents choisissent de recomposer leur foyer dĂ©part, nouveau conjoint, nouveaux enfantsâŠ, soit ils se satisfont dâune vie Ă deux ou de cĂ©libataire, rythmĂ©e ou non de temps ponctuels dâaccueil des enfants. La sĂ©paration par le placement peut se reprĂ©senter par deux schĂ©mas diffĂ©rents, selon la maniĂšre dont elle est comprise et envisagĂ©e dans la dynamique familiale soit comme la privation dâune vie familiale et il y a donc rupture ; soit comme un espace qui permet dâamĂ©nager provisoirement le quotidien mais ne remet pas en cause la continuitĂ© familiale. Le schĂ©ma de la rupture familiale prĂ©sente Ă son tour deux possibilitĂ©s se crĂ©er une nouvelle famille, câest-Ă -dire ĂȘtre parent pour dâautres enfants, ou abandonner toute vie familiale et cesser dâĂȘtre parent. 47Dans le premier cas, le droit davoir une vie familiale passe par la crĂ©ation dâune nouvelle famille. Celle qui prĂ©existe nâest pas pour autant oubliĂ©e mais, en conservant des liens avec les services sociaux, les parents prennent des risques, laissent la porte ouverte aux travailleurs sociaux sur leur nouvelle famille. Dans les rĂ©cits de parents, on constate que ceux qui se sont créé une nouvelle famille ont rompu les liens avec leurs enfants placĂ©s ; ceux qui ne lâont pas fait ont vu leurs enfants nouvellement nĂ©s ĂȘtre placĂ©s Ă leur tour. Lâ abandon » des aĂźnĂ©s aux services sociaux est souvent perçu par les parents comme la seule possibilitĂ© pour recrĂ©er de la famille. 48Pour les parents qui nâont pas choisi, ou nâont pas eu la possibilitĂ©, de se recrĂ©er une famille, les liens avec leurs enfants sont quasiment rompus avec le placement et ils ne peuvent donner un sens Ă leurs relations avec eux. Le sens de la continuitĂ© familiale nâest pas seulement Ă aller chercher dans le dĂ©roulement des droits de visite ou dans les rapports parent/institution ; il est Ă©galement fonction des ressources des parents pour pouvoir se projeter dans des rencontres rĂ©guliĂšres quand plus rien ne les rattache Ă une vie ordinaire chĂŽmage, marginalisation, rupture conjugale et familialeâŠ. 26 Nous utilisons ici lâexpression gĂ©nĂ©rique parent » mais il va de soi que les reprĂ©sentations son ... 49Le sentiment dâĂȘtre mĂšre ou pĂšre de son enfant peut ĂȘtre dissociĂ© dâun quotidien partagĂ© et des reprĂ©sentations que lâenfant peut avoir de ses parents. Plusieurs mĂšres ont insistĂ© dans leurs rĂ©cits sur le fait quâelles demeuraient mĂšres malgrĂ© le placement Câest quand mĂȘme moi la mĂšre. » Cette expression renvoie, au-delĂ du rĂŽle tenu auprĂšs de lâenfant, Ă lâidĂ©e que ce lien perdurera pour le parent26. La projection dans le rĂŽle parental est pour certaines perçue comme quelque chose dâacquis Ă vie ; tandis que, pour dâautres, il semble que ce rĂŽle leur a Ă©tĂ© enlevĂ© par le placement. Les droits de visite et dâhĂ©bergement 50Le dĂ©roulement des droits de visite et dâhĂ©bergement est souvent prĂ©sentĂ©, du point de vue institutionnel, comme une vĂ©rification de la stabilitĂ©/instabilitĂ© du parent. Du cĂŽtĂ© du parent ils constituent une fenĂȘtre sur lâenfant, sur sa vie dans le placement, mais aussi un lien, un moyen dâaction possible face aux services sociaux. Câest par lâintermĂ©diaire de lâenfant que les parents peuvent manifester leur mĂ©contentement vis-Ă -vis des services de placement qui ont imposĂ© la sĂ©paration familiale. Lâenfant devient lâobjet dâune observation attentive les rencontres sont frĂ©quemment utilisĂ©es comme des espaces de comparaison entre ce que lâenfant Ă©tait, ce quâil devient ou ce quâil est devenu. Certains parents appuient plutĂŽt positivement ces dĂ©calages Je suis trĂšs bien ici surtout ma mĂšre, elle a toujours acceptĂ©. Elle nâa jamais Ă©tĂ© contre. » Astrid, 20 ans / cat. enfants placĂ©s ».Dâautres insistent plutĂŽt sur ce que nâest plus lâenfant Dans un premier temps, il a eu des contacts avec sa maman et son frĂšre mais ça se passait de plus en plus mal [âŠ] avec sa mĂšre, elle le traitait mal "Tâas grossi, tâes pas beau." Et Ă chaque fois ça se dĂ©gradait [âŠ] Donc aprĂšs, il ne voyait plus sa mĂšre [âŠ]. » Assistant familial de David / cat. enfants placĂ©s » ; ou le seul support dâun message Ă faire passer Ă lâinstitution Au dĂ©but de leur placement, Astrid et David allaient en droit de visite chez leur mĂšre accompagnĂ©s dâune travailleuse familiale. Astrid se souvient que ces rencontres Ă©taient fluctuantes Des fois, elle nâouvrait pas la porte donc on ne venait plus. » Astrid, 20 ans / cat. enfants placĂ©s ». 51Quand Mme Martin refuse dâouvrir la porte pour des droits de visite, ce nâest pas parce quâelle ne veut pas voir ses enfants. Elle cherche Ă faire comprendre que le jeu de lâinstitution qui consiste Ă mettre de la distance avec les enfants puis Ă autoriser des rencontres ne lui semble pas cohĂ©rent. Mais comment faire comprendre cette colĂšre ? La honte de devoir prendre rendez-vous avec ses enfants ? Ne pas ouvrir la porte ne signifie pas quâelle ne veut pas voir ses enfants mais quâelle ne veut pas ĂȘtre Ă la disposition des services sociaux. 52Lâespace de rencontre parent/enfant encadrĂ© par des professionnels et/ou par des horaires, une durĂ©e, offre un concentrĂ© de caricatures incontrĂŽlables, entre ce que le parent voudrait ĂȘtre, ce quâil espĂ©rait de ce moment, et les possibilitĂ©s offertes par cet espace. Cette rencontre peut ĂȘtre en dĂ©calage avec ce quâil avait imaginĂ© de son enfant et de ce que pourrait ĂȘtre la relation. Son enfant demeure pour le parent celui quâil connaĂźt a connu, et lâidĂ©al des relations tel quâil se le reprĂ©sente peine Ă prendre en compte le temps qui passe. 27 Voir encadrĂ© ElĂ©ments de repĂšre », ci-dessus. 53Les droits de visite sont aussi un moyen pour les parents de tester un Ă©ventuel retour de lâenfant et la maniĂšre dont celui-ci pourrait se dĂ©rouler. Pour les parents des enfants re-placĂ©s », la garde alternĂ©e 27» est fonction de ce qui est supportĂ© des deux cĂŽtĂ©s. Si la frĂ©quence des droits de visite dĂ©pend de ce que lâinstitution du placement autorise quand les possibilitĂ©s sont ouvertes, certains parents se contentent et sâarrangent de ce quâon leur offre. En effet, le retour total des enfants nâest pas toujours souhaitĂ© par les parents, surtout aprĂšs un temps de placement qui leur a permis de se reconstruire chacun de son cĂŽtĂ©, parent dâune part, enfant de lâautre. Les liens ne sont pas rompus, et leur nature rĂ©guliĂšre assure une continuitĂ© familiale, mais les parents se satisfont du partage des responsabilitĂ©s et dĂ©lĂšguent le quotidien Ă des supplĂ©ants. 54La perception par les parents dâune forme de continuitĂ© familiale se rĂ©vĂšle Ă©galement au travers de leurs prĂ©occupations relatives au retour de lâenfant. Il faut dissocier cette prĂ©occupation de la maniĂšre dont celui-ci peut se projeter lâenfant peut avoir le sentiment de ne plus sâinscrire dans sa famille dâorigine, alors que celle-ci lâinscrit comme partie dâelle-mĂȘme. Le fait que les parents montrent certaines prĂ©occupations vis-Ă -vis dâun Ă©ventuel retour de lâenfant Quand va-t-il rentrer ? Dans quelles conditions ? atteste quâils ont toujours un sentiment de responsabilitĂ© vis-Ă -vis de lui, mĂȘme sâil est placĂ© depuis longtemps. Cette question est, de fait, Ă©ludĂ©e quand les parents sont totalement absents durant le placement, et elle est posĂ©e de maniĂšre totalement diffĂ©rente quand le parent sâest recomposĂ© une famille. Nous avons dit plus haut quâen refondant une famille, les parents prenaient de la distance avec les services sociaux ; bien souvent, la rupture nâest pas totale et quelques rencontres ont lieu Ă la demande de lâenfant. Le maintien du lien se fait donc Ă lâinitiative de lâenfant, la plupart du temps appuyĂ© par lâinstitution. Il arrive alors que les parents ne soient pas demandeurs et aient confiĂ© » la totalitĂ© de leurs responsabilitĂ©s Ă lâinstitution. Dans ce cas, ils ne se posent pas la question de leurs responsabilitĂ©s futures vis-Ă -vis de leurs enfants ils estiment que ceux-ci mĂšnent dĂ©sormais leur vie ailleurs, sous une responsabilitĂ© quâeux-mĂȘmes ont Ă©tĂ© contraints Ă dĂ©lĂ©guer. 28 Chacun des parents contribue Ă l'entretien et Ă l'Ă©ducation des enfants Ă proportion de ses ress ... 29 LâenquĂȘte sur les dossiers ase a rĂ©vĂ©lĂ© diffĂ©rentes formes de prĂ©caritĂ© prĂ©caritĂ© dans le rappor ... 30 Isabelle Frechon, Lâinsertion sociale et familiale de jeunes femmes anciennement placĂ©es en foyer ... 55Il va sans dire que la protection offerte Ă lâenfant limite Ă©galement une partie des responsabilitĂ©s parentales, puisque celles-ci sont partagĂ©es. Comment assumer lâaccompagnement dâun jeune de 18 ou 21 ans revenu au domicile parental alors quâon ne lâa pas accompagnĂ© au quotidien les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes ? Ici se pose la question des obligations lĂ©gales des parents envers leur enfant majeur28, mais aussi celle du devoir moral tous les parents ne se sentent pas responsables de lâenfant devenu jeune majeur et indĂ©pendant des services de protection. Les conditions de vie des parents dâenfants placĂ©s sont gĂ©nĂ©ralement caractĂ©risĂ©es par une forme de pauvretĂ© socioĂ©conomique29. Comment pourraient-ils accompagner lâinsertion sociale et professionnelle de leurs enfants, alors quâeux-mĂȘmes ont des difficultĂ©s dâinsertion et quâil nây a plus dâaides possibles aprĂšs 21 ans plus de prestations familiales, plus de protection judiciaire ou administrative, pas de possibilitĂ©s dâaccĂšs au rmi ? Se pose pleinement la question de la complĂ©mentaritĂ© entre solidaritĂ© institutionnelle et solidaritĂ© familiale30. Finalement, que le placement ait Ă©tĂ© souhaitĂ© ou non, le retour des enfants au domicile parental aprĂšs un temps de placement long est rarement recherchĂ© par les parents car il entraĂźne les responsabilitĂ©s parentales affĂ©rentes. 56Les recompositions du point de vue des parents Ă partir du placement sâopĂšrent en deux phases distinctes la rĂ©action puis lâadaptation. Lâune peut faire Ă©cho Ă lâautre, car câest bien la perception par les parents du sens de la prise en charge institutionnelle au dĂ©but du placement qui va remodeler leur mode de vie soit apprendre Ă vivre sans enfant ; soit vivre autrement ; soit amĂ©nager sa vie avec ses enfants. Le parcours de lâaccueillant familial LâentrĂ©e dans la fonction 31 Les assistants familiaux ne sont pas rĂ©partis de maniĂšre homogĂšne sur le territoire du FinistĂšre. ... 32 Certaines pratiques commencent Ă apparaĂźtre, prenant en compte la diversification des formes famil ... 57Ce nâest pas au travers dâune ordinaire recherche dâemploi que se construit le projet dâaccueillir un enfant dans sa famille. Celui-ci apparaĂźt avant tout fondĂ© sur une connaissance prĂ©alable de lâactivitĂ© rĂ©sidence dans un territoire ayant une tradition dâaccueil31, activitĂ© exercĂ©e par la famille Ă©largie, les voisins, les amis ; dans certains cas, lâadulte sây destinant a fait lui-mĂȘme lâexpĂ©rience du placement durant lâenfance On va essayer de refaire ce quâon a fait pour moi. Nous, on considĂšre vraiment ça comme un travail. » Assistant familial. Cette activitĂ© est rarement un projet individuel32 ; elle sâinscrit dans le parcours familial de la famille dâaccueil On a pris un an pour se dĂ©cider. Il nây avait pas que moi qui changeais de mĂ©tier. Câest quand mĂȘme un chamboulement et tout le monde participe. Il faut que les enfants acceptent de nous partager. » Assistante familiale dâAnna / cat. enfants dĂ©placĂ©s ». 58Elle peut ĂȘtre une possibilitĂ© pour faire famille » prĂ©sence dâenfant dans un milieu jusquâalors sans enfant, une sorte dâassurance contre la vieillesse pour continuer Ă ĂȘtre une famille quand les enfants grandissent et quâils sâautonomisent en quittant le domicile familial. Lâaccueil peut Ă©galement ĂȘtre perçu dâabord comme une activitĂ© professionnelle valorisante. Les facteurs aboutissant Ă la dĂ©cision dâexercer comme famille dâaccueil sont variĂ©s et sâarticulent bien souvent les uns aux autres situation matĂ©rielle de la famille logement, rapport Ă lâemploiâŠ, rapport avec lâase histoire des liens entretenus avec lâinstitution, rapport aux enfants, fonctionnement des couples, Ă©tapes familiales dĂ©part des enfantsâŠ, liens entre lâenvironnement proche famille, voisinage et lâase. 59Les activitĂ©s dâassistant familial et dâassistant maternel sont deux activitĂ©s exercĂ©es Ă domicile. Mais, pour lâune, lâactivitĂ© est continue 24h/24h, pour lâautre, il y a des horaires de travail. Le travail de lâassistant familial a une visĂ©e sociale plus valorisĂ©e dans la mesure oĂč lâaccueil des enfants est conditionnĂ© par ce quâils ont vĂ©cu auparavant situation de danger ou de risque. 60Au-delĂ dâun projet professionnel, lâaccueil est perçu comme un projet humain fortement valorisĂ© socialement celui de sauver un enfant », de sortir lâenfant dâun milieu dĂ©faillant qui lâa abĂźmĂ©. La notion de rĂ©paration est importante puisquâelle affirme le rĂŽle nĂ©cessairement positif de la famille dâaccueil, qui rĂ©pare ce que la famille dâorigine a abĂźmĂ©. Pour tous ces enfants-lĂ , sâils sont en famille dâaccueil, câest quâil y a eu un problĂšme. On ne va pas tout rĂ©parer mais pour Joris⊠CâĂ©tait peut-ĂȘtre un dĂ©fi que je me suis lancĂ©, je ne sais pas, mais je veux quâil rĂ©ussisse. » Assistante familiale de Joris / cat. enfants placĂ©s ». 61Lâaccueil, câest la possibilitĂ© de faire partager son quotidien familial, reconnu et certifiĂ© comme bon » par les procĂ©dures dâagrĂ©ment comme assistant familial. Il sâagit de faire dĂ©couvrir Ă lâenfant que lâon accueille tous les Ă©lĂ©ments de la vie familiale que lâon considĂšre comme importants les repas pris ensemble, prĂ©parĂ©s collectivement, les rĂšgles de la vie familiale, les rĂšgles dâhygiĂšne, les sorties en famille⊠Parce que le mode de fonctionnement familial a Ă©tĂ© Ă©valuĂ© et jugĂ© comme bon, les familles dâaccueil sont amenĂ©es Ă le faire partager Ă dâautres au travers dâun statut non plus familial mais professionnel. 33 Lâassistant familial constitue, avec lâensemble des personnes rĂ©sidant Ă son domicile, une famil ... 62Dâun point de vue individuel, il y a pour un des membres du couple â le plus souvent la femme â lâentrĂ©e dans un mĂ©tier celui dâassistante familiale. Dâun point de vue collectif, il y a la mobilisation des autres membres de la famille le conjoint, les enfants et de leur rĂ©seau social famille Ă©largie, voisinageâŠ. La famille dâaccueil nâest pas rĂ©ductible au seul mĂ©tier dâassistant familial33. 63Enfin, le mĂ©tier dâassistant familial confĂšre un statut particulier, reconnu par lâinstitution, Ă celui qui lâexerce. Cela ne veut pas dire pour autant que cette personne sera celle qui joue le rĂŽle le plus important dans la prise en charge de lâenfant placĂ© ; cela veut simplement dire que lâassistant familial sera le rĂ©fĂ©rent aux yeux de lâinstitution, son interlocuteur privilĂ©giĂ©. Le premier accueil et les suivants 34 Lâenfant arrivĂ© plus grand prĂȘte moins Ă lâexpression de sentiments maternels ; il ne peut plus ... 64La famille dâaccueil est dĂšs le dĂ©but dans lâassurance de jouer un bon rĂŽle auprĂšs de lâenfant. Cependant, au-delĂ de ce que confĂšre lâentrĂ©e dans le mĂ©tier, dâautres Ă©lĂ©ments sont partie prenante de lâinvestissement quâelle pourra dĂ©velopper. LâĂąge de lâenfant34 influence beaucoup la dynamique relationnelle. Un enfant placĂ© Ă un Ăąge prĂ©coce sera lâobjet de projets professionnels et familiaux diffĂ©rents de ceux formulĂ©s pour un enfant placĂ© Ă un Ăąge oĂč il est dĂ©jĂ porteur dâune histoire. La question des temporalitĂ©s est centrale dans les projections autour de lâaccueil la maniĂšre dont le placement est pensĂ© dans le temps va conditionner les possibilitĂ©s dâattachement Ă lâenfant et, mĂȘme si la durĂ©e du placement nâest pas formalisĂ©e, lâexpĂ©rience des acteurs la prĂ©sume On sait dâavance. MĂȘme si câest revu tous les deux ans, on comprend quand câest un long placement. » Assistante familiale dâAnna / cat. enfants dĂ©placĂ©s ». 65Un autre Ă©lĂ©ment dâimportance est lâordre dâarrivĂ©e des enfants dans la famille dâaccueil, et la particularitĂ© du premier le parcours des enfants qui se construisent une nouvelle parentĂ© dans le placement enfants placĂ©s » est â dans notre enquĂȘte qualitative â caractĂ©risĂ© par le fait que ces enfants constituent pour la famille dâaccueil les premiers enfants accueillis, ce nâest sans doute pas une coĂŻncidence. Le premier accueil est souvent perçu par la famille dâaccueil comme celui qui doit rĂ©ussir du point de vue du projet professionnel et social et il est fortement investi. En Ă©voquant son arrivĂ©e en famille dâaccueil, Joris explique que lâaccueil a Ă©tĂ© facilitĂ© par le fait quâil a senti quâil Ă©tait attendu Ăa se passait bien parce quâils [le couple dâaccueil] Ă©taient assez contents de nous voir aussi. » Joris, 16 ans / cat. enfants placĂ©s ». 35 Nous avons rencontrĂ© deux couples dâaccueil oĂč les conjoints ont demandĂ© un agrĂ©ment plusieurs ann ... 66Le premier accueil est un test de lâactivitĂ©. Trois attitudes en dĂ©coulent, selon la maniĂšre dont est vĂ©cue cette premiĂšre expĂ©rience sâengager davantage augmenter son activitĂ© avec un agrĂ©ment supplĂ©mentaire35 ; continuer conserver la mĂȘme activitĂ© ; changer soit en se retirant totalement de lâactivitĂ© dâaccueil, soit en sollicitant un autre accueil câest-Ă -dire en se laissant une deuxiĂšme chance mais avec un autre enfant. Il existe toujours un dĂ©calage entre ce que la famille dâaccueil projetait avant lâaccueil et la maniĂšre dont lâaccueil se dĂ©roule. Le premier accueil permet aux familles dâĂ©valuer ce qui est faisable dans un placement, et dâajuster leurs reprĂ©sentations initiales de lâenfant enfant en danger, de sa famille famille dangereuse et de lâinstitution son organisation, ses professionnels, sa hiĂ©rarchie, les recours possibles. Les accueils qui suivront le premier dâaccueil nâauront pas la mĂȘme place symbolique. Ils feront partie dâune vie familiale installĂ©e, dont lâarrivĂ©e dâun enfant de plus ne modifiera pas le cours. 36 Quand le premier lieu dâaccueil est un Ă©tablissement, la durĂ©e du placement est infĂ©rieure Ă un an ... 67Il ne sâagit pas pour autant de dire que, du point de vue de la famille dâaccueil, les enfants se suivent et se ressemblent. La particularitĂ© de la famille dâaccueil, câest quâelle existe comme famille avant lâaccueil, et que câest Ă partir du premier accueil quâelle devient famille dâaccueil, dâoĂč les amĂ©nagements et lâappropriation dâun statut qui confĂšre une importance particuliĂšre au premier accueil. Les accueils qui suivent sont aussi singuliers, parce que chaque enfant est diffĂ©rent, mais ils ne rĂ©amĂ©nagent pas directement lâorganisation familiale. Contrairement aux foyers, qui ont comme particularitĂ© dâĂȘtre des lieux de passage36 il est difficile pour les professionnels de se souvenir de tous les enfants qui y sont passĂ©s, la famille dâaccueil ou au moins lâun de ses membres conserve en mĂ©moire tous les enfants qui ont participĂ© un temps Ă la communautĂ© familiale. Chaque enfant fait partie de la mĂ©moire familiale ; il ne conserve pas forcĂ©ment une place, mais il en a occupĂ© une. Le poids du quotidien 68ImpliquĂ© dans le quotidien de lâenfant, la famille dâaccueil a un poids », une influence, une autoritĂ© non nĂ©gligeable sur lâenfant et sur lâensemble de ses relations â notamment sur les relations parent/enfant â par ce quâelle peut dire et par ce quâelle peut faire. Elle peut volontairement ou involontairement contribuer au maintien ou Ă la rupture des liens avec les parents biologiques, conforter ou dissuader lâenfant dans ses positionnements Quand la mĂšre dâAstrid sâest mariĂ©e, elle a invitĂ© les familles dâaccueil oĂč ses enfants Ă©taient placĂ©s. Certaines ont honorĂ© lâinvitation, dâautres lâont dĂ©clinĂ©e. 69La place de chacun parents et famille dâaccueil dans le placement est aussi un parcours. Le partage des compĂ©tences parentales ne va pas de soi ; il se nĂ©gocie en fonction des compĂ©tences perçues chez les parents ou les familles dâaccueil, par les uns ou les autres. Dans ce processus oĂč la fonction parentale est dissociĂ©e du statut de parent, plusieurs scĂ©narios peuvent sâobserver la fonction peut ĂȘtre dĂ©lĂ©guĂ©e partiellement, totalement, ou encore les parents biologiques peuvent refuser de la dĂ©lĂ©guer. Ce dernier cas de figure créée une situation conflictuelle, avec deux issues possibles soit la famille dâaccueil se retire de la prise en charge en invoquant lâimpossibilitĂ© de travailler dans un climat de tension, de conflit de loyautĂ© rendant impossible lâintĂ©gration de lâenfant dans un autre fonctionnement familial ; soit lâinstitution gĂšre les droits de visite et dâhĂ©bergement de façon Ă mettre de la distance entre parents biologiques et enfant. Dans ce parcours, il est primordial pour les protagonistes dâapprendre Ă se connaĂźtre et Ă reconnaĂźtre Ă lâautre des compĂ©tences parentales, ou un rĂŽle parental, pour laisser Ă lâautre une place physique ou symbolique dans le quotidien du placement. 70Par lâordinaire quâelle offre, la famille dâaccueil met, souvent malgrĂ© elle, lâenfant dans un entre-deux propice Ă la comparaison entre milieu dâorigine et milieu dâaccueil. Dans ce face-Ă -face, outre les conditions matĂ©rielles, ce sont les valeurs qui diffĂšrent voire sâopposent. Toute la difficultĂ© rĂ©side donc dans la prĂ©sentation Ă lâenfant de nouvelles maniĂšres de vivre qui ne doivent pas disqualifier ses prĂ©cĂ©dentes pratiques. ConcrĂštement la famille dâaccueil se trouve face Ă une impasse quand il sâagit de rĂ©pondre Ă ces prĂ©conisations soit elle intĂšgre lâenfant dans les bonnes » pratiques familiales et dĂ©signe par dĂ©faut celles qui sont mauvaises » ; soit elle laisse Ă lâenfant la possibilitĂ© de conserver ses rĂšgles familiales dâavant mais, de fait, ne lui permet pas dâintĂ©grer un nouveau mode et groupe familial. 71Le quotidien de lâaccueil est rĂ©gi par deux types de rĂšgles les rĂšgles de la vie familiale, souvent implicites, qui sâapprennent en partageant lâexpĂ©rience du groupe familial ; les rĂšgles institutionnelles de lâaccueil, qui sont formalisĂ©es avec un tiers le rĂ©fĂ©rent ase garant de la neutralitĂ© » de la relation entre famille dâaccueil et enfant. Le deuxiĂšme type de rĂšgles est discriminant, dans la mesure oĂč celles-ci ne sâadressent quâaux enfants accueillis on peut penser notamment aux dĂ©marches administratives autour des sorties ou aux appellations donnĂ©es aux diffĂ©rents membres de la famille. Quand NoĂ©mie 16 ans / cat. enfants dĂ©placĂ©s » aborde la question des sorties, elle ne cache pas sa colĂšre concernant les temporalitĂ©s administratives qui lui sont imposĂ©es Jâai lâimpression dâavoir ma vie notĂ©e sur un calendrier. » 37 Les adaptations secondaires reprĂ©sentent pour lâindividu le moyen de sâĂ©carter du rĂŽle et du per ... 72Au-delĂ du contrat formel, ce sont le quotidien, lâexpĂ©rience et la confiance mutuelle construits au cours du placement qui participent Ă engager les familles dâaccueil dans la prise en charge au-delĂ du cadre strictement professionnel. Cette marge de manĆuvre que se donnent certaines familles dâaccueil est possible au travers du jeu dâacteurs », câest-Ă -dire au travers des nĂ©gociations permanentes entre famille dâaccueil, parents, enfant, et reprĂ©sentants institutionnels. Ce quâErving Goffman appelle des adaptations secondaires37 permet dâ allĂ©ger » les contraintes de lâaccueil des deux cĂŽtĂ©s, celui de la famille dâaccueil et celui de lâenfant accueilli. 73Anne Cadoret distinguait, dans les annĂ©es 1980, trois types de familles dâaccueil et trois projets dâaccueil diffĂ©rents nous et eux », la grande famille » et la famille professionnelle ». Elle signalait dĂ©jĂ lâapparition de nouvelles maniĂšres de faire qui ne correspondaient pas aux formes traditionnelles de lâaccueil avec le modĂšle de la famille professionnelle ». Ces catĂ©gories paraissent encore valides aujourdâhui. Ce que nous mettrons peut-ĂȘtre davantage en avant, câest le fait quâelles peuvent se chevaucher au cours de lâexpĂ©rience du placement et de lâexpĂ©rience familiale. En effet, on peut imaginer le passage de la famille professionnelle » Ă la grande famille », par exemple. 38 Le groupe familial se construit par une expĂ©rience commune dans la durĂ©e, oĂč les repĂšres des uns s ... 74Câest dans la dynamique de la relation et au travers de certains Ă©lĂ©ments objectifs comme la durĂ©e du parcours ou lâĂąge de lâenfant Ă son arrivĂ©e en famille dâaccueil que lâexpĂ©rience du placement devient expĂ©rience familiale38, et que lâexpĂ©rience familiale devient expĂ©rience professionnelle. Il est donc difficile de caractĂ©riser des types de familles qui permettent la construction de types de parcours, alors que ce sont des parcours qui construisent des individus et des groupes, et notamment des groupes familiaux. Des diffĂ©rences manifestes peuvent sâobserver entre les jeunes gĂ©nĂ©rations dâassistants familiaux et les anciennes gĂ©nĂ©rations de familles dâaccueil. Pour les plus jeunes socialisĂ©s dans le mĂ©tier, les rĂšgles institutionnelles sont des repĂšres primordiaux [âŠ] Jeannine [assistante familiale], elle est vachement rĂ©glo⊠Il y a beaucoup de familles dâaccueil qui prennent la responsabilitĂ© dâemmener les enfants chez leurs amis, ils vĂ©rifient quand mĂȘme avant⊠Mais Jeannine, elle ne veut aucune responsabilitĂ© sur son dos. » NoĂ©mie, 16 ans / cat. enfants dĂ©placĂ©s ». 39 Michel de Certeau, Lâinvention du quotidien â 1. Arts de faire, Folio, Gallimard, 1990. 75Pour les plus anciens, la professionnalisation de lâactivitĂ© bouscule des maniĂšres de faire basĂ©es sur lâexpĂ©rience de lâaccueil, et leur savoir-faire » demeure leur rĂ©fĂ©rence. Il ne sâagit pas ici dâopposer formation professionnelle et expĂ©rience mais il faut sâinterroger sur la maniĂšre dont se construit la marge de manĆuvre, le champ dâinitiatives Ă lâintĂ©rieur des contraintes institutionnelles. Ce systĂšme des contraintes institutionnelles dans lâaccueil se durcit en mĂȘme temps quâil offre aux individus un nouveau champ des possibles, avec des garanties et des droits pour les professionnels. La question qui demeure en suspens est celle de la place que va pouvoir occuper lâexpĂ©rience dâaccueil, dans le sens du rĂ©sultat de la marge de manĆuvre qui demeure celle du quotidien partagĂ©. Est-ce que ce cadre qui se rigidifie laissera la possibilitĂ© aux acteurs dâinnover au-delĂ de ce qui est prescrit, de dĂ©velopper des tactiques de rĂ©sistance39 afin dâajuster les rĂšgles collectives aux singularitĂ©s des relations humaines ? 76Le champ des possibles de la famille dâaccueil ne semble pas systĂ©matiquement dĂ©pendre des dispositions institutionnelles mais paraĂźt particuliĂšrement influencĂ© par la structure mĂȘme de la famille et ses Ă©volutions. Le sens de lâaccueil ne peut ĂȘtre lu seulement en fonction de lâexpĂ©rience du placement, car il est tout autant fonction de lâexpĂ©rience familiale et de ses recompositions [âŠ] Il se trouve quâon a encore des enfants Ă charge et que pour Bertrand [assistant familial], il faudrait quâil retrouve un travail, un autre travail parce quâon ne veut plus faire dâaccueil. On a maintenant une petite-fille, on aura bientĂŽt dâautres petits-enfants. On est douze tous les week-ends avec les copains de nos filles et bon, il nây a pas la place, câest ingĂ©rable. » Conjointe de lâassistant familial de David / cat. enfants placĂ©s ». 77Le parcours de la famille dâaccueil est rĂ©gi de maniĂšre inĂ©gale par trois projets le projet familial, le projet social et le projet professionnel. Le projet familial sâĂ©tend depuis la prime adhĂ©sion Ă lâaccueil jusquâĂ lâintĂ©gration pĂ©renne de nouveaux membres dans lâentitĂ© familiale. Le projet professionnel est un projet individuel mĂȘme sâil est partagĂ© dâapprentissage dâun mĂ©tier, dâun statut, dâune fonction qui invite Ă se positionner en tant quâassistant familial. Le projet social oscille entre idĂ©aux dĂ©fendus et possibilitĂ©s de les mettre en Ćuvre. Ces projets se construisent et se remanient en fonction de lâexpĂ©rience de lâaccueil, des interactions avec lâenfant, sa famille et les autres professionnels du secteur social. Une mĂȘme famille dâaccueil peut connaĂźtre un agencement trĂšs diffĂ©rent de ses projets en fonction des temporalitĂ©s de la carriĂšre, mais aussi de ses expĂ©riences dâaccueil. Conclusion les possibles du parcours de placement 78Nous avons voulu montrer ici que, si lâon ne considĂšre le parcours de placement quâĂ travers la dynamique des dĂ©placements dans le temps et dans lâespace, on rĂ©duit le champ de vision Ă la trajectoire individuelle de lâenfant. Par contre, si on considĂšre, le parcours de placement Ă travers son dĂ©placement social, il ne peut plus ĂȘtre perçu comme individuel puisquâil porte lâempreinte des acteurs et des groupes qui y participent et qui se recomposent Ă partir du placement. 79Le parcours de placement sâĂ©labore et se construit au travers du jeu des acteurs et câest seulement quand il se rĂ©duit Ă un parcours individuel dâenfant dĂ©placĂ©, câest-Ă -dire quâil nâest pas partagĂ©, investi et Ă©laborĂ© collectivement, quâil devient une expĂ©rience orientĂ©e par un seul repĂšre le dĂ©placement. Il y a certes tout un ensemble de rĂšgles dans lâaccueil qui contraignent le parcours lâinstitution dĂ©cide quand, oĂč, dans quelles conditions lâenfant sera placĂ© et le rĂŽle de chacun dans le placement. Mais lâunilatĂ©ralitĂ© de la dĂ©finition des conditions dâentrĂ©e dans le placement cache, par ses aspects trĂšs formels, un premier jeu » plus informel, qui est celui de lâadaptation câest-Ă -dire de lâapprĂ©hension premiĂšre dâun Ă©vĂšnement et les comportements qui en dĂ©coulent. 80En dĂ©ployant les diverses dimensions de ces expĂ©riences sociales et la subjectivitĂ© de la construction des parcours des jeunes rencontrĂ©s, tant du point de vue de lâenfant que de celui des parents et des professionnels du quotidien de la prise en charge, nous avons tentĂ© de montrer la maniĂšre dont sâinvente ce parcours, au-delĂ des dispositions qui le dĂ©terminent, et notamment le fait quâil est le produit dâinteractions qui mettent en jeu lâinstitution, lales familles et lâenfant. 40 Cf. Romain GĂ©ny, "RĂ©ponse Ă©ducative" de la pjj et conversion des habitus », SociĂ©tĂ©s et jeunesse ... 41 Isabelle Astier, Les nouvelles rĂšgles du social, puf, Paris, 2007, p. 186. 81La logique actuelle de la protection de lâenfance prĂŽne le primat de lâintervention sur dĂ©cision administrative, donnant la prĂ©fĂ©rence Ă la contractualisation directe entre acteurs familiaux et institution, autour dâun projet pour lâenfant, et dâun engagement de chacun pour une conversion40 de situation. Dans les prises en charge administratives, les temporalitĂ©s sont aussi fonction des moyens que les dĂ©partements se donnent pour protĂ©ger lâenfance de leur territoire. Lâintervention des juges des enfants, quant Ă elle, est amenĂ©e Ă se marginaliser en se centrant sur les enfants de ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas contractualiser avec lâinstitution. La dĂ©marcation entre protection administrative et protection judiciaire se situe dĂšs lors beaucoup moins dans la mesure du danger encouru que dans la capacitĂ© des parents Ă se responsabiliser. Equiper les individus afin quâils puissent prendre soin dâeux-mĂȘmes est par consĂ©quent lâenjeu des annĂ©es Ă venir en matiĂšre de protection sociale41. » 42 Ă propos des personnes incarcĂ©rĂ©es, Gilles Chantraine parle de perversitĂ© institutionnelle » qua ... 82Ici se situe le paradoxe institutionnel, quand lâinjonction faite aux acteurs familiaux de se responsabiliser autour de la construction dâun projet, ne sâaccompagne pas des moyens nĂ©cessaires, en termes de temporalitĂ© et dâindĂ©pendance, pour construire un tel projet pĂ©renne. Ce paradoxe est de mĂȘme nature que celui formulĂ© par Gilles Chantraine Ă propos de la prison42, quand lâinjonction dâun travail sur soi faite aux acteurs va de pair avec une situation de dĂ©pendance institutionnelle. Comment familles dâorigine et familles dâaccueil peuvent-elles prendre leur part de responsabilitĂ© dans la construction dâun projet de changement dans lâintĂ©rĂȘt de lâenfant, si les moyens nĂ©cessaires pour maintenir ouvert ce que nous avons appelĂ© le champ des possibles, ne sont pas disponibles, en termes de temporalitĂ© et dâautonomie ?
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UnbĂ©bĂ© est nĂ© il y a un mois et demi dans une famille dâUkrainiens rĂ©fugiĂ©s Ă Orpierre. Ses parents ne savent pas ï»żde quoi sera fait leur avenir, mais ils positivent.
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Ilest alors frĂ©quent dâentendre parler de « conflit de loyautĂ© ». Lâenfant accueilli semble parfois ne pas pouvoir profiter de ce que peut lui apporter chacune des familles et il alterne entre
Elle privilĂ©gie lâaccueil de fratries dans le but de soutenir le lien entre frĂšres et sĆurs parfois Ă©branlĂ© par leur parcours de vie et lâaccompagnement Ă©ducatif est construit autour de cette des professionnels tente dâaider chacun Ă se reconstruire, Ă sâexprimer et Ă retrouver ses droits. Certains dâentre eux manifestent fortement leur fragilitĂ©, leur colĂšre, leur incomprĂ©hension. Un suivi psychologique hebdomadaire en individuel leur permet dâaborder la question du placement, les Ă©vĂ©nements traumatiques quâils ont pu vivre, mais aussi leur place au sein de la famille et dans leur histoire. Certains prĂ©sentent des difficultĂ©s scolaires nĂ©cessitant parfois un accompagnement spĂ©cifique et renforcĂ©. Des activitĂ©s de loisirs et des sĂ©jours favorisent leur Ă©panouissement et la dĂ©couverte culturelle. Accueillir des enfants dont les familles sont confrontĂ©es Ă des difficultĂ©s psychologiques et sociales Favoriser lâinsertion ou la rĂ©insertion sociale et scolaire de ces enfants Assurer la permanence et la reconstruction des liens sociaux et familiaux PrĂ©parer le retour des enfants au domicile familial Les enfants accueillis 20 enfants filles et garçons ĂągĂ©s de 3 Ă 13 ans Ă lâadmission souffrant ou non de troubles du comportement et de la personnalitĂ© prioritairement en provenance du dĂ©partement de lâEssonne LâAccueil Modulable Le projet dâAccueil Modulable au sein de la Maison dâEnfants a Ă©tĂ© lancĂ© en 2010 afin de proposer un accompagnement Ă©ducatif diversifiĂ© qui rĂ©ponde aux besoins des enfants. Il sâagit dâun accompagnement Ă©ducatif renforcĂ©, au domicile de la famille, avec une possibilitĂ© dâaccueil en cas de crise. Cette solution offre une alternative au placement, favorise les retours en famille rĂ©ussis ainsi que le maintien au domicile. Mis en place le 1er septembre 2011, pour trois mesures, le service ne cesse de voir son activitĂ© sâaccroitre et est aujourdâhui mis en place pour 8 situations. Il est envisagĂ© dâaugmenter le nombre de places Ă 19 prochainement. Actuellement, lâĂ©quipe dâaccueil modulable est composĂ©e dâune Ă©quipe comprenant une psychologue et des Ă©ducateurs placĂ©e sous la responsabilitĂ© de la Cheffe de service de La Maison dâenfants. Les professionnels interviennent cinq heures au domicile des famille par enfant accompagnĂ©. NOS PARTENAIRES lâEducation Nationale les Maisons DĂ©partementales des SolidaritĂ©s le Conseil GĂ©nĂ©ral de lâEssonne les CMP centres mĂ©dico-psychologiques les clubs sportifs locaux LâAide Sociale Ă lâEnfance LâASE est placĂ©e sous lâautoritĂ© du PrĂ©sident du Conseil GĂ©nĂ©ral Direction de la Protection de lâEnfance.Elle a pour mission premiĂšre la protection de lâenfance et la prise en charge des enfants qui lui sont confiĂ©s. Cette protection sâexerce dans deux cadres dans le cadre dâune mesure administrative lâaccueil provisoire » AP dans le cadre dâune mesure judiciaire ordonnance de placement provisoire » OPP Lâaccueil provisoire AP Câest une mesure qui peut ĂȘtre sollicitĂ©e par les parents, les travailleurs sociaux du secteur, et/ou lâenfant auprĂšs de lâASE. Elle intervient lorsque parents et/ou enfants rencontrent des difficultĂ©s telles, quâils demandent le placement de lâenfant hors du milieu familial en le confiant Ă lâASE pour une pĂ©riode de placement provisoire OPP Il sâagit dâune mesure de placement qui intervient sur dĂ©cision du Juge des Enfants en rĂ©fĂ©rence Ă lâarticle 375 du Code Civil, lorsque la santĂ©, la sĂ©curitĂ©, la moralitĂ© dâun mineur non Ă©mancipĂ© sont en danger ou si les conditions relatives Ă son Ă©ducation sont compromises . En France, lâassistance Ă©ducative est un dispositif de protection judiciaire des mineurs en danger. Tout le travail que nous menons Ă la Maison dâenfants vise Ă passer dâune situation de rivalitĂ© » avec les familles, Ă une complĂ©mentaritĂ© dans lâaction Ă©ducative. Le projet Ă©ducatif de lâenfant nĂ©cessite une alliance Ă©ducative entre les professionnels et la famille. Les professionnels apportent une aide humaine, morale, psychologique, technique ainsi quâun conseil Ă©ducatif mais, en aucun cas, se substituent Ă la famille, aux parents. Nous prĂ©fĂ©rons donc parler de supplĂ©ance plutĂŽt que de substitut » parental. La complĂ©mentaritĂ© Ă©ducative sâarticule autour de trois axes Informer Consulter NĂ©gocier La maison dâenfants de Saint-ChĂ©ron et ses professionnels se sont engagĂ©s en adhĂ©rant Ă la Charte en faveur de lâenfant et des familles . Cette charte entre dans le plan dâorientation 2011-2016 du Conseil GĂ©nĂ©ral Bien grandir en Essonne ». TĂ©lĂ©charger la Charte enfance et familleIl nous paraĂźt essentiel de placer notre action Ă©ducative dans un systĂšme dâinteraction triangulaire. Il sâagit dâĂ©viter le double lien » qui met lâenfant en situation de conflit de loyautĂ© si je mâintĂšgre dans les coutumes de mon institution, je trahis ma famille si je suis en accord avec ma famille, je trahis la confiance de mes Ă©ducateurs ! Ce conflit de loyautĂ© risque fort de mettre lâenfant au centre de tous les dĂ©saccords entre la famille et lâinstitution. La Maison dâEnfants Ă CaractĂšre Social MECS Françoise Dolto accueille des enfants en difficultĂ© psychosociale soit en accueil provisoire, soit par ordonnance de placement provisoire. La MECS Françoise Dolto sâappuie sur une Ă©quipe pluridisciplinaire coordonnĂ©e par Delphine DANOIS. La MECS a Ă©tĂ© créé en 1960. DĂ©couvrez lâhistorique du centre. 73 avenue de Dourdan 91530 Saint-ChĂ©ron 01 64 56 71 71 MECS Françoise Dolto
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conflit de loyaute en famille d accueil